Centre d’expertise et de ressources francilien en matière de développement durable, l’ARENE Île-de-France (Agence régionale de l’environnement et des nouvelles énergies) aide à faire connaître les méthodes innovantes de référence, en France et en Europe, et contribue ainsi à l’intégration des préoccupations environnementales et énergétiques en Île-de-France. L’ARENE et ses partenaires ont mis en place une formation unique en énergie : EUREM, pour « EURopean Energy Manager ». Cette formation organisée en 20 journées d’études techniques et économiques, couvrant les fondamentaux de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables et la gestion économique de l’énergie, est également complétée par un tutorat personnalisé pour la réalisation d’un projet individuel. Appliqué aux besoins de l’entreprise ou de la collectivité, il vise à concrétiser l’enseignement reçu par la pratique et à faciliter la réalisation de futurs projets d’optimisation et d’économies d’énergie. Dans ce cadre, Bruno Battistini, directeur de cabinet de la commune de Lamorlaye (proche de Chantilly) a étudié la faisabilité d’un programme de méthanisation du fumier de cheval. Explications.
Lamorlaye fait partie de la communauté de communes de Chantilly. Royaume du cheval, Chantilly accueille à l’année 4000 chevaux, produisant 50 000 tonnes de fumier par an. La méthanisation des bio-déchets à la ferme est courante en Allemagne (plus de 4000 installations), aux Pays-Bas, en Belgique, mais en France, en raison d’investissements importants et d’une rémunération insuffisante de l’électricité verte jusqu’au décret de juillet 2006, elle n’est mise en œuvre que pour des flux supérieurs à 20.000 t/ an pour traiter les déchets des industries agro-alimentaires. A ce jour, il n’existe ainsi que quelques dizaines d’installations de valorisation des bio-déchets. Transformer la matière organique en énergie renouvelable induit pourtant un bénéfice économique (réduction de la consommation d’énergie) et écologie (réduction de l’effet de serre par la capture du méthane 21 fois plus nocif que le CO2 ). Le biogaz provient d’un processus de fermentation de matières organiques par une flore microbienne, en l’absence d’oxygène (anaérobie). Cette dégradation s’opère en plusieurs étapes sous l’action de bactéries spécifiques. Le biogaz en résultant est un mélange composé essentiellement de méthane (environ 60 %) et de gaz carbonique (CO2 ) . Dans le cas de la future installation de Lamorlaye, le biogaz sera valorisé en moteur biogaz fonctionnant en cogénération. L’électricité produite sera entièrement vendue à EDF et la chaleur utilisée pour alimenter le réseau de chauffage intercommunal et déshydrater des fumiers sur copeaux de bois. A propos de la formation EUREM : La formation EUREM s’inscrit dans le cadre plus large d’un programme européen intitulé Intelligent Energy Europe. Associant la théorie et la pratique, elle a déjà été mise en œuvre avec succès dans 12 pays de l’Union Européenne. Cette formation traite des questions techniques en matière d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables mais aussi des aspects législatifs et économiques afin de développer une approche globale de la problématique énergétique. Elle s’adresse aux salariés des entreprises ou collectivités (profil de responsable des services techniques, technicien d’exploitation, responsable de maintenance …) pour les aider à apporter des solutions efficaces et innovantes aux nouveaux enjeux énergétiques. – Les partenaires formation de l’ARENE : L’Ecole des Mines de Paris : www.ensmp.fr – Le GEFEn : www.gefen.org – Le CFI : www.cfi.ccip.fr Contact CFI (pour inscriptions) : Mme Ilda Miserotti au 01 40 31 46 12 ou par mail : imiserottiatccip.fr
Production de biogaz issu du fumier de cheval
RELATIVISONS, et VISONS BIEN !
un extrait du rapport sur la cogénération.
Inspection générale Conseil général des Mines des Finances
N° 2006-M-060-01 N° 01/2007
RAPPORT SUR LES INSTALLATIONS DE COGÉNÉRATION SOUS OBLIGATION D’ACHAT
Établi par Maxence LANGLOIS-BERTHELOT Jean-Michel BIREN Inspecteur des Finances Ingénieur général des Mines
Thomas REVIAL Inspecteur des Finances
sous la supervision de Philippe DUMAS
Inspecteur général des Finances
– JANVIER 2007 –
extrait du rapport
– Rapport, page 2 –
I.
LES CONDITIONS À SATISFAIRE POUR TIRER LE MEILLEUR PARTI DE
L’INTÉRÊT ÉCOLOGIQUE ET ÉCONOMIQUE DE LA COGÉNÉRATION AU GAZ
NATUREL NE SONT ACTUELLEMENT PAS RÉUNIES EN FRANCE
La cogénération peut présenter un double intérêt pour la collectivité. Un intérêt
écologique, d’abord, grâce aux économies d’énergie primaire et donc aux moindres émissions de gaz à
effet de serre qu’elle permet. Un intérêt économique, ensuite, grâce au caractère décentralisé de la
production électrique correspondante et par conséquent à l’efficacité plus grande dont elle est porteuse
dans l’organisation des réseaux de transport d’électricité.
Ces deux avantages sont cependant subordonnés à la réunion de plusieurs conditions (A).
Or dans le cas français, tant la structure des parcs de production électrique et thermique que le cadre
dans lequel la cogénération s’est développée ne permettent pas à ces conditions d’être actuellement
remplies et réduisent le bénéfice collectif de la cogénération (B).
A.
Les avantages écologiques et économiques de la cogénération au gaz naturel
sont subordonnés à trois conditions
1.
Première condition : la cogénération au gaz naturel doit se substituer à des moyens
de production alimentés par des énergies fossiles
La cogénération est présentée comme une technique de production combinée de chaleur
et d’électricité économe en énergie primaire, autrement dit en gaz naturel dans le cas français. Par
définition, ces économies d’énergie sont conditionnées aux moyens de production « évités5 ». Il
apparaît, à ce titre, que la cogénération permet effectivement une moindre consommation d’énergie
primaire par rapport à une production séparée de chaleur et d’électricité dont le combustible est le gaz
naturel (a) et, plus généralement, une moindre émission de CO2 par rapport à des modes de production
basés sur des énergies fossiles. En revanche, dès lors que l’on prend des références différentes,
fondées sur des énergies faiblement émettrices de CO2, l’intérêt environnemental de la cogénération
disparaît (b).
a) Par comparaison à des productions séparées dont le combustible est le gaz naturel, la
cogénération permet des économies d’énergie primaire de l’ordre de 10%