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Visions du futur 4D

Quelles sont les visions possibles d’un avenir durable

d’une société française qui aurait réussi sa transition économique, politique et sociale ?

Notre futur, individuel et collectif est à la fois rempli de promesses et pétri d’incertitudes… Pourtant la projection de chacun dans une vie réussie est la condition essentielle d’une transition écologique et sociale acceptée, souhaitée et non subie. De nombreux travaux et rapports prospectifs sont réalisés, en France, en Europe et à l’international pour décrire le monde à moyen et long terme, que ce soit selon des approches macro-économiques, sectorielles ou sociétales, qu’il s’agisse de projets de recherche publique, d’études économiques, ou de marketing. Ces travaux connaissent un certain regain d’intérêt depuis quelques années, dans un contexte de crises et d’interrogations persistantes sur notre avenir commun.

La transition écologique : l’ampleur du changement à amorcer et la nécessité du débat

La globalisation des échanges et de la communication à l’échelle de la planète résonne paradoxalement avec la confrontation aux limites de celle-ci. La reconnaissance de l’irréversibilité des atteintes portées à l’environnement, de la globalité des menaces liées aux changements climatiques ou au déclin de la biodiversité, ou encore des limites de certaines ressources naturelles pourtant essentielles au développement économique a conduit à poser la question d’un découplage entre développement économique et pression environnementale. Ceci alors même que le rythme des dégradations s’accélère et que la mesure des impacts reste difficile à appréhender. Nouveaux risques et incertitudes bouleversent le champ d’analyse et d’action. Dès lors les capacités humaines, technologiques et organisationnelles seront indispensables pour relever le défi du 21e siècle : celui de l’optimisation de la gestion des ressources naturelles. Inventer une économie dé-carbonée, efficiente et équitable est au cœur de la transition écologique et sociale.
Quelles sont les visions possibles d’un avenir durable
Quelles sont les visions possibles d’un avenir durable
La transition suppose d’agir simultanément sur la transformation des modèles productifs et sur la mise en place de régulations. Un changement de mode de vie, et donc des modes de consommation, dans les pays développés, mais plus largement pour l’ensemble des classes sociales aisées et / ou sur-consommatrices dans les pays émergents et en développement, s’impose. Il s’agit là d’un changement profond de paradigme. Le défi aujourd’hui est, pour tous les pays, de progresser vers un développement durable. Questionner le modèle de développement et infléchir les trajectoires à opérer ne s’impose pas seulement aux pays industrialisés, mais également aux pays émergents et en développement. La réflexion et le débat sur la transition écologique et sociale, comme le terrain de mise en œuvre, se situent tant au niveau local que national et international. L’articulation entre les échelles en constitue un enjeu fondamental. Des blocages et de grandes inerties entravent les évolutions inhérentes à la transition écologique et sociale. Les comportements défensifs apparaissent, face à une mutation perçue comme une contrainte, un risque de perte, de régression. Pourtant, la transition ne peut se réaliser que par le biais de progrès éducatifs et culturels considérables, d’un débat démocratique aux plans local, national, et international. Mais ce débat a des exigences propres : – il doit se situer dans une perspective de long terme et intégrer les urgences ; – il doit pouvoir se référer à des objectifs concrets, quantifiables et mesurables en termes de consommation de ressources ; – il doit pouvoir s’appuyer sur une analyse transverse, forte du croisement des expertises multiples : scientifiques, politiques, du vécu… ; – il doit viser un renforcement collectif de capacités.

La panne de récit collectif sur le futur

Quel futur voulons-nous ?
Quel futur voulons-nous ?
Le débat sur notre avenir est entravé par la sensation douloureuse d’un vécu qui s’accélère, tâtonnant dans un monde versatile, global, interdépendant et de plus en plus complexe… Quel est le monde de 2050 que nous voulons ? Quels seront nos modes de vie d’ici 2050, si l’on respecte les exigences de durabilité ? Qu’est-ce qu’une société soutenable ? Quelles peuvent être ses modalités d’organisation sociale, économique, politique ? Quels peuvent en être les moteurs tant technologiques que culturels ? Le récit sur un futur collectif réussi est en panne. Pour contrecarrer l’angoisse et le repli engendrés par les crises économique, sociale et environnementale, il importe aujourd’hui que la société, dans ses différentes composantes, puisse se projeter concrètement dans un futur possible et réussi. Les travaux existants sur la transition soulignent la dimension systémique de cette dernière : elle résulte de l’interaction entre les différents acteurs et doit se faire selon des modalités qui parlent à chacun. Pour cela, le débat public est indispensable. Les chemins de transition ne peuvent être élaborés que collectivement, rattachés à une ou des vision(s) partagée(s), reflétant une ambition commune.

