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France Nature Environnement (FNE)

Qui, pour parler au nom de la nature, intervenir dans le débat public et donner des leçons de démocratie ? 

Antoine Gatet, Président de FNE, revient sur l’année écoulée et les défis à venir

À l’occasion de l’Assemblée générale 2025 de France Nature Environnement (FNE) à Strasbourg pour un moment fort de démocratie associative et d’échanges, le Président Antoine Gatet a posé comme un défi ces trois questions de légitimité publique : Qui êtes-vous pour parler au nom de la nature ? Qui êtes-vous pour intervenir dans le débat public ? Qui êtes-vous pour donner des leçons de démocratie ? C’est à ces trois questions que le rapport annuel d’activité répond et que l’engagement militant pour la protection de la nature et la construction d’un monde vivable répond par la pratique et l’engagement.

Qui sommes-nous pour parler au nom de la nature ? 

« Nous sommes les associations naturalistes qui construisent la connaissance du vivant et la gestion d’espaces naturels, les pieds dans la nature. Nous sommes les associations citoyennes qui reconnectons les humains au vivant par nos actions de sensibilisation et d’éducation à la nature. Nous sommes les citoyennes et les citoyens sentinelles de la nature. Nous sommes les associations qui défendons devant la justice les rivières, les fleuves, l’Océan, les espèces animales et végétales et leurs habitats naturels, contre les destructions, les pollutions, les activités humaines irresponsables.

L’année du pôle Nature : Préserver et restaurer les écosystèmes et leurs fonctionnalités, gérer de manière soutenable et équitable les ressources naturelles dans une logique de sobriété : tels sont les deux piliers de l’intervention du pôle Nature. Ses quatre réseaux défendent la richesse écologique des territoires terrestres et marins, la multifonctionnalité des forêts et le juste partage d’une eau de qualité.

Parce que nous sommes aussi la nature et le vivant, nous défendons la santé de la planète et donc notre propre santé.« 

Qui sommes-nous pour intervenir dans le débat public ? 

« Nous sommes les associations citoyennes agissantes porteuses d’une expertise territoriale du faire, et non du discours simpliste et populiste.

Zooms sur les projets phares des pôles thématiques de FNE, les actions des services supports et les temps forts de l’année 2024

Dans nos 12 domaines d’expertise, nous sommes la mémoire de 60 ans de construction et d’évaluation des politiques publiques environnementale, quelle que soit la couleur politique des responsables publics. Nous sommes les actrices de la liberté associative, de la liberté d’expression, de la liberté de manifestation, de la démonstration des possibles par le faire ensemble, en alliance avec les organisations syndicales et sociales, sur les territoires« .

Qui sommes-nous pour donner des leçons de démocratie ? 

« Nous sommes des structures humaines et sociales transparentes financièrement, exemplaires dans nos espaces démocratiques internes. Entièrement vouées à la défense de l’intérêt général, de manière désintéressée.

L’année du pôle Transitions : Le pôle Transitions se donne pour objectif d’encourager les nécessaires transitions vers une planète vivable.  Plus précisément, le pôle souhaite encourager :  le passage à un mix énergétique 100 % énergies renouvelables (EnR), la sortie du « tout voiture » vers des mobilités plus sobres, et la généralisation du modèle agricole agroécologique. En lien avec ces différents usages, la transition foncière consiste à considérer le foncier comme une ressource précieuse qui doit être partagée équitablement entre activités humaines et respect de la biodiversité.

Nous sommes les premières contributrices au débat public environnemental dans les instances de dialogue, dans les consultations publiques, à toutes les échelles territoriales. Nous portons la rigueur de la science, la complexité du dialogue social et environnemental respectueux de l’autre, de la diversité d’opinions, des controverses et de l’action non violente. Nous portons devant la justice le respect de l’État de droit par les décideurs publics quels qu’ils soient. Nous sommes tout cela.

Nous revendiquons haut et fort cette identité, nos valeurs humanistes de tolérance, de dialogue, d’indépendance, de protection des libertés, de la démocratie et de l’État de droit.

Nous réaffirmons dans l’action notre objectif statutaire de faire émerger une société soutenable, s’ajustant de manière démocratique, juste et équitable, aux limites de la biosphère. Nous revendiquons la parole dans la gestion de la chose publique, « res publica », politique dans le sens « qui concerne les citoyennes et citoyens d’un État ».

