Les dirigeants de l’Union Européenne ont trouvé un accord vendredi pour mettre en œuvre leurs objectifs de protection du climat, qui doit servir d’exemple pour les négociations internationales. « Il n’y a pas un continent au monde qui se soit doté de règles aussi contraignantes », s’est félicité le président français Nicolas Sarkozy, lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet. Le plan d’action adopté doit permettre à l’UE d’atteindre d’ici 2020 le triple objectif de réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre par rapport à leurs niveaux de 1990, porter la part des énergies renouvelables à 20% de la consommation et réaliser 20% d’économies d’énergie.
Le réchauffement climatique est l’affaire de tous, rappellent les ONG L’Allemagne, l’Italie et la Pologne, les trois grands pays qui avaient brandi des menaces de veto au plan européen avant le sommet, ont finalement accepté le compromis. Ils s’étaient particulièrement inquiétés des contraintes imposées par ce plan en pleine crise économique à leurs industriels, dont la plupart devront commencer en 2013 à acheter aux enchères des permis d’émissions de CO2 qu’ils recevaient jusqu’ici gratuitement. Paris a en effet accédé à beaucoup de leurs demandes de limiter les efforts demandés à leurs industries. Au final, avec toutes les exemptions obtenues par les uns et les autres, la proportion de permis à polluer que devront acheter les industriels restera encore très faible en 2013, même si elle augmentera graduellement d’ici 2020. Les centrales électriques au charbon de Pologne et des autres pays de l’est n’auront elles à payer que 30% de leurs quotas d’émissions en 2013, pour arriver progressivement à 100% en 2019. Un résultat dont le Premier ministre polonais Donald Tusk s’est dit « satisfait ». Au final, estime l’eurodéputé écologiste Claude Turmes, les exemptions sont si nombreuses que le paquet n’est plus à la hauteur de ses ambitions : “96% des entreprises de production européennes ne devront pas payer pour leur pollution, 96% ! Donc, il y en aura que 4% qui appliqueront le principe du pollueur-payeur. Ce n’est pas normal.” Toutes les exemptions obtenues font dire aux organisations de défense de l’environnement, dont Greenpeace, le WWF et Friends of the Earth Europe qu’il constitue « un échec ». Elles ont appelé le Parlement européen à amender le texte lors du vote prévu en première lecture la semaine prochaine.Honte aux dirigeants européens pour le Réseau Action Climat
Appel au Parlement européen à rejeter les pires éléments du compromis de Bruxelles sur le paquet énergie-climat Le Réseau Action Climat, Greenpeace, WWF et les Amis de la Terre dénoncent le compromis négocié aujourd’hui par les chefs d’Etat européens sur le paquet énergie-climat. Les ONG environnementales considèrent que l’accord sur la réduction des émissions dans les secteurs non industriels (habitat, transport, agriculture…) est en totale contradiction avec l’objectif de long terme de l’Europe de limiter le réchauffement global bien en deçà de 2°C : – les Chefs d’Etat sont restés très ambigus sur l’objectif de 30% de réduction des émissions européennes pour 2020. Objectif pourtant annoncé en grande pompe l’année dernière. – l’accord négocié aujourd’hui prévoit que plus de deux tiers des réductions pourront se faire hors du territoire européen, par de la compensation carbone. – les leaders européens ont également refusé d’introduire un système de sanctions efficace (notamment des amendes), lacune fondamentale, qui n’incite pas les gouvernement à respecter leurs engagements. Les ONG appellent donc les parlementaires européens à ne pas voter un tel accord et à l’amender lors de leur vote du 17 décembre. S’agissant du marché des permis de polluer, l’immense majorité des industriels européens ne se verront pas appliquer le principe du pollueur-payeur. Ils continueront à recevoir gratuitement des droits à polluer. Cette décision a été prise sans preuve sérieuse que l’achat de ces droits réduirait la compétitivité internationale de l’industrie européenne. Dans les pays de l’Est, et « grâce » notamment à la Pologne, les compagnies électriques continueront également à recevoir 70% de leurs quotas gratuitement en 2013. Et ce malgré les profits extraordinaires qu’elles pourront réaliser en passant le coût des permis dans leurs prix, alors qu’elles ont reçu gratuitement ces derniers. Au final, les consommateurs paieront pendant que les producteurs d’électricité s’en mettront plein les poches ! Les ONG insistent