Les écosystèmes naturels de la planète se dégradent à un rythme encore jamais atteint dans l’histoire de l’humanité. En trente ans, les animaux vertébrés ont vu chuter leur population de près d’un tiers. La faute à qui ? A une partie de l’humanité qui vit au dessus de ses moyens par rapport aux ressources naturelles disponibles de la planète. Les Français ne font pas exception, loin s’en faut : si tous les habitants du monde vivaient comme nous, il faudrait la capacité biologique de trois planètes pour satisfaire la demande.
Le dernier rapport « Planète vivante » du WWF publié aujourd’hui montre que la planète est en perte régulière de biodiversité : – 31 % d’espèces de vertébrés terrestres, – 28 % d’eau douce, – 27 % d’espèces marines. L’empreinte écologique – indicateur environnemental qui mesure l’impact des activités humaines sur l’environnement – dépasse d’environ 25% la capacité biologique de la terre contre 21% dans le précédent rapport daté de 2004. L’humanité consomme donc trop et hypothèque les ressources naturelles des générations futures. Au rythme actuel, il faudrait l’équivalent biologique de deux planètes en 2050 pour satisfaire à la demande mondiale si nous ne changeons pas nos modes de consommation et de développement. Les Etats-Unis et l’Europe consomment à l’excès des ressources naturelles qu’ils n’ont pas. En effet, un habitant de la planète devrait utiliser au maximum 1,8 hectare « global » (évaluation moyenne par habitant de la superficie disponible biologiquement productive) compte tenu des capacités de régénération des ressources naturelles. Or, un Américain utilise 9,6 ha ; un Français 5,6 ha. Nous sommes donc débiteurs par rapport à tous ceux qui exploitent moins de 1,8 ha comme c’est le cas d’un Indien, d’un Vietnamien, d’un Péruvien ou d’un Soudanais. Selon Bernard Cressens, Directeur des Programmes WWF-France, « l’empreinte écologique de la France compte parmi les douze plus mauvaises sur les 147 pays référencés. C’est notre consommation énergétique (énergie fossile et nucléaire) qui pèse le plus lourdement dans notre empreinte ( + de 50%). »Pour le WWF, il est encore temps de faire des choix cruciaux. Le rapport Planète Vivante 2006 propose un scénario de sortie de crise d’ici 2050 permettant à la fois un développement durable et une restauration progressive de la biocapacité. « Nous vivons au dessus de nos moyens et ce sont les choix que chacun de nous fera aujourd’hui qui détermineront les possibilités des générations qui nous suivront » James P.Leap, Directeur général WWF-International.