France Nature Environnement est le premier mouvement citoyen de protection de la nature et de l’environnement en France. Depuis plus de 50 ans, nous défendons la nature et promouvons des solutions conciliant qualité de vie et préservation du vivant.

Nous sommes les 50 fédérations territoriales et associations nationales membres directes de FNE et leurs 950 000 adhérentes et adhérents. Nous sommes les 200 femmes et hommes directement engagé·es bénévolement au niveau national et les 50 femmes et hommes salarié·es au niveau national, engagé·es dans nos 12 réseaux thématiques et dans nos services fédéraux. Nous sommes aussi les 350 000 femmes et hommes engagé·es dans les 6 200 associations locales fédérées, partout en France hexagonale et d’outre-mer.

Nous sommes tout cela, et nous portons en nous les solutions au désordre mondial et national, par notre engagement local, par nos actions exemplaires et joyeuses. Voilà notre plus belle légitimité publique. Voilà le sens de notre engagement démocratique au service du vivant et de nos enfants.

Voilà présenté dans ce rapport d’activité le détail d’une année de nos engagements. Engagements qui ne font que se renforcer face à l’immensité des défis démocratiques qui viennent s’ajouter aux défis écologiques que nous relevons depuis bientôt 60 ans. Merci à tous et toutes pour votre engagement et pour votre soutien de quelque nature qu’il soit.

Une instabilité politique qui impacte le plaidoyer

« Suite à la dissolution de l’Assemblée nationale, les idées d’extrême droite étaient annoncées aux portes du pouvoir, et nous avions décidé collectivement de nous mobiliser et de porter une motion forte pour rappeler que « le succès de ces idées lors des prochaines élections serait une grave menace à la fois pour notre planète et notre démocratie ».

Un an plus tard, la crise politique est toujours là, la légitimité des responsables politiques est au plus bas, la progression des idées illibérales au plus haut. Cette crise a produit et continue de produire des politiques publiques régressives en matière de protection de la nature et de construction d’un monde vivable, régressives en matière aussi de démocratie et de libertés associatives.

Le gouvernement « Bayrou » a succédé à un éphémère gouvernement « Barnier », comme un dernier pied de nez à notre héritage écologique. Les régressions environnementales se sont multipliées, tout comme les violences contre nos militantes et militants et nos locaux associatifs, en particulier dans le cadre de ce que l’on a nommé la « crise agricole », de la part, en vérité, d’une partie seulement du monde agricole : celui des syndicats productivistes qui n’ont fait qu’élargir contre nous la violence déjà déployée contre la nature et le vivant par leurs pratiques hors sol

Ces crises démocratiques et agricoles ont cela de commun qu’elles ont révélé leur nature systémique, leurs faiblesses structurelles et leur caractère global. Elles se déploient aujourd’hui aussi au niveau international et européen.

Après 50 ans de construction du droit de la protection de la nature et de la démocratie environnementale, cette dernière année a été marquée par des reculs sans précédents de la place de la démocratie participative, des services publics de l’environnement et des politiques pourtant nécessaires à la construction d’un monde vivable.

Face à un Parlement et un Gouvernement en perte de légitimité élective, la démocratie participative et la voix de la société civile présentaient l’évidence de la solution démocratique. Le personnel politique issu de la démocratie représentative a fait le choix inverse, celui de s’écarter un peu plus de la parole citoyenne, en remettant en cause la légitimité de la démocratie participative, de la parole et de l’expertise de la société civile organisée.

C’est à ces trois questions de légitimité publique (Qui êtes-vous pour parler au nom de la nature ? Qui êtes-vous pour intervenir dans le débat public ? Qui êtes-vous pour donner des leçons de démocratie ?) que l’engagement militant de France Nature Environnement répond par la pratique et l’engagement pour la protection de la nature et la construction d’un monde vivable.

Mobilisé·es plus que jamais pour la nature et l’environnement, pour construire un monde vivable, pour un engagement citoyen joyeux et solidaire.« 

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Cyrille Souche
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Directeur de la Publication Cdurable.info depuis 2005. Cdurable.info a eu 18 ans en 2023 ... L'occasion d'un nouveau départ vers un webmedia coopératif d'intérêt collectif pour recenser et partager les solutions utiles et durables pour agir et coopérer avec le vivant ...

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