sur le fait que la mise aux enchères doit devenir la norme pour l’ensemble des industriels couvert par le marché de droits à polluer quand le système sera révisé après la conférence de Copenhague, en 2010. Le revenu des enchères devra aller à la lutte contre le réchauffement climatique et ses impacts, dans les pays en développement et en Europe. Enfin, l’Europe a lamentablement échoué à s’engager de manière contraignante sur le soutien des pays en développement pour qu’ils s’adaptent aux impacts inévitables des changements climatiques et réduisent leurs émissions. Ce refus de soutenir les pays en développement envoie un signal bien négatif à la Conférence internationale sur le climat qui bat son plein à Poznan en Pologne. Les ONG demandent aux dirigeants européens de relancer les discussions sur le soutien financier des pays en développement et de proposer, dès mars 2009, un mécanisme contraignant à la hauteur des besoins. Pour faire avancer les négociations internationales, il est urgent que l’Europe affiche clairement sa volonté de supporter une part équitable du coût de la lutte contre le changement climatique. Selon le RAC-F, Greenpeace, WWF et les Amis de la Terre « c’est une journée noire pour l’Europe. Les chefs d’Etat et de gouvernement ont tourné le dos à leur responsabilité de protéger le climat. Angela Merkel, Silvio Berlusconi, Donald Tusk devraient avoir honte. La Présidence française de l’Union européenne quant à elle a laissé l’Europe s’engluer dans les intérêts de court terme des Etats membres et des industries les plus polluantes, aux dépens de la volonté des citoyens européens et du sort de millions de personnes à travers le monde. » Contacts : – Karine Gavand, chargé de campagne climat de Greenpeace France : 06 77 04 61 90 – Damien Demailly, chargé de campagne climat de WWF France : 06 11 42 15 51 – Morgane Créach, Réseau Action Climat France : 06 89 78 44 93 – Jacques-Olivier Barthes, communication WWF : 06 24 96 75 27 – Philippe Lansac, communication Greenpeace France : 06 26 79 62 28Hypocrisie climatique pour le WWF
Poznan, Pologne – Pour le WWF, la conférence de Poznan aurait été la conférence des opportunités gâchées dans le cadre de la lutte contre les dérèglements climatiques. Cet enlisement est surtout le résultat de l’effondrement du leadership européen et de l’obstruction d’autres pays industrialisés qui ont pris en otage les négociations. « C’était le moment pour les vrais leaders de s’engager à combattre la crise économique et la crise climatique en même temps » déclare Kim Carstensen, en charge de l’Initiative Climat mondiale du WWF. « Au lieu de cela, les pays industrialisés ont fait de beaux discours sur l’importance de la lutte contre les changements climatiques, alors qu’ils ne mettent pas en oeuvre sur leurs territoires des politiques dignes de ce nom. Un signe d’hypocrisie climatique ». Pendant que les Etats-Unis regardaient le match depuis le banc de touche, dans l’attente de la nouvelle administration Obama, l’espoir de voir renaître le leadership européen s’est éteint avec le compromis au rabais trouvé par les Chefs d’Etats réunis à Bruxelles sur le paquet Energie Climat. Les pays en développement sont eux arrivés à Poznan avec un esprit constructif et des propositions, à l’image d’une Chine au leadership incontestable ou du Mexique qui s’est engagé à réduire de moitié ses émissions d’ici à 2050. Selon Kim Carstensen, « l’UE, passive, a laissé le Canada, le Japon, la Russie, l’Australie et l’Arabie Saoudite s’opposer ouvertement à toute avancée. Ces pays doivent sérieusement s’attaquer à la révolution verte de leurs économies et soutenir financièrement et technologiquement les pays en développement. Sans cela, il n’y pas d’espoir d’un accord à Copenhague ». Pour le WWF, de nombreuses opportunités ont été gâchées à Poznan, comme l’inclusion des questions de biodiversité ou des droits des peuples indigènes dans le texte final sur le sujet de la déforestation évitée. Une décision positive aura été la mise en œuvre du Fond pour l’Adaptation, avec l’espoir que les financements commencent enfin à aider les pays les plus pauvres à s’adapter aux pires impacts des changements climatiques. Les gouvernements auront également réussi à développer un agenda de négociation qui permettra de faire passer les négociations du mode de la discussion à celui de la négociation. Selon ce plan, les pays industrialisés doivent annoncer début 2009 des objectifs chiffrés de réduction de leurs émissions à l’horizon 2020. Le