Cette semaine dans la revue de presse : Télérama propose, à l’occasion de la sortie du documentaire Le syndrome du Titanic un portrait de Nicolas Hulot et de Yann Arthus Bertrand. Marianne consacre un large entretien à Daniel Cohn-Bendit. L’hebdomadaire s’interroge également : « Où est passé le rapport Stiglitz? » Politis consacre lui un dossier politique : « le bel avenir de la décroissance. »
A la une : Le Syndrome du Titanic, mercredi au cinéma
Ce film documentaire de Nicolas Hulot et Jean-Albert Lièvre, le créateur de l’émission « Ushuaïa », a pour ambition de dresser un double portrait sans fard, celui de notre civilisation devenue majoritairement urbaine et en parallèle, celui de la Terre et de ses grands cycles naturels. De l’infiniment petit à l’infiniment grand, Le Syndrome du Titanic replace la Terre et les Hommes en perspective à l’échelle de notre galaxie et permet à chacun d’être le témoin direct d’un phénomène qui n’est pas encore irréversible. C’est un message d’espoir aux générations futures. – Pour en savoir plus sur le film, lire notre article Nicolas Hulot est donc cette semaine au coeur de la scène médiatique. Il est partout : à la télévision (notamment ce dimanche soir sur France 3 à 22h50 dans l’émission 7 à voir, il était l’invité de Michel Drucker dimanche dernier dans Vivement Dimanche), à la radio et bien entendu dans la presse… pour promouvoir son long métrage Le Syndrome du Titanic. Annoncé comme un « cri d’alarme et un cri d’espoir », ce documentaire sort en salles mercredi prochain. L’homme comme le film suscitent de nombreuses réactions… – France Info : Titanic : le syndrome du mécénat : Nathalie Fontrel dans sa chronique Planète environnement sur France Info diffusée samedi 3 octobre revient sur les principales critiques : « Ce film n’est pas une ode à la nature sauvage. Il ne met pas en scène le réchauffement climatique qui est pourtant le combat de Nicolas Hulot. « Le syndrome du Titanic », le film de Nicolas Hulot, dénonce l’urbanisation la et la société de consommation… Mais avant même d’être diffusé sur les écrans, les critiques fusent : ce film est parrainé par de grandes entreprises. « Oui et alors » répond Nicolas Hulot. Il estime que les crises écologiques et économiques s’apparentent à une forme de guerre… et pour faire la guerre il faut des moyens financiers. Pourquoi ne pas se servir de l’argent des entreprises qui après tout ne sont pas exemptes de reproche ». Ecouter la chronique de Nathalie Fontrel (2’00 ») sur le site de France Info. – Marianne : Hulot, un écolo-gauchiste héliporté : Pour en savoir plus sur la polémique concernant le soutien de grandes entreprises pour la réalisation de ce film, lire l’article de Sylvain Lapoix sur le site de Marianne : Pour le journaliste, si la sortie du Syndrome du Titanic est l’occasion pour Nicolas Hulot d’entamer sa campagne de promotion en se présentant comme anti-capitaliste… il rappelle que ses mécènes, EDF et Orange, sont plus généreux que jamais avec lui. – Comme pour conclure cette polémique, Blaise Mao sur le site de Géo écrit : « Les mauvaises langues se plairont à railler un film soutenu financièrement par EDF, la SNCF ou Orange. Les autres préfèreront y voir une réflexion sur le sens de la vie, parfois naïve mais souvent juste ». Et c’est vrai que le documentaire est plutôt bien accueilli par les personnes qui ont pu le voir en avant-première. Lire notamment le commentaire d’un enseignant-chercheur sur le site de Mediapart : Le syndrome du Titanic : Hulot nous offre un vrai film et un vrai message.Télérama : Nicolas Hulot, Yann Arthus-Bertrand, les pompiers la planète
A lire cette semaine dans Télérama le portrait de Nicolas Hulot « Lobbyiste en chef ». Télérama constate : « Nous voici entrés dans l’ère des blockbusters écologiques. Avec « une vérité qui dérange », oscar du documentaire 2007 et succès planétaire, le sénateur démocrate Al Gore ouvrait le filon du film vert. Avec « Home », pédagogique et esthétisant, Yann Arthus-Bertrand confirmait en juin dernier l’engouement du public pour l’écologie à grand spectacle. Aujourd’hui, Nicolas Hulot propose à son tour « Le Syndrome du Titanic ». Même approche spectaculaire, même recours à l’émotion, mais sur un ton plus enfiévré, sombre, voire crépusculaire. Al Gore a fait son boulot de politique. Les deux français n’étaient au départ que des