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Le prix Nobel de la paix décerné à Al Gore et au GIEC

Le prix Nobel de la paix à été décerné conjointement vendredi 12 octobre à l’ancien vice-président américain Al Gore, ainsi qu’aux membres du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat). Pour le président du comité Nobel, Ole Danbolt Mjoes, Al Gore est probablement « l’individu qui a fait le plus pour que l’on comprenne mieux à travers le monde les mesures qui doivent être adoptées ». Une allusion au film documentaire An Inconvenient Truth, réalisé en 2006 par David Guggenheim, qui met en images le combat d’Al Gore contre le réchauffement de la planète.

Les deux lauréats Ancien vice-président de Bill Clinton et candidat démocrate malheureux à la Maison Blanche en 2000, Al Gore, 59 ans, est revenu sur le devant de la scène l’an dernier avec son livre et documentaire, Une vérité qui dérange, qui tire la sonnette d’alarme face au réchauffement de la planète. Primé aux Oscars, le film de 96 minutes a contribué à vulgariser un sujet complexe et à sensibiliser l’opinion publique à la menace climatique. « L’ex-futur président des Etats-Unis d’Amérique », comme Al Gore se présente avec dérision, a été consacré cette année par le magazine Time comme l’une des 100 personnalités les plus influentes au monde. Dès l’annonce du comité Nobel, il s’est dit « très honoré », affirmant que « cette récompense a encore plus de signification car j’ai l’honneur de la partager avec le GIEC, l’organisme scientifique le plus important au monde ». Réalisant un véritable travail de fourmi, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) expertise et compile les recherches effectuées par des milliers de scientifiques à travers le monde. Ses rapports, résultats de délicates tractations entre délégations des différents Etats, fournissent un solide socle de connaissances aux décideurs politiques. Parmi ses principales conclusions, le GIEC prédit une hausse de 1,8 à 4 °C de la température moyenne planétaire d’ici à 2100, un réchauffement dont l’origine « très probable » est liée à l’activité humaine. Limiter cette hausse à 2 °C aurait un coût « relativement modéré », selon les chercheurs, soit une baisse de 0,12 % du taux de croissance du PIB à partir de 2030. « Je ne suis qu’un symbole », a réagi le président du GIEC, l’Indien Rajendra Pachauri. « Les vrais lauréats de cette récompense, ce sont la communauté scientifique, qui contribue aux travaux du GIEC, et les gouvernements qui soutiennent son action », a-t-il dit, espérant que l’attribution du Nobel à des défenseurs de l’environnement crée un « sentiment d’urgence » face à la question du réchauffement climatique. « Nous sommes tous dans le même bateau », a-t-il conclu. Les premières réactions dans le Monde Bien que le combat soit louable et légitime, Al Gore obtient finalement ce prix Nobel pour avoir réalisé «An inconvenient Truth », un film oscarisé, dans lequel il se met en scène et où les approximations scientifiques foisonnent. Dans un pays dirigé par un G. W. Bush, hostile au protocole de Kyoto, l’ancien candidat démocrate à la présidence américaine, a eu beau jeu de s’ériger rapidement et facilement comme le chevalier blanc de l’environnement : c’était un parfait créneau pour redorer son image. Sans remettre totalement en cause l’honnêteté de l’engagement d’Al Gore pour cette problématique, il faudrait rappeler que peu de temps après la sortie de son film, les médias révélaient une autre vérité qui avait de quoi déranger le nouveau porte-parole de la lutte contre le réchauffement planétaire : sa propriété aurait consommé, en 2006, vingt fois plus d’électricité qu’une maison moyenne américaine…. Ainsi, Damian Thompson, dans le Daily Telegraph écrit : « Il y a tant de raisons de ne pas attribuer à Al Gore le prix Nobel de la paix », se demandant par ailleurs ce que Gore a bien pu faire pour la paix mondiale. Dans les pages du Guardian, Mark Lynas se montre plus mesuré. « On ne peut pas dire qu’Al Gore a eu raison sur absolument tous les points. Il est vrai que le scénario apocalyptique de l’arrêt du Gulf Stream (qui plongerait l’Europe dans une nouvelle ère glaciaire) paraît aujourd’hui improbable aux océanographes, et que Gore a eu tort de chercher un lien de cause à effet entre la fin de l’ère glaciaire et le taux de CO2 dans l’atmosphère. Mais tous ces points paraissent triviaux comparés à l’argument principal, qui décrit sans ambiguïté le consensus