LUCIE, le label de référence en matière de Responsabilité Sociétale des Entreprises (aligné sur la norme ISO 26000) a rendu public son rapport rédigé sur le déploiement de la RSE dans le tissu économique français, rédigé pour la plateforme RSE gouvernementale et présenté au Groupe de Travail 1 de celle-ci (« RSE, compétitivité et développement durable – l’enjeu des PME ») en février dernier.
La position privilégiée d’observateur, de la montée en puissance de la RSE en France, a permis à l’équipe du Label LUCIE de dresser un panorama synthétique de l’évolution de la situation sur la période 2009-2013, avec des résultats contrastés : la RSE est assurément un sujet en fort développement en France ces dernières années (avec un nombre important de promoteurs actifs), mais il reste cependant beaucoup de choses à faire pour y convertir une majorité d’entreprises.
Mise en œuvre de la RSE dans les entreprises françaisesAprès les grandes entreprises, les ETI et grandes PME prennent désormais le chemin de la RSE
La loi NRE oblige depuis 2001 les entreprises cotées à produire un rapport annuel de Développement Durable. Mais à partir de 2014, toutes les entreprises de 500 personnes ou plus peuvent également être concernées par cette obligation, sous certaines conditions (Article N° 225 de la loi Grenelle 2), ce qui va les inciter à faire de plus en plus de chose en matière de Responsabilité Sociétale. Et l’on observe déjà des retombées sur les fournisseurs et sous-traitants de ces grands donneurs d’ordre, qui sont de plus en plus priés, par souci de cohérence et d’alignement, d’adopter eux aussi des pratiques plus responsables sur les 7 thématiques de l’ISO 26000 (et ce quelle que soit leur taille).
Une approximation de l’engagement en RSE des PME françaises
D’après les calculs du label LUCIE, les PME qui ont un bon niveau de maturité (mise en œuvre des lignes directrices de l’ISO 26000 ou démarche équivalente) sont très peu nombreuses : environ 2 pour 1000. Et environ 1% ont un engagement important, qui ne couvre pas pour autant tout le champ de la RSE. Si nous regardons les entreprises partiellement engagées qui ont mis en œuvre un pan important de la RSE (par exemple une certification ISO 14001), nous sommes à environ 4% du total des PME d’après les estimations du Label LUCIE. Toujours selon la même étude, 53% des entreprises françaises seraient « RSE – opportunistes », à savoir des entreprises qui, parfois sans le savoir, ont de bonnes pratiques alignées sur la RSE … qu’elles ont mises en œuvre par contrainte ou par intérêt, mais sans avoir spécifiquement conçu un engagement dans ce domaine. Il reste enfin 29% de PME qui ne sont pas engagées du tout sur les thématiques RSE.
Le niveau de prise en compte de la RSE est très faible dans les entreprises individuelles (artisans, professions libérales…)
L’ampleur du chantier est importante pour que l’économie française devienne effectivement durable à tous les niveaux. Un point encourageant est cependant à relever : les PME « en voie d’engagement » sont de plus en plus nombreuses et l’engagement en RSE progresse tous les ans malgré un contexte économique difficile.
La répartition des PME françaises au regard de la RSE* La répartition des PME françaises au regard de la RSE[[Chiffres issus d’une extrapolation de la RSE dans les PME sur la base d’un échantillon de 500 PME du Maine et Loire en 2012.]]
Les préconisations du Label LUCIE à l’attention des décideurs politiques
C’est un fait avéré : la RSE, quatorze ans après sa « naissance » avec le lancement du Pacte Mondial de l’ONU (un contrat d’engagement que toute entreprise peut signer directement avec l’ONU) peine encore à se déployer dans les PME françaises. Le chemin à parcourir en matière d’intégration de la RSE dans les entreprises est encore long, y compris pour les grands groupes. Une analyse croisée des facteurs de cette relative « lenteur » montre qu’elle provient essentiellement du fait que les décideurs perçoivent encore une fracture entre RSE et Performance Économique, alors qu’en réalité la première alimente la deuxième.
La communauté LUCIE, forte de sa centaine de membres à ce jour, représente dans ce paysage un réseau social militant d’entreprises, qui appelle de ses vœux un déploiement beaucoup plus important de la RSE en France. La conviction principale des dirigeants d’entreprise qu’elle fédère peut être résumée par les propos d’Alan Fustec, Directeur général du Label LUCIE : « le Développement Durable n’est pas un frein à la création de richesses, c’est une autre façon d’en produire ! Et c’est l’irresponsabilité et non la responsabilité qui crée la pauvreté ».
Pour aller encore plus loin et faire avancer le sujet de la RSE, voici 3 recommandations-clés formulées par le label LUCIE à la plateforme RSE nationale :
– 1. Ouvrir un programme d’envergure sur la performance économique de la RSE, qui diffuse les méthodes outils et résultats existants… et produit de nouveaux résultats !
