Dans l'actualité :

Secrétaire au service d’une économie régénérative : réinventer les métiers pour transformer le monde

Et si les métiers dits “de l’ombre” devenaient des...

Un guide interactif et visuel pour plonger dans les nouveaux standards BCorp

Alors que la crise climatique s’aggrave et que les...

Le dividende territorial : un outil de la responsabilité territoriale des entreprises

Et si les entreprises redistribuaient une partie de leurs...
L'Œil de La Fabrique Ecologique

Repenser le monde du travail pour faire face à l’urgence climatique

3 points essentiels de l'article « Décroissance, urgence climatique et transformation du travail » par Antolin Bertille

Sommaire : [hide]

« Décroissance, urgence climatique et transformation du travail » est un article de Luis González Reyes extrait de l’ouvrage collaboratif “Mas allá del colonialismo verde : justicia global y geopolítica de las transiciones ecosociales”, publié en 2023 par CLACSO. En s’appuyant sur divers travaux en économie, sciences sociales et sciences de l’environnement, l’auteur montre comment le monde du travail et les modes de production doivent se transformer pour faire face à l’urgence climatique. 3 points essentiels à retenir par Antolin Bertille pour L’Œil de La Fabrique Écologique.

De cet article, La Fabrique Écologique retient trois points essentiels :
#1 Selon les auteurs, un modèle économique basé sur la croissance infinie n’est pas viable, car il suppose une augmentation de la consommation de ressources, lesquelles sont limitées. Un nombre croissant de travaux montrent que la transition écologique n’aura pas lieu sans une diminution de la consommation d’énergie et de ressources, donc une décroissance de la production. Selon l’auteur, l’urgence écologique nécessite de se passer des énergies fossiles pour se tourner vers un mix de sources d’énergies les plus faiblement pourvues d’éléments fossiles comme les terres rares, donc technologiquement plus simples. Aujourd’hui, l’énergie produite est surtout stockée. N’ayant pas une grande capacité de stockage, ces sources d’énergie devraient avant tout être mobilisées à l’échelle locale afin de pouvoir être directement utilisée.
#2 Selon l’auteur, certains secteurs basés sur l’exploitation des écosystèmes (transports, finance, etc.) devront suivre une logique de décroissance, tandis que d’autres ayant pour but la préservation de l’environnement devront être soutenus. Avec la diminution des transports qui fonctionnent avec des ressources non renouvelables, chaque territoire devra diversifier ses activités, afin de produire une quantité suffisante des biens et services nécessaires à la population locale pour réduire la dépendance aux importations. Afin de ne pas pénaliser les pays dont l’économie est dépendante des exportations, ces mesures de relocalisation devront s’accompagner de politiques de redistribution des richesses entre les pays et territoires.
#3 Selon l’auteur, de tels changements nécessiteraient une réduction du temps de travail, qui impliquerait une baisse de la production. Prenant l’exemple de l’Espagne, il montre qu’une diminution du temps de travail employé et de la production, réalisée en passant à une semaine de 30 ou 32 heures, ne s’accompagnerait pas d’une réduction du nombre d’emplois. Pour que ces changements soient viables, il serait nécessaire de diminuer la dépendance des citoyen·ne·s à leur salaire pour répondre à leurs besoins. Un processus de démarchandisation devrait être entamé : un maximum de biens et services pourraient être produits en coopération et en autogestion, permettant ainsi de réduire les coûts tout en échappant aux logiques de marché.
Travailler moins pour vivre mieux et plus légèrement sur la terre: décroissance et réduction du temps de travail

La France et la réduction du temps de travail

En France, les vertus écologiques de la réduction du temps de travail ont été mises en avant dès les années 70. Ses vertus sociales ont quant à elles été expliquées par les syndicats (ex. : CGT et Solidaires), qui demandent depuis plusieurs décennies de passer à une semaine de 32h. Mais la réduction du temps de travail n’est pas à l’ordre du jour. Si la semaine de 4 jours est expérimentée dans la fonction publique depuis le printemps 2024, ce n’est qu’une contraction du temps travaillé. La question des avantages et des inconvénients d’une réduction du temps de travail mériterait cependant de nouvelles réflexions.

Si plusieurs articles récents soulignent les vertus d’une diminution du temps de travail, un travail de vulgarisation scientifique et une mise en dialogue avec des arguments contraires seraient nécessaires pour bien appréhender ce sujet.

Pauline Bureau, Vice-présidente de LFE

L’ouvrage collaboratif “Mas allá del colonialismo verde : justicia global y geopolítica de las transiciones ecosociales, publié en 2023 par CLACSO est disponible ici.

A lire

Qui, pour parler au nom de la nature, intervenir dans le débat public et donner des leçons de démocratie ? 

À l'occasion de l'Assemblée générale 2025 de France Nature...

Pourquoi l’ESG dérange ? Anatomie d’un retournement stratégique

Porté par une vague de scepticisme venue d’outre-Atlantique, l’ESG...

Retraite : cette bascule émotionnelle dont personne ne parle (ou si peu)

On la présente comme une délivrance. Un aboutissement mérité...

Newsletter

spot_img

Sur Cdurable

Cyrille Souche
Cyrille Souchehttps://cdurable.info
Directeur de la Publication Cdurable.info depuis 2005. Cdurable.info a eu 18 ans en 2023 ... L'occasion d'un nouveau départ vers un webmedia coopératif d'intérêt collectif pour recenser et partager les solutions utiles et durables pour agir et coopérer avec le vivant ...

Secrétaire au service d’une économie régénérative : réinventer les métiers pour transformer le monde

Et si les métiers dits “de l’ombre” devenaient des leviers de transformation écologique et sociale ? À l’heure où l’économie linéaire montre ses limites...

Un guide interactif et visuel pour plonger dans les nouveaux standards BCorp

Alors que la crise climatique s’aggrave et que les inégalités sociales se creusent, la nécessité d’un changement systémique s’impose. C’est pourquoi B Lab a...

Le dividende territorial : un outil de la responsabilité territoriale des entreprises

Et si les entreprises redistribuaient une partie de leurs bénéfices pour le bien commun de leur territoire d’ancrage ? C’est ce que propose Eric...