baroudeurs. Ils ont découvert l’écologie au gré de leurs aventures médiatiques : Nicolas hulot avec ses frasques « ushuaïennes » sous la bannière TF1, Yann Arthus-Bertrand avec son zoom héliporté. Ces deux garçons de bonne famille, voyageurs insatiables, amoureux d’une nature en danger, ont enchaîné les succès populaires – émissions, photos, bouquins… Tous deux ont vu au fil de leurs pérégrinations la planète se dégrader. Aujourd’hui, ils jettent leur poids médiatique dans la bataille écologique ». Avec une différence de taille, que Télérama explore dans ce dossier : « le photographe à moustaches, toujours ébloui par les trésors de la planète, ne dépasse pas le stade du constat : le militant angoissé, avec son Pacte écologique, en est, lui, aux propositions. Il a bousculé les partis, fait entrer de plain-pied l’écologie en politique, et est devenu son meilleur lobbyiste. »Le Monde : Nicolas Hulot et l’oligarchie, par Hervé Kempf
« Le film de Nicolas Hulot et Jean-Albert Lièvre, Le Syndrome du Titanic, sur les écrans le 7 octobre, dérangera. Ce documentaire écologiste ne montre presque pas de nature : rompant avec l’esthétique de carte postale habituelle en la matière, il se confronte à la dure réalité de la misère et de l’injustice. Il tente de dire, malaisément, que la dégradation vertigineuse de la biosphère est le résultat d’un ordre social devenu fou, et qui fait porter le poids de ses conséquences sur les faibles, les pauvres, les exploités. Il répète que la clé de sortie de cette logique destructrice est dans la baisse de la consommation matérielle dans les pays riches. Gageons que ce discours, plus âpre que celui sur les « petits gestes pour la planète », recueillera un accueil mélangé. Et si Nicolas Hulot allait commencer à déranger ? » Lire la chronique d’Hervé kempf sur le site du Monde.Marianne : Cohn-Bendit passe aux aveux
L’hebdomadaire Marianne a préféré, quant à lui, consacrer cette semaine ses pages à Daniel Cohn-Bendit. Il est d’ailleurs encore question de Nicolas Hulot… Marianne : Vous ne choisissez pas vraiment entre économie durable, décroissance et capitalisme vert. Nicolas Hulot semble aller plus loin, voire vous dépasser sur la gauche, en mettant en cause le principe destructeur du capitalisme dans son dernier film… Daniel Cohn-Bendit : « Il a le droit, c’est Nicolas Hulot. Moi, j’ai le droit d’être pour une régulation de l’économie de marché. Mais lui, il fait justement partie de ceux qui sont dans une démarche telle que, in fine, la régulation démocratique ne suffit plus puisqu’il y a urgence. S’il continue comme cela, où va le conduire la radicalité de sa pensée ? Dire qu’il y a urgence, cela ne veut pas dire imposer. Le danger d’un certain argumentaire de la radicalité écologique, comme de la radicalité sociale, c’est de mettre entre parenthèses la démocratie. »Marianne : où est passé le rapport Stiglitz ?
Dans Marianne, cette semaine, j’ai noté cette petite brève : « Jamais sans mon rapport Stiglitz », tel était le message de Nicolas Sarkozy après la remise du rapport de la commission présidée par le prix Nobel américain d’économie. Le chef de l’Etat avait pris un engagement : « La France inscrira ce rapport à l’ordre du jour de toutes les réunions internationales. » Depuis, il y a eu trois réunions internationales (l’assemblée générale de l’ONU, la conférence sur le climat, le G20 de Pittsburgh), mais aucune n’a eu le fameux rapport à son ordre du jour.Politis : Le bel avenir de la décroissance
La décroissance a-t-elle gagné la bataille des idées ?, s’interroge Patrick Piro cette semaine dans Politis. Le Medef lui consacrait un grand atelier lors de son université d’été le 3 septembre dernier : « La décroissance prospère » ! La trouvaille est d’Hugues Rialan, directeur de gestion à la banque Robeco. En 2006, le Medef avait déjà invité le politologue Paul Ariès, l’un des principaux penseurs de la décroissance, à intervenir lors d’une session de formation de ses cadres. Provenant des milieux radicaux de l’écologie, la décroissance a progressivement bousculé les Verts et la gauche antiproductiviste, aiguisé la curiosité des socialistes (qui en ont parlé lors de leur dernière université d’été) et des communistes, révulsé la droite et inspiré Alain de Benoist, un des penseurs de la « Nouvelle Droite ». Elle interpelle désormais le coeur du pouvoir économique.