À l’occasion de la deuxième Journée mondiale de la vie sauvage, le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) appelle la communauté internationale à respecter, célébrer et surtout protéger les animaux sauvages contre la criminalité et le trafic dont ils sont victimes. Cette journée a été instituée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). En 2013, l’actrice Li Bingbing, l’une des célébrités les plus populaires de Chine et étoile montante d’Hollywood, a effectué une mission d’enquête au Kenya. Lors de ce voyage, elle avait elle aussi appelé à renforcer les efforts des gouvernements et des consommateurs en matière de lutte contre le commerce illégal des espèces sauvages.
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« Nous ne pouvons pas tous être sur le terrain aux avant-postes de la lutte pour la protection des animaux », concède Azzedine Downes, Directeur général d’IFAW. « Nous pouvons néanmoins agir à notre niveau et nous engager pour les animaux en cette Journée mondiale de la vie sauvage. Chaque voix compte dans ce combat. Ensemble, nous pouvons faire la différence. »
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En France, dans une quarantaine de villes, IFAW déploie pendant une semaine la campagne « Ne les laissons pas disparaître » dont les visuels seront affichés gracieusement dans les centres commerciaux.
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« Le commerce illégal d’animaux sauvages mène de nombreuses espèces au bord de l’extinction. Si nous n’agissons pas maintenant, il sera trop tard », déplore Kelvin Alie, Directeur du programme Commerce d’espèces sauvages d’IFAW. « N’attendez plus et agissez dès à présent. »– Interpelez votre gouvernement. Passez à l’action sur le site de l’IFAW. – N’achetez pas de produits dérivés d’animaux sauvages. Signez le pacte : « Réfléchissez – n’achetez pas de produits dérivés d’animaux sauvages ».
À propos d’IFAW (le Fonds international pour la protection des animaux)
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Mission d’enquête Li Bingbing 2013
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« La crise actuelle du braconnage suscite de sérieuses inquiétudes pour la survie des éléphants et des rhinocéros, ici, au Kenya », a déclaré Li Bingbing lors d’une conférence de presse au siège du PNUE, à Nairobi. « Il y a aussi d’autres conséquences à long terme. En effet, le massacre des éléphants est souvent lié au crime organisé et au financement de milices armées. La plupart des consommateurs asiatiques ne se rendent pas compte qu’en achetant de l’ivoire, ils participent non seulement au commerce illégal de la faune mais également aux autres activités illégales graves auxquelles le crime organisé prend part. En tant que citoyens du monde, nous devons prendre nos responsabilités en nous informant davantage sur les conséquences que peuvent avoir nos choix de vie », a-t-elle ajouté.Habituée des tapis rouges d’Hollywood et des événements prestigieux tels que le festival de Canne, Li Bingbing fait partie des visages les plus connus de Chine. Parmi ses nombreux admirateurs, elle compte plus de 20 millions de fans sur les réseaux sociaux chinois. Elle a notamment joué dans un certain nombre de blockbusters américains comme la saga « Resident Evil » ou encore « The Forbidden Kingdom » avec Jackie Chan et Jet Li. Lors de la première journée de son séjour d’une semaine au Kenya, Li Bingbing a visité la célèbre association « The David Sheldrick Wildlife Trust », situé dans le Parc National de Nairobi, où des jeunes éléphants, dont beaucoup sont devenus orphelins du fait du braconnage, sont soignés avant d’être réintroduits dans la nature. L’actrice a également pu voir l’énorme stock d’ivoire stocké dans les bureaux de l’organisation « Kenya Wildlife Service », dont une quantité importante a été saisie aux mains de braconniers.
