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Approche Conceptuelle

Santé, Environnement et Développement, une Interrelation Holistique Complexe

par Mohamed Azzedine MEKOUAR

Cet article scientifique s’inscrit dans le cadre des projets du Centre Nord-Sud de Recherches en Sciences Sociales-NRCS. Il a été préparé par Mohamed Azzedine MEKOUAR, Enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de l’Université Ain-Chock (Casablanca, Maroc) et Membre du Conseil Scientifique du NRCS. Les résultats de cette recherche ont été présentés au Colloque : « Santé, Environnement et Développement Humain Durable » qui a été organisé en mai 2008 à Agadir par la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de l’Université Ibn Zohr (Agadir, Maroc) en partenariat avec le Centre Nord-Sud de Recherches en Sciences Sociales-NRCS.

Synopsis: Santé, environnement et développement entretiennent une étroite interrelation holistique. D’une même dialectique, le processus de développement se répercute sur l’état de santé de l’humanité et sur l’équilibre écologique, lorsque le patrimoine sanitaire, humain et naturel, façonne les métamorphoses sociétales qui scandent le développement. Afin de tenter d’appréhender l’éminente complexité d’une telle interaction, une première approche purement conceptuelle s’en avère nécessaire, indépendamment de toute contextualisation. Dans un premier temps, il convient de déconstruire les ressorts des concepts convenus qui y sont à l’œuvre aujourd’hui. Le paradigme capitaliste dominant, rationalité économiste, opère une double instrumentalisation, de la Nature par l’humanité, de celle-ci par la technoscience. En vertu de cette idéologie, la croissance matérielle illimitée est érigée en finalité première, quintessence du progrès et critère ultime du développement, qu’elles qu’en soient les retombées sanitaires et écologiques. D’une part, l’être humain y est réduit à la condition de ressource, en tant que producteur et / ou consommateur interchangeable, dont il importerait de soigner le corps (force productive / consumériste) autant que possible et nécessaire ; cette exigence s’exacerbe à mesure que se diversifient les répercussions du développement sur la santé individuelle (pathologies fonctionnelles, préjudices technologiques, troubles psychosomatiques), comme sur la salubrité sociétale (paupérisation, asservissement, uniformisation, désenchantement). Or, procédant d’une acception sanitaire étriquée, le système médical (improprement dénommé système de santé) se révèle foncièrement inapproprié pour réparer a posteriori la plupart des dysfonctionnements sanitaires (efficacité curative très relative, inefficience psychothérapeutique, inaccessibilité, impuissance eu égard à la salubrité sociétale). D’autre part, l’environnement naturel se trouve confiné dans la condition inerte de déversoir de déchets (pollution, dérèglement) et de réservoir de ressources (vivantes, fossiles, minérales). La dégradation et l’épuisement inconsidérés de ses richesses ont certes suscité une prise de conscience écologique, cependant que le « principe du pollueur – payeur », censé y remédier, s’avère une insignifiante protection. Tendanciellement, le mode de production capitaliste, qui s’installe désormais dans une profonde crise structurelle, s’en trouve voué à l’implosion. Cette perspective peut-elle encore être conjurée ? Dans un second temps, il est plausible d’anticiper une reconsidération épistémologique des concepts en interrelation, afin de les reconstruire au regard d’une autre logique, celle du vivant, qui opèrerait une inversion radicale de causalité, ramenant la technoscience à sa raison d’être (instrumentalité au service d’une pérenne reproduction de la Biosphère) et soumettant l’activité économique à sa charge écologique (selon une rationalité éconogique [[écologique & économique]]). Pouvant philosophiquement être fondé sur l’idéal élargi, indivisible, des droits humains (droits individuels : civils, politiques, sociaux, économiques, culturels; droits collectifs : paix, développement, environnement, Patrimoine commun de l’humanité), le nouveau paradigme de développement durable se donne alors pour finalité transversale la formation, la promotion et la préservation a priori de la sanité[[Sanité : Mot forgé du latin. Bon état de santé, état sain, en parlant du corps ou de l’esprit.]] intégrale, à la fois humaine (santé de l’individu et salubrité de la collectivité) et écologique (assainissement et conservation du patrimoine naturel commun). L’orchestration de cette dialectique requiert simultanément un livret (prospective, planification, paramètres), des interprètes (Etat, organisations, citoyens), des instruments (aptitudes humaines, ressources financières, maîtrise technoscientifique), susceptibles de mettre en acte une partition complexe, évolutive, aux variations tant socioculturelles (politiques reproductive, éducative, participative, sociale), éconogiques (politiques rurale, urbaine, énergétique) que médicosanitaires (politiques médicale, pharmaceutique, hospitalière). Toutefois, force est de compter avec les résistances spécifiques (déficits sociopolitiques, déficiences socioéconomiques, excroissances socioculturelles) et autres résiliences universelles (géopolitiques, géoéconomiques et géoécologiques) qui demeurent plus que jamais réfractaires à l’horizon du développement durable. Mots clés : Capitalisme, développement, santé, environnement, droits humains Pour tout contact : mamekouar@hotmail.com Liens utiles: NRCS

 

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