Pendant les années 1950 et 1960 la France a su négocier des mutations profondes – exode rural, urbanisation, plan textile, démantèlements des mines — grâce au dynamisme économique et démographique qui ont caractérisé les « Trente glorieuses ». En 2010, l’annonce par un industriel majeur comme Total de l’intention de fermer un site industriel de 400 personnes avec un engagement de reconversion économique et sociale sans licenciements suscite un mouvement social majeur à l’échelle du pays. Le malaise est profond.
Nos économies avancées subissent une redoutable crise financière et économique. Il s’agit d’une double crise qui a plongé les pays de l’OCDE en 2009 dans une récession générale que nous espérons courte mais qui se rajoute à une atonie économique chronique en Europe et notamment en France. 2010 démarre avec l’espoir d’un rebond mais s’agira-t-il d’une refondation économique ou d’une simple reprise technique sans substance ? En France nos industries ont connu un recul de 16 % de leur production en un an et de plus d’un tiers en 5 ans. L’emploi industriel suit le mouvement avec un effet retard. Les spécialistes s’interrogent sur l’éventuel retour de ces emplois un jour. Au cœur de la crise, l’entreprise subit la logique des ratios financiers, accélère l’adaptation et l’externalisation de ses services internes et la délocalisation de ses sites industriels. Réponse épidermique à cette nouvelle crise : la fixation d’objectifs court-terme draconiens parfois irréalistes qui au premier incident conjoncturel ne pourront empêcher les entreprises de quitter leur trajectoire impartie et de réduire encore la voilure. Et l’emploi reste toujours une variable d’ajustement. Jamais l’insécurité sociale n’a été aussi forte au sein de nos entreprises. Les indicateurs officiels du chômage repartent dans le mauvais sens, frappant encore plus durement nos jeunes. L’émigration des cerveaux et de notre main d’œuvre qualifiée, de nos ingénieurs pourrait redevenir un phénomène durable. Autre constatation inquiétante sur les dernières décennies, la volonté de faire fructifier le capital des actionnaires au détriment de la fonction sociale des entreprises. Avec cette double crise, le compte n’y est plus ni pour les actionnaires ni pour les salariés. L’impasse est visible. Certes l’économie française figure dans le peloton de tête pour sa productivité et la société française est parmi les plus riches du monde. Les salaires et niveaux de vie restent parmi les plus élevés. Pourtant la France dispose de secteurs de pointe et de fleurons indiscutables avec l’automobile, l’aéronautique, le militaire, l’énergie et notamment le nucléaire, le BTP, l’agro-alimentaire, le ciment, le tourisme et les industries du luxe pour n’en nommer que quelques uns. Ces industries résistent mais ne constitueront peut-être pas le socle nécessaire pour se positionner encore davantage sur l’avenir. Alors que faire ? On attend beaucoup des technologies Vertes et des innovations nécessaires à la mutation écologique de nos économies. Le Grenelle de l’environnement a chiffré le potentiel à environ 400 000 emplois d’ici 10 ans. Ainsi, les mutations économiques, industrielles et sociétales actuelles placent l’entreprise au cœur des nouvelles mobilités Face à ses nouveaux horizons, l’entreprise a tout intérêt à se refonder en respectant à la fois, l’éthique sociale, l’impératif de compétitivité et la logique industrielle et commerciale. L’entreprise doit intégrer la contrainte écologique et s’engager dans une démarche de développement responsable. L’entreprise sera durable ou ne sera pas. Les entreprises ambitieuses qui veulent créer de la valeur de façon pérenne devront se situer dans la durabilité, la responsabilité, l’éthique, l’innovation, la compétitivité et les mobilités novatrices. C’est autour de ces interrogations socio-économiques et sociétales fondamentales que PASSAGES organise deux séminaires de débats pluri-disciplinaires : Jeudi 20 et 27 mai de 15h30 à 20h Au siège du groupe La Poste 44 bd rue de Vaugirard, 75015 Paris1er séminaire : 20 Mai 2010
15h30 : Accueil 16h – 17h30 : Session 1 : Mobilités sociales, sociétales et responsabilités d’intérêt général – Acceptabilité sociale des mutations – Choix d’entreprises et pérennité du territoire – Coordination et co-contruction des approches de développement durable entre entreprises et collectivités territoriales – Intérêt général, satisfaction des besoins et comportements individuels Grand Témoin : Michèle DEBONNEUIL, Inspecteur Général des Finances 17h45-19h15 : Session 2 : Mobilités financières, managériales et compétitivité – Diversité socio-culturelle et performance économique – Exubérance financière et réalité économique – Valeurs économiques et valorisation financière de l’entreprise – Impact des indices et des notations extra-financiers – Développement durable comme levier de mobilisation et d’engagement des salariés – De la volonté de faire fructifier le capital des actionnaires et de certains dirigeants au détriment de la fonction sociale des entreprises Grand Témoin : Olivier GISCARD D’ESTAING, Président, Ligue Européenne et Fondation INSEAD 19h30-20h : Conclusions2ème séminaire : 27 Mai 2010
15h30 : Accueil 16h – 17h30 : Session 3 : Mobilités industrielles, migrations et flux technologiques – Délocalisation, fuite des cerveaux et réindustrialisation – Acceptabilité sociale aux nouvelles technologies – Impératifs écologiques et redistribution géographique des opportunités industrielles – Migrations humaines et développement économique Grand Témoin : Rémy DELPHIN, Président de BP France 17h45 – 19h15 : Session 4 : Mobilités des cours et des coûts – De la fluctuation des monnaies sur le cours des ressources – De la répercussion sur les coûts des biens et des services – Quelles régulations pour concilier efficacité économique et commerce équitable ? – G8, G20, Nations-Unies, Institutions financières internationales : Quelles gouvernances économiques mondiales ? Grand Témoin : Patrice HERNU, Haut Fonctionnaire, Président de France Bleue 19h30 – 20h : ConclusionsComment vous inscrire ?
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– Coordination séminaires et forums : Marie Godart, Xiaole Huang, Camille Daher et Clément Buffière – Chargée de communication : Lydia Chéleux – Directeur de la revue Passages et de l’ADAPes : Emile H. MALET PASSAGES-ADAPES 10 rue Clément, 75006 Paris Tél. 01 43 25 23 57 – fax: 01 43 25 63 65