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Augmentation du massacre illégal d’éléphants
Au cours de la dernière décennie, le nombre d’éléphants tués illégalement en Afrique a doublé, tandis que le commerce de l’ivoire a triplé, selon une étude récente menée par le PNUE et ses partenaires, « Elephants in the Dust » (en français : « Les éléphants dans la poussière »). Les données provenant du Programme de Suivi de l’Abattage illégal d’Eléphants (MIKE), qui dépend de la Convention sur le Commerce International des Espèces Sauvages de faune et de flore menacés (CITES), montrent que 17000 éléphants ont été tués illégalement en 2011. MIKE couvre des zones abritant 40 pour cent des éléphants africains, ce qui signifie que les chiffres pourraient être bien plus élevés. Selon certaines indications, des dizaines de milliers d’éléphants ont été massacrés en 2012. Au Cameroun, jusqu’à 450 éléphants ont été tués depuis le début d’année dernière. Selon certains experts, les bénéfices provenant du braconnage et du commerce illicite d’ivoire soutiendraient des conflits armés dans la région. La demande illégale d’ivoire reste particulièrement élevée dans les économies émergentes d’Asie, surtout en Chine. Les saisies de grosses quantités d’ivoire à destination du marché asiatique ont doublé depuis 2009. La corruption omniprésente dans les pays d’origine, de transit et de destination contribue également au problème.
« C’est la demande excessive d’ivoire qui est à l’origine de la hausse du braconnage des éléphants; toutes les tentatives pour les sauver échoueront tant qu’on n’abordera pas le problème dans son ensemble », a déclaré Lain Douglas-Hamilton, fondateur et Président de l’ONG « Save the Elephants ». « L’engouement pour l’ivoire peut être enrayé, comme ce fut le cas aux Etats-Unis, en Europe et au Japon. Pour ce faire, il faut communiquer sur le sort des éléphants d’Afrique, notamment en se servant de la popularité de célébrités comme Li Bingbing, dans les pays consommateurs d’ivoire. Si on ne le fait pas, le futur des éléphants restera compromis », a-t-il ajouté.« Si la tendance actuelle en matière de braconnage des éléphants se poursuit, il y a un risque de favoriser l’extinction totale des éléphants », a déclaré Patrick Omondi, responsable de la gestion et de la conservation des espèces dans l’organisation « Kenya Wildlife Service ». « Les citoyens du monde doivent s’unir pour combattre ce crime d’envergure internationale. Une stratégie claire de réduction de la demande dans les pays consommateurs contribuera beaucoup à la sauvegarde des éléphants d’Afrique », a-t-il ajouté. Outre les massacres illégaux, les éléphants sont également menacés par la perte croissante de leur habitat, de l’ordre de 29 % – principalement en raison de la croissance de la population humaine et de l’expansion agricole. Selon le rapport « Elephants in the Dust », ce chiffre pourrait atteindre 63 % en 2050, ce qui pose une menace supplémentaire majeure pour la survie à long terme de l’espèce.
Crime sur la vie sauvage au niveau mondial
Le Fonds mondial pour la nature estime que le commerce mondial illicite des espèces sauvages rapporte au moins 19 milliards de dollars par an, ce qui en fait le quatrième commerce illégal le plus important au monde après les stupéfiants, la contrefaçon et le trafic d’êtres humains. Les reptiles, les requins, les grands singes et certaines espèces de bois sont parmi la flore et la faune les plus touchés par le commerce illégal d’espèces sauvages. Une étude récente du PNUE a indiqué que près de 3.000 grands singes vivants sont capturés chaque année dans les forêts d’Afrique et d’Asie du Sud. Les principaux marchés pour le commerce illégal de chimpanzés, de gorilles et d’Orang outans sont notamment liés à l’industrie du tourisme de loisirs (les zoos peu scrupuleux, et les personnes qui souhaitent acheter des grands singes comme animaux de compagnie exotiques). Les recherches du PNUE et d’Interpol soulignent qu’entre 50 et 90 pour cent de l’exploitation forestière dans les pays tropicaux clés du bassin de l’Amazone, d’Afrique centrale et d’Asie du Sud-est, est le fait