Dans l'actualité :

Du bio, du local, du solidaire … Près de chez nous !

En 2007, Colibris et Le Marché Citoyen décident d'unir leurs forces...

Est-il possible de passer un hiver confortable sans chauffage (ou presque) ?

Et si le confort thermique en automne et en...
Bassa Saâne 2050

Puisque la mer monte … Transformer la vulnérabilité d’un territoire en opportunité

Un camping menacé par le recul du trait de côte est déplacé et s’adapte aux attentes des vacanciers du XXIe siècle.

Une digue édifiée au XIXe siècle … Une buse sous la digue, par où
s’écoule la Saâne mais infranchissable pour les poissons migrateurs. Derrière la digue, un camping municipal menacé de fermeture administrative. En cause l’élévation du niveau de la mer, les submersions marines et les crues de la Saâne, que la buse ne permet pas d’évacuer. Comme une baignoire dont la bonde serait trop étroite … On fait quoi ? Un projet qui transforme la vulnérabilité d’un territoire en opportunité. Pour la première fois en France, un camping menacé par le recul du trait de côte est déplacé et s’adapte aux attentes des vacanciers du XXIe siècle.

La Saâne n’est pas un long fleuve tranquille …

Entre les premières réflexions et l’arrivée des pelleteuses, plus de vingt ans se sont écoulés.

Dans les années qui viennent, plusieurs dizaines de campings devront être relocalisés sur tous les littoraux français. En réinventant son équipement touristique, la commune de Quiberville-sur-Mer montre la voie. Cette opération est l’une des actions-phares du projet de territoire Basse Saâne 2050, salué -et en partie financé- par l’Union européenne et par l’État, qui vise à adapter la basse vallée de la Saâne aux nouvelles conditions climatiques.

Les porteurs du projet nous racontent l’histoire du projet et nous décrivent le futur visage de la vallée.

L’idée d’un projet territorial dans la basse vallée s’est imposée d’elle-même au fil des ans et des réflexions. Le Syndicat des bassins versants, en juin 2000, a constaté le traumatisme lié aux récents épisodes de crues de la Saâne, qui a causé d’énormes dégâts. Au camping de Quiberville-sur-Mer, caravanes et mobilhomes ont flotté dans 1,80 m d’eau pendant plusieurs semaines !

En cause, la digue, qui protège de la mer mais retient l’eau dans les terres en cas de crues, et la buse d’écoulement de la rivière, dont le débit ne permet pas à l’eau de s’évacuer rapidement. A cette époque, on ne pense qu’à réguler les crues de la rivière. Le dérèglement climatique, la montée du
niveau marin, le recul du trait de côte, tout cela n’est pas dans les esprits. Et le syndicat fait ce qu’il sait
faire : gérer les crues ! Puisque le problème venait de la digue, après plusieurs années de calculs et d’études il a proposé d’ouvrir cette digue sur 30 à 40 m, ce qui permettait à l’eau de s’écouler rapidement.

Ce projet n’a pas fait l’unanimité … et en 2010, le projet est retoqué. Fin de l’histoire ?

Pas du tout ! D’abord parce que le problème des crues n’était pas résolu, et parce que d’autres thématiques sont apparues, comme la submersion marine, la qualité des eaux de baignade, etc.
I fallait aussi trouver une solution pour restaurer la continuité écologique à l’embouchure puisque
c’est une obligation réglementaire.

Projet territorial Basse Saâne 2050 (Seine-Maritime)

Le Conservatoire du littoral est désigné pour porter le nouveau projet, bénéficier d’études sociologiques et
économiques, poser les bonnes questions en termes d’aménagement de ce territoire. Sans perdre de vue les questions de vulnérabilité et de résilience, mais en intégrant, par exemple, la question de
l’avenir du camping de Quiberville-sur-Mer, qui est un poumon économique de la commune.

Pas d’argent, pas de projet !
LE NOUVEL ÉQUIPEMENT TOURISTIQUE. Situé en retrait de la côte et en hauteur, il offrira une vue majestueuse sur la vallée et la mer, et proposera des prestations conformes aux nouvelles attentes des touristes.