– 2. Prendre en compte la psychologie du dirigeant dans le cadre de vastes plans de sensibilisation, formation et mise à disposition d’outils de déploiement de la RSE
– 3. Etablir un « Small Business Act » en étroite collaboration avec les grands groupes français dans lequel le passage à la RSE n’est une option pour personne.
Au-delà de la profession de foi, la communauté LUCIE s’attèle à apporter des preuves de ces convictions : un programme de mesure de la performance économique de la RSE est actuellement mis en œuvre en son sein, qui vise à démontrer par des bilans économiques en euros le retour sur investissement des actions et engagements RSE des PME et TPE. Les résultats de cette étude seront bientôt publiés, et l’équipe du label LUCIE annonce d’ores et déjà qu’ils démontreront de façon claire cette hypothèse de travail.
A propos du Label LUCIE
Créé en 2009, à l’initiative de Qualité France Association (fédération d’associations de consommateurs créatrice de labels et de certificats de qualité depuis 1947), le Label LUCIE témoigne de l’engagement d’une organisation en matière de Responsabilité Sociétale, selon les lignes directrices de la norme internationale ISO 26000. La démarche de labellisation LUCIE permet à une entreprise d’évaluer, de développer et de valoriser auprès de toutes ses parties prenantes ses actions et ses engagements en matière de RSE. Le Label LUCIE assure en outre la promotion des organisations labellisées par des actions de communication mutualisées, anime la Communauté des labellisés et fournit des services et avantages aux membres de la Communauté LUCIE.
Directeur de la Publication Cdurable.info depuis 2005.
Cdurable.info a eu 18 ans en 2023 ... L'occasion d'un nouveau départ vers un webmedia coopératif d'intérêt collectif pour recenser et partager les solutions utiles et durables pour agir et coopérer avec le vivant ...
La justice vient d’annuler l’autorisation environnementale du projet d’autoroute A69. Ce n’est pas la première fois que des mobilisations environnementales parviennent à leurs fins...
Les acteurs de la formation continue ont un rôle majeur à jouer pour la transition écologique. La formation continue est essentielle pour former les...
Les approches traditionnelles de la durabilité se concentrent souvent sur la réduction des dommages environnementaux sans remettre en cause les structures économiques et sociales...
Mise en œuvre de la RSE dans les entreprises françaises La RSE est-elle soluble dans le marketing ?
New York : Un employé qui venait d’ouvrir les portes d’un grand magasin est piétiné par la foule des clients qui se ruent sur les soldes. L’homme meurt de ses blessures. Le magasin avait réussi à faire croire à la pénurie. Les clients de peur de passer à côté se sont précipités.
Heureusement nous n’en sommes pas tout à fait là, même si chez nous aussi quelques entreprises -enivrées par la puissance du marketing et de la publicité-, en oublient leur responsabilité sociétale. On voit alors l’addiction du consommateur entraîner sa frustration, celle-ci provoquant à son tour un sentiment de vide qui pousse à surconsommer. Une sorte de cercle vicieux dans lequel le triomphe du pouvoir économique devient source de normativité morale.
C’est ce que démontre La tyrannie du marketing paru aux éditions è®e. Une étude qui lance aussi des pistes pour aider à redresser la barre.
Nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations relatives aux appareils. Nous le faisons pour améliorer l’expérience de navigation et pour afficher des publicités (non-)personnalisées. Consentir à ces technologies nous autorisera à traiter des données telles que le comportement de navigation ou les ID uniques sur ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines fonctonnalités et caractéristiques.
Fonctionnel
Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’internaute, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou la personne utilisant le service.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’internautes afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’internaute sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.
Mise en œuvre de la RSE dans les entreprises françaises
La RSE est-elle soluble dans le marketing ?
New York : Un employé qui venait d’ouvrir les portes d’un grand magasin est piétiné par la foule des clients qui se ruent sur les soldes. L’homme meurt de ses blessures. Le magasin avait réussi à faire croire à la pénurie. Les clients de peur de passer à côté se sont précipités.
Heureusement nous n’en sommes pas tout à fait là, même si chez nous aussi quelques entreprises -enivrées par la puissance du marketing et de la publicité-, en oublient leur responsabilité sociétale. On voit alors l’addiction du consommateur entraîner sa frustration, celle-ci provoquant à son tour un sentiment de vide qui pousse à surconsommer. Une sorte de cercle vicieux dans lequel le triomphe du pouvoir économique devient source de normativité morale.
C’est ce que démontre La tyrannie du marketing paru aux éditions è®e. Une étude qui lance aussi des pistes pour aider à redresser la barre.
Bonne journée http://astouric.icioula.org/