Où en est la France en matière de développement durable ?
En 12 chapitres thématiques, les données clés en 150 graphiques, cartes et tableaux. Les analyses des meilleurs spécialistes. Les travaux de plus de 50 sources françaises et internationales mis à la portée de tous. La comparaison avec nos voisins européens.
– EDITO :
Inventer un nouveau modèle
Parler du développement durable en France a-t-il un sens quand il s’agit d’une question mondiale par excellence ? De nombreuses politiques publiques relèvent, en effet, déjà du niveau européen et international. Le marché du carbone comme les règlementations qui encadrent les entreprises en matière environnementale sont du ressort de l’Union européenne. Les négociations climatiques, comme commerciales, se jouent directement entre l’Europe, les Etats-Unis et les grands pays émergents.
Pour autant, ce qui se fait en France ou la façon dont les représentants de l’Hexagone se comportent dans les négociations européennes et internationales ont bien un impact mondial. Ainsi, sans le lobbying actuel mené par la France auprès de la Commission européenne dans le cadre du projet de directive « énergie climat », la taxe carbone aux frontières de l’Union (pour les produits fabriqués dans des pays n’ayant pas ratifié le futur accord international post-Kyoto pour l’après-2012) n’aurait aucune chance de voir le jour. Inversement, pour des raisons de politique agricole interne, la France est l’un des pays les plus engagés dans le soutien aux agrocarburants, dont l’impact négatif sur la sécurité alimentaire du monde est avéré.
Sans être décisives, les prises de position françaises importent donc pour le développement durable dans le monde. Analyser en détail les politiques publiques, le comportement des grandes entreprises et des consommateurs que nous sommes tous, etc. n’est donc pas un exercice de nombrilisme nostalgique, mais bien une contribution au débat démocratique autour de questions déterminantes pour notre avenir.
D’autant que de nombreux sujets clés pour le développement durable relèvent encore principalement du cadre national. La gestion des déchets comme le code de l’urbanisme ou la prévention des cancers liés à l’environnement sont du ressort des autorités nationales ou locales. La mondialisation des enjeux ne peut pas être une excuse pour ne pas exercer au mieux cette responsabilité.
Mais l’écart, parfois important, entre les discours politiques et les politiques réellement menées renvoie aussi aux contradictions d’une opinion publique qui soutient l’écologie tant qu’elle ne change rien à son mode de vie. Un obstacle qui ne sera levé qu’en proposant un nouveau modèle économique conciliant respect des exigences du développement durable et meilleure qualité de vie individuelle et collective.
Pascal Canfin
– SOMMAIRE DÉTAILLÉ :
Corinne Lepage est avocate et présidente de Cap 21 et Alain Lipietz est député européen Verts
Christian de Boissieu est président du Conseil d’analyse économique, président du groupe Facteur 4
Pierre Radanne est consultant et ancien président de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.
Cédric Philibert de l’Agence internationale de l’énergie.
Cyria Emelianof est géographe, maître de conférences à l’université du Mans.
Gérard Bertolini est économiste spécialiste de la question des déchets et auteur notamment d’Economie des déchets, éd. Technip, 2005.
Pierre Dupraz est agroéconomiste à l’Inra et Jean-Christophe Bureau est agroéconomiste à l’AgroParisTech.
André Cicolella est chercheur en santé environnementale et auteur du « Défi des épidémies modernes. Comment sauver la Sécu en changeant le système de santé », éd. La Découverte, 2007.
Sébastien Moncorps est directeur du comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Bernard Rousseau est ancien président et responsable du service « eau » de France nature environnement.
Anne-Catherine Husson-Traore est directrice de Novethic.fr
Basile Gueorguievsky est chargé de mission auprès du directeur général du WWF, il
a notamment contribué à « Il y aura l’âge des choses légères », de Thierry Kazazian (dir.), éd. Victoires-Editions, 2003, et a été commissaire associé de l’exposition « Changer d’ère », 2006.
Jean Gadrey est professeur à l’université de Lille 1 et auteur, avec Florence Jany-Catrice, de « Les nouveaux indicateurs de richesse », éd. La Découverte, 2005.
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