Mais déplacer le camping, construire une station d’épuration, reconnecter la rivière à la mer, tout cela coûte cher … Oui, mais quand les Anglais leur ont proposé de candidater ensemble pour le programme européen PACCo (Promouvoir l’Adaptation aux Changements Côtiers), le territoire a pu se mobiliser en urgence et bénéficier de ces financements importants pour passer en phase opérationnelle.

Les financements PACCo ont permis de « débloquer » la première brique : la relocalisation du camping. Sans elle, pas de restauration de la continuité écologique. Et grâce à la réflexion conduite sur le camping et sur l’économie touristique, ils ont pu intégrer le volet assainissement au dossier PACCo. Ce qui va leur permettre de régler aussi la question de la reconnexion de la Saâne à la mer.

CAMILLE SIMON – Chargée du projet de territoire au Conservatoire du littoral

 » Quand je suis arrivée, je n’avais pas conscience de l’étendue des compétences et des connaissances que ce projet pouvait demander : biodiversité, zones humides, hydraulique, tourisme et camping, assainissement, suivis de chantier, archéologie, pyrotechnique, communication, gestion de projet, management, animation (auprès des petits comme des grands), financements, prêts, urbanisme, marchés publics, agriculture, chasse, pêche, randonnée, photographie, réglementation… « 

Redonner à la Saâne un espace d’expansion en cas de cruesLa connecter à la merRelocaliser le camping municipal de Quiberville-sur-Mer et les bungalows de Sainte-Marguerite-sur-Mer … Construire une station d’épuration à Longueil … Restaurer la biodiversité

Tous ces chantiers qui, mis bout à bout, constituent l’ossature du projet de territoire Basse Saâne 2050, nécessitent que les maîtres d’ouvrage s’assurent la propriété des terrains concernés. La « maîtrise foncière » est donc au cœur du projet territorial. Elle est assurée par plusieurs acteurs, qui ont chacun leurs règles, leurs méthodes, et leurs compétences : le Conservatoire du littoral, l’Établissement public foncier de Normandie (EPFN), la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER). Et, bien sûr, les communes concernées et la Communauté de communes Terroir de Caux

Travaux de restauration de la continuité écologique sur la commune de St Crespin : une renaturation sur 400 mètres a été menée sur une propriété privée située au lieu-dit La Ravine.

A lire

10 ans après l’Accord de Paris, l’urgence de contributions plus ambitieuses des États

La COP30 s’ouvre à Belém (Brésil), sous présidence brésilienne,...

Cyril Dion : « Montrer des solutions, c’est plus efficace que simplement d’alerter »

Dix ans après Demain, Cyril Dion poursuit son œuvre de poète et...

Newsletter

spot_img

Sur Cdurable

Est-il possible de passer un hiver confortable sans chauffage (ou presque) ?

Et si le confort thermique en automne et en...

Comprendre 
le changement climatique en 20 infographies

Le changement climatique expliqué en 20 infographies est un...

Inventaire des 230 labels, certifications, scores RSE et d’impact

Le réseau InterScores et le Mouvement Impact France ont...

Pierre-Henry Dodart, Administrateur de l’État engagé pour la transition écologique

Comment (ré)concilier éducation et durabilité, fonction publique et transition...
Cyrille Souche
Cyrille Souchehttps://cdurable.info
Directeur de la Publication Cdurable.info qui a eu 20 ans en 2025 ... L'occasion de supprimer la publicité et d'un nouveau départ vers un webmedia participatif d'intérêt général, avec pour raison d'être de recenser et partager les solutions utiles et durables pour agir et coopérer avec le vivant. Je suis ouvert à toute proposition de coopération mutuellement bénéfique au service de la régénération du vivant.

Du bio, du local, du solidaire … Près de chez nous !

En 2007, Colibris et Le Marché Citoyen décident d'unir leurs forces et leurs réseaux pour référencer sur leurs cartes web les acteurs qui nous permettent, partout en...

L’Appart du futur de Corentin de Chatelperron : « passer sous les 2 tonnes de CO₂, c’est difficile »

Atteindre 2 tonnes de CO₂ par an et par personne, la limite fixée par l’accord de Paris, est-il encore possible ? Après dix ans...

Est-il possible de passer un hiver confortable sans chauffage (ou presque) ?

Et si le confort thermique en automne et en hiver n’était pas seulement une affaire de thermostat ? Une expérimentation sociale menée avec un groupe...