du crime organisé. Cela menace les efforts entrepris pour réduire la déforestation, ainsi que les efforts pour lutter contre le changement climatique tels que les initiatives de réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD ou REDD+). Malgré les défis actuels, des mesures positives ont été prises pour lutter contre la criminalité environnementale et assurer un commerce durable. Lors de la récente Conférence des Parties de CITES, qui s’est tenue en mars 2013, quelques 170 gouvernements ont soutenu la décision d’accorder un niveau de protection encore plus élevé à des centaines d’espèces de bois, certaines tortues terrestres et tortues de mer, ainsi qu’à d’autres espèces végétales et animales. Cinq espèces de requins et de raies manta ont également été placées sous contrôles de la CITES. D’autres mesures visent à développer le Projet Leaf (Assistance pour l’application de la loi pour les forêts) – un consortium récent créé pour mettre en place des initiatives de protection des forêts et du climat contre l’exploitation illégale et le crime organisé. Le projet est dirigé par le Programme des crimes contre l’environnement d’INTERPOL et le centre de collaboration du PNUE en Norvège (GRID-Arendal), avec le soutien du gouvernement de la Norvège.Téléchargement
– Télécharger le rapport « Elephants in the Dust » publié par le PNUE et ses partenaires en mars 2013 – Plus d’informations sur Li Bingbing et les autres Ambassadeurs de bonne volonté du PNUEContact
– Nick Nuttall, Directeur de la Division de la Communication et de l’information publique au PNUE, Tél. : +254 733 632 755 / +41 795965737
Mettre fin au commerce illégal d’ivoire
Le Kenya a hier réaffirmé son engagement dans la lutte contre le braconnage et le trafic d’espèces sauvages en incinérant 15 tonnes d’ivoire.
Le brasier a été allumé par M. Uhuru Kenyatte, Président de la République du Kenya, sur le site de destruction d’ivoire du parc national de Nairobi, à l’endroit même où deux de ses prédécesseurs (Mwai Kibaki et Daniel Moi) avaient respectivement détruit 5 tonnes en 2011 et 12 tonnes en 1989. La cérémonie de 1989 avait attiré l’attention des médias et favorisé l’interdiction du commerce international de l’ivoire instaurée en 1990.
« Le Kenya continue d’être le fer de lance de la lutte contre le braconnage. Cette destruction veut montrer que l’ivoire n’a de valeur que pour les éléphants. En brûlant son stock d’ivoire, le Kenya contribue de manière significative à la mobilisation internationale qui se traduira un jour ou l’autre par la fin du commerce de l’ivoire », a déclaré Azzedine Downes, Directeur général d’IFAW.
La destruction de ces stocks d’ivoire s’inscrit dans le contexte d’une explosion sans précédent du braconnage des éléphants, suscité par le trafic de l’ivoire. On estime que plus de 35 000 éléphants sont tués, en moyenne, chaque année en Afrique. Pis, les quantités d’ivoire de contrebande saisies augmentent d’année en année à l’échelle mondiale : 24,3 tonnes en 2011, 30 tonnes en 2012 et 41,5 tonnes en 2013. La majeure partie de l’ivoire illégal est destinée à l’Asie, en particulier à la Chine, où cet « or blanc » tant convoité a connu une augmentation considérable de sa valeur en tant que véhicule d’investissement.
La destruction de l’ivoire kenyan coïncide avec la célébration de la deuxième Journée mondiale de la vie sauvage, une initiative du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), avec la journée d’hommage à Wangari Muta Maathai, lauréate du prix Nobel de la paix, pour sa contribution à la protection de l’environnement, et enfin avec la Journée africaine de l’environnement.
Brassant près de 15 milliards d’euros de revenus annuels, le trafic d’animaux sauvages est aujourd’hui la quatrième activité criminelle la plus lucrative au monde juste derrière le trafic de drogues, de contrefaçons et la traite d’êtres humains. Dans le cadre d’une initiative internationale visant à renforcer les capacités de lutte contre le trafic de faune sauvage, IFAW forme les forces de l’ordre dans de nombreux pays d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Asie, d’Océanie et des Caraïbes.