Le magazine Terre Sauvage avait publié dans son numéro de mai un dossier complet sur l’état de la protection de la nature en France. Dans le même numéro, cinq cents personnalités lançaient un appel à tous les décideurs de notre pays, pour que la protection de la nature ne relève plus seulement du discours incantatoire, mais soit réellement traduite dans les faits. A l’heure où nous publions, 15 625 personnes ont signés cet appel. L’objectif initial, qui était de rassembler 10 000 signatures autour de ce texte, a été donc largement atteint. Plus le nombre de signataires sera important, plus il permettra de marquer les esprits lors de la communication de ce texte à ses destinataires. Il est donc important de continuer à faire circuler ce texte et à le proposer à la signature de ses proches. La pétition figure sur le site Internet de Terre Sauvage.
Appel citoyen : Oui notre maison brûle !
Saurons-nous sauver la nature ?
C’est un appel d’urgence que nous adressons à tous les responsables de notre pays. La nature est notre maison à tous. Sans elle, sa richesse, sa vitalité, sa diversité et sa beauté, nous ne pourrions pas vivre, notre espèce et notre civilisation seraient condamnées. Sa protection relève de la responsabilité de tous les hommes et, en particulier, dans les pays développés. L’opinion est de plus en plus consciente des dangers que l’homme fait courir à la nature et de la nécessité de la protéger contre les nombreuses dégradations, spoliations, destructions dont il est l’auteur.
Nous avons bien pris acte, au fil des années, des déclarations et des promesses des dirigeants de tous bords quant à la nécessité de gérer notre environnement dans un sens durable, mais nous voyons jour après jour, qu’à l’heure des décisions, ces promesses ont été au mieux oubliées, au pire reniées.
Les moyens pas seulement financiers affectés aux politiques de la nature sont en régression notable. Les directives européennes sur la protection des espaces et des espèces sont appliquées, quand elles le sont, avec retard et parcimonie. Nous souffrons de voir notre pays, riche d’une biodiversité exceptionnelle, faire fi de ses engagements internationaux.
Oui, notre maison brûle ! Continuerons-nous, par une passivité coupable, à alimenter l’incendie ? Continuerons-nous à nous payer de mots quand la situation exige des actions vigoureuses et courageuses ?
Il faut relancer sans retard les politiques de protection de la nature, laissées en friche depuis de longues années et, notamment, redonner aux associations et aux institutions gestionnaires d’espaces naturels les moyens nécessaires à leur fonctionnement. Il faut mettre en place un dispositif efficace de sauvegarde de la qualité des cours d’eau, des eaux souterraines et des sols (réduction significative de l’utilisation des pesticides, taxe sur les nitrates, arrêt du drainage des zones humides), ainsi qu’un réseau complet d’espaces naturels protégés, réservoirs de biodiversité, en métropole et outre-mer.
Il faut, de toute urgence, évaluer toutes les décisions publiques en matière d’aménagements, de transports, d’options énergétiques, d’orientations agricoles, d’urbanisme, de choix industriels, à l’aune de cette ardente obligation qui est la nôtre de protéger la nature et de la transmettre vivable aux générations futures.
Nombre de mesures, maintes fois annoncées, doivent être mises en oeuvre sans délai, notamment :
– la création effective, avant la fin de cette année, des parcs nationaux de Guyane et de la Réunion ;
– l’application intégrale de la directive Natura 2000 ;
– l’application immédiate de la directive Oiseaux (sur laquelle, au niveau européen, les fédérations de chasse et les organisations de protection ont conclu un accord).
Par ailleurs, il est urgent qu’une politique volontariste en matière de lutte contre l’effet de serre soit mise en oeuvre et que la Charte de l’environnement, récemment adoptée, soit concrétisée par des lois et des décrets applicables et opposables sur le terrain.
Ces premiers pas nécessaires exprimeront notre volonté de passer enfin des paroles aux actes.
C’est bien par l’action résolue de chacun de nous, par l’évolution de nos comportements personnels, que ce combat peut être gagné. Mais tous nos engagements individuels resteront symboliques s’ils ne sont pas relayés par des choix politiques clairs et résolus, en France comme dans l’ensemble des pays développés.
Pour que les choses avancent, manifestez votre adhésion à cet « appel aux consciences » en remplissant le formulaire sur le site de Terre Sauvage et en le faisant signer autour de vous. Terre sauvage portera cet appel à la connaissance de tous les responsables de notre pays afin qu’ils prennent la mesure de la mobilisation croissante de l’opinion pour la sauvegarde de la nature, et en tiennent compte dans leurs actions.