WWF attend de ces pays qu’ils définissent enfin de tels objectifs de réduction, compris entre 25 et 40% par rapport à 1990. Allant de paire avec un soutien financier et technologique aux pays en développement, de tels objectifs constitueraient le message de solidarité que les citoyens du monde attendent. « Malgré le manque d’avancées majeures à Poznan, la porte vers un accord global sur le climat fin 2009 à Copenhague reste ouverte » déclare Kim Carstensen. «Mais après une année de stratégies visant à bloquer le processus, il nous reste peu de temps. Les dirigeants doivent maintenant travailler plus dur et pus vite pour accomplir la tâche qui leur incombe. Le problème n’est pas le processus de l’ONU, mais celui de la volonté politique des pays industrialisés». Contact WWF-France : Pierre CHASSERAY au 01.55.25.84.61Un équilibre satisfaisant pour le MEDEF
Le paquet « climat-énergie », adopté aujourd’hui par le Conseil européen permet d’assurer un équilibre satisfaisant entre un objectif nécessaire et ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre et la préservation de la compétitivité des entreprises européennes. Pour Laurence Parisot, présidente du MEDEF, « l’Europe, sous l’impulsion de la Présidence française, fait preuve d’ambition. Elle doit maintenant convaincre les autres puissances économiques pour que nous relevions mondialement le défi du changement climatique ». Selon Jean-Pierre Clamadieu, président de la commission Développement durable du MEDEF, « cet accord préserve la compétitivité des secteurs industriels les plus exposés tout en incitant les entreprises à développer et à adopter les technologies les plus performantes ». Le MEDEF souhaite que l’équilibre auquel est parvenu aujourd’hui le Conseil européen soit respecté lors de son adoption définitive. Il sera notamment vigilant à la définition des modalités et des critères d’application de cet accord. Contact Medef : Arnaud Delaunay au 01 53 59 17 77Accord historique pour le Syndicat des énergies renouvelables
Le Conseil Européen adopte le plan de lutte contre le changement climatique : le Syndicat des énergies renouvelables salue cet accord historique Le Conseil Européen a adopté vendredi 12 décembre à 14 heures le paquet Energie Climat qui fixe un triple objectif aux pays de l’Union Européenne : réduire de 20 % leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à leur niveau de 1990, porter la part des énergies renouvelables à 20% de leur consommation et réaliser 20 % d’économie d’énergie. Le Syndicat des énergies renouvelables[[Le Syndicat des Energies Renouvelables est une organisation professionnelle qui regroupe les industriels de l’ensemble des filières énergies renouvelables : biomasse, bois, biocarburants, éolien, géothermie, hydraulique, solaire thermique et photovoltaïque.]] exprime sa vive satisfaction devant cet accord, signé dans une période économique particulièrement difficile, et qui couronne les efforts déployés tout au long de la Présidence Française de l’Union Européenne, par le Chef de l’Etat qui a déclaré : « C’est un accord historique (…) qui nous permet d’aller vers une croissance durable, une croissance verte. » Le SER souligne le rôle décisif joué dans la réussite de ces négociations par le Ministre d’Etat, Jean-Louis BORLOO, et la Secrétaire d’Etat, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET. Il tient à souligner la portée de la Directive Energies renouvelables qui, pour la première fois, a notamment institué des objectifs obligatoires et ambitieux pour les 27 pays de l’Union. Cet accord, signé le jour de la clôture de la conférence sur le climat organisée par les Nations Unies à Poznan, permet de préparer, dans les meilleures conditions, les négociations internationales de Copenhague de décembre 2009. Le Syndicat des énergies renouvelables et l’ensemble des entreprises françaises qu’il représente sont en ordre de marche pour répondre à l’un des trois objectifs fixés par le Paquet Energie Climat : porter, pour la France, la part de la consommation des énergies renouvelables à 23 % en 2020, objectif inscrit dans le projet de loi Grenelle et adopté en première lecture par l’Assemblée Nationale en octobre dernier. Cet objectif permettra à notre pays de créer près de 230 000 emplois à l’horizon 2020, de développer ses filières industrielles, de réduire sa facture énergétique et de jouer un rôle important dans la lutte contre le changement climatique. Contact : Françoise Jouet au 01 48 78 05 60 – Syndicat des Energies Renouvelables