Après s’être attaqué au marché des armes dans Bowling for Columbine et au président George W. Bush dans Fahrenheit 9/11, Michael Moore mène l’enquête sur les failles du système de santé américain et fustige à nouveau l’Amérique.
Déjà présenté hors-compétition pendant le dernier Festival de Cannes (où Moore à fait un tabac : standing ovation de 15 minutes), déjà sorti depuis fin juin sur les écrans américains (plébiscite du public), ce documentaire est incontestablement l’un des événements cinématographiques de la rentrée. Toujours en choisissant le ton de la provocation farceuse, Michael Moore met en lumière les énormités d’un système qui ne respecte pas les plus démunis. Certes, ce n’est pas nouveau mais l’un des principaux intérêts de ce film est de comparer le système de santé des États-Unis, à ceux du Canada, de la France, de la Grande-Bretagne et de Cuba. Alors oui, Moore vante, sans aucun bémol, notre système de santé. Mais comment peut-on lui reprocher ? Il nous met d’ailleurs en garde, au moment où notre président vante les bienfaits du modèle américain : « Les Etats-Unis sont le seul pays du monde occidental à ne pas avoir une couverture sociale universelle, le seul où les compagnies d’assurances reçoivent de l’argent public. Leur but n’est pas de soigner les gens, mais de maximaliser leurs profits ». 47 millions de citoyens américains n’ont aucune couverture médicale, beaucoup d’autres (assurés) doivent se battre face à des compagnies qui essaient d’échapper au paiement des soins, des services juridiques qui traquent toute défaillance dans les dossiers pour refuser la prise en charge d’une opération, des médicaments hors de prix… la liste des absurdités est longue. Parmi ces absurdités, on découvre dans le documentaire, des secouristes des attentats du 11 septembre 2001 intervenus dans les décombres du World Trade Center. Malades en raison des différents composés en suspension qu’ils ont inhalés peu après les attentats ou des traumatismes psychologiques qu’ils ont subis, ils ont de grandes difficultés financières à obtenir des soins abordables. Leurs difficultés sont mises en parallèles avec les soins de qualités prodigués aux prisonniers de Guantanamo, qui sont considérés par le gouvernement américains comme de dangereux terroristes. Comme aux Etats-Unis, où des queues interminables ont assiégé les salles américaines, allez voir au cinéma Sicko le mercredi 5 septembre prochain. C’est nécessaire pour être plus vigilant à l’avenir sur les réformes de notre système de santé qui doit absolument rester public.Acheter le DVD