Trois visions d’un futur durable et désirable

Partant de ces interrogations et du constat de la nécessité d’ouvrir l’imaginaire, 4D s’est engagée dans un projet de recherche depuis 2011 sur la transition d’une économie écologique : « L’infini dans un monde fini : quelles transitions politiques, économiques et sociales face à la limitation des ressources aux différentes échelles d’action ?[[Cette étude contribue au programme de recherche « Transitions vers une économie écologique », piloté par la Mission prospective du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie.]] ». Elle a permis d’élaborer 3 visions principales d’un futur réussi pour la France dans son environnement international en 2050 : la Civilisation verte, la Biocivilisation, la Civilisation connectée [[Cf : « Trois visions d’un futur réussi pour la France dans son contexte international en 2050 » Association 4 D, avril 2013.]]. Ces trois visions, co-construites au sein d’un large réseau pluri-disciplinaire, ont mis en évidence des propositions contrastées sur les modes de vie de demain, dans un contexte social, économique et politique en forte évolution et probablement de plus en plus contrasté. – La Civilisation verte : une inflexion progressive de l’économie actuelle dans le sens d’une économie plus verte Mais on reprendra cette définition dans le sens d’une économie qui reste en prolongement de l’économie de marché actuelle avec une régulation plus active par les prix. C’est dans ce sens que cette économie verte a été largement présentée lors de la conférence de Rio de juillet 2012. Une telle vision nécessitera une adaptation progressive dans le cadre d’une régulation économique plus forte et des signaux économiques clairement perceptibles en direction des consommateurs. – La Civilisation connectée : une transformation qui s’appuie sur une vague nouvelle de progrès technologiques On se situe là dans la perspective d’une troisième révolution industrielle selon les termes de Jeremy Rifkin qui s’appuie essentiellement sur l’efficacité énergétique, le développement des ressources renouvelables et l’optimisation de la gestion grâce à internet et les nouvelles technologies de communication. Plusieurs variantes de cette orientation sont évidemment perceptibles notamment pour ce qui concerne la place du nucléaire et de l’ingénierie génétique. Si d’autres voies peuvent s’ouvrir en matière de progrès technologiques, il faut se poser la question de la possibilité des différents pays d’y avoir accès. Pendant culturel de ce prisme technologique : nouveau rapport à l’autre, diversité culturelle, spirituelle et culture monde… – La Biocivilisation : un changement de civilisation sur une base éthique Il s’agit alors d’avancer vers une « biocivilisation », telle que formuler par des brésiliens lors de la conférence de Rio. Celle-ci résulterait d’un nouveau code moral qui s’assurerait sur la nécessité du respect des limites de la planète. Ce code moral pourrait s’appuyer sur des valeurs écologiques, démocratiques ou religieuses. L’objectif de telles règles éthique serait d’écarter la violence, d’assurer la cohésion sociale et dans le respect attentif des limites de la planète afin de réduire les inégalités. D’un point de vue anthropologique, il est clair que les grandes religions et les philosophies ont depuis plusieurs millénaires assuré cette fonction fondamentale de définir les règles collectives en insistant sur les conditions de la maîtrise de la violence ainsi que sur les voies et sens de la réussite des vies individuelles. Ces trois visions valorisent les valeurs relationnelles. Les rapides progrès des technologies de l’information et de la consommation mais aussi alliés à une valorisation des échanges relationnels (relations interpersonnels, lien social…) pourraient permettre de se désengager des impasses du mode de développement actuel pour progresser dans une nouvelle voie d’expansion pour l’humanité fondée sur l’accès à l’autre, à la connaissance et à la culture en minimisant les consommations de matières et les émissions de polluants. Il y a assurément une nouvelle voie d’expansion possible pour l’humanité dans cette direction car la connaissance, la relation à l’autre et la culture ouvre la porte à des infinis. Cette dimension relationnelle est intrinsèque aux 3 visions pré-citées, mais pèse et s’incarne différemment selon la vision.

La prospective participative : une démarche d’exploration partagée du futur

kissimage1.jpg La démarche prospective vise à éclairer l’avenir, à l’horizon 2030, 2050 et permettre l’élaboration d’un cadre de décision stratégique visant à transformer le futur. Un exercice qualitatif, global et transverse, mais également très rationnel, qui même si il n’est pas prédictif repose sur un cadre méthodologique complexe. La démarche prospective a également une fonction citoyenne : alimenter la projection collective dans un futur souhaité, désirable. Elle seule peut permettre, en ouvrant l’horizon des possibles, de désamorcer les visions catastrophistes et d’enrayer les comportements de repli et de sortir des impasses idéologiques. Une prospective participative, co-construite et partagée, détient par là un fort potentiel mobilisateur. En optant pour la méthode backcasting, nous considérons comme point de départ la (les) vision(s) d’un futur souhaité, en fonction de nos exigences : mode de gestion des ressources naturelles, niveau de consommation, modes de vie, cadre démocratique. L’analyse se développe ainsi “à rebours” en progressant depuis le futur souhaité vers la période présente, les scénarios proposant ainsi une forme de « planification » du système.

 

4D : think tank pour une transition écologique et équitable

Les risques qui menacent aujourd’hui l’humanité sont un défi à sa propre capacité de survie. Les fossés entre groupes sociaux, pays, cultures, se creusent, les ressources naturelles sont appauvries bien au-delà de leur capacité de renouvellement. L’économie perd son sens en tournant en rond sur elle-même… Paradoxalement jamais les humains n’ont disposé d’autant de connaissances et d’outils pour aller vers une civilisation du développement durable. Il nous faut retrouver le sens du développement, d’une vie meilleure pour tous. La connaissance, la culture et la communication, la participation citoyenne peuvent contribuer à redéfinir un horizon durable et désirable, en s’appuyant sur des solutions à court et moyen terme.

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