scientifique autour de la réalité du réchauffement climatique. » Depuis l’annonce du prix Nobel de la paix, les médias américains s’interrogent : Al Gore souhaitera-t-il entrer dans la course à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de 2008 ? « Partout à travers le pays se forment des groupes de soutien, qui cherchent à obtenir des signatures pour qu’il se présente in extremis aux primaires », relève le webzine américain de gauche Alternet. « L’urgence ressentie par la base démocrate provient en grande partie des insuffisances de la nouvelle génération, dont les principaux représentants paraissent moins visionnaires, expérimentés et sérieux et qu’Al Gore. » La favorite, Hillary Clinton, n’est pas parvenue à faire oublier qu’entre 2002 et 2005 elle avait soutenu l’intervention militaire en Irak. Barack Obama, qui comptait parmi les premiers opposants à la guerre, a quant à lui la réputation de manquer d’expérience. Quand au sénateur John Edwards, il combinerait les deux handicaps… Les premières réactions en France Nicolas Sarkozy a salué l’attribution du Prix Nobel de la paix à Al Gore et au groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec), et a appelé à « définir à l’échelle planétaire un cadre global de lutte contre le réchauffement climatique ». Dans un communiqué, le chef de l’Etat exprime sa « très grande joie » et présente à Al Gore, au président du Giec, Rajendra Pachauri, « et aux quelques 2000 experts qui travaillent depuis 1988 sur la connaissance scientifique des changements climatiques, (ses) plus chaleureuses félicitations ». « L’attribution de ce prix oblige l’ensemble de la communauté internationale. Nous devons maintenant tous ensemble, sous l’égide des Nations Unies, réunir et concrétiser nos efforts pour définir à l’échelle planétaire un cadre global de lutte contre le réchauffement climatique », estime-t-il. « Je félicite le Comité Nobel d’avoir montré, par son choix, que la lutte d’aujourd’hui contre le changement climatique était un facteur déterminant de la paix de demain », souligne M. Sarkozy, en évoquant le « diagnostic scientifique incontestable » du Giec sur le réchauffement de la planète et ses « risques potentiellement dramatiques ». Quant au PS dans un communiqué, il « souhaite vivement que ce prix Nobel ait un effet de levier sur les décisions qui doivent être prises à tous niveaux pour enrayer les émissions de gaz à effet de serre ». Enfin, pour Nicolas Hulot, « c’est une reconnaissance suprême qui va donner une lisibilité et décréter une mobilisation planétaire. « On était encore dans le déni du réel et je pense que ce prix Nobel à la fois pour Al Gore et également pour les scientifiques du GIEC est un moment qui marque que l’on ne refuse plus cette réalité et qu’on accepte de la regarder en face », « , a-t-il rajouté sur RTL. « Quand évidemment les territoires ne seront plus viables, quand les ressources viendront à manquer, quand les populations, légitimement, se déplaceront, je crains que nos démocraties en souffrent », a prévenu M. Hulot, « donc, oui, la paix est au coeur de l’enjeu climatique et je crois que c’est le sens de ce prix Nobel ». Sur France-Info, il a ajouté que l’urgence climatique implique qu’il « va falloir qu’on accepte de passer d’une société sous le culte de la croissance quantitative à une société probablement avec une croissance plus sélective, une croissance parfois immatérielle ».

 

Les dix derniers lauréats du Prix Nobel de la Paix

– 2007. Al Gore (Etats-Unis) et Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC)
– 2006. Muhammad Yunus (Bangladesh) et la Grameen Bank
– 2005. Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et son directeur, Mohamed ElBaradei (Egypte)
– 2004. Wangari Maathai (Kenya)
– 2003. Shirin Ebadi (Iran)
– 2002. Jimmy Carter (Etats-Unis)
– 2001. Organisation des Nations unies (ONU) et son secrétaire général, Kofi Annan (Ghana)
– 2000. Kim Dae-jung (Corée du Sud)
– 1999. Médecins sans frontières
– 1998. John Hume et David Trimble (Irlande du Nord/Grande-Bretagne)

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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1 COMMENTAIRE

  1. Le prix Nobel de la paix décerné à Al Gore et au GIEC
    J’ai entendu dire, de source sûre, qu’ Al Gore avait des Actions à la Société MONSANTO !!! (le vendeur de graines OGM stériles et responsables de la disparition des abeilles)… je ne pense pas nonplus que pour cette raison il « méritait » le prix Nobel de la Paix.