Quels processus pour l’entreprise responsable ?
Par Olivier Dubigeon aux éditions VILLAGE MONDIAL
1er Prix du meilleur ouvrage développement durable CIDEM 2003 : « Le livre d’Olivier Dubigeon est l’ouvrage d’un homme qui a non seulement réfléchi au sujet mais l’a mis en œuvre dans l’entreprise. Il n’est pas conceptuel, pas universitaire mais très pragmatique, centré sur le « comment faire »… Des conseils et outils très opérationnels (repères, check list de questions à se poser, règles de conduites, facteurs clés, etc..), articulés autour de verbes d’action. Et puis en annexe des fiches qui apportent des informations très fournies à la fois sur les principes et sur les thématiques associées (déchets, biodiversité, eau potable, standards et normes, …) ».
Ce livre est le premier véritable guide pratique, à proposer une méthodologie d’action pour engager l’entreprise dans une démarche de développement durable.
Il ne s’agit plus ici de convaincre du bien-fondé des démarches de développement durable engagées par les entreprises, il s’agit de proposer des pistes d’action concrètes. Les grands processus de l’entreprise sont placés dans la perspective d’une responsabilité sociale et environnementale.
Entre le produit et le marché, il y a la société. Lorsque l’économie sert à enrichir notre patrimoine commun (économique, social, sociétal, et environnemental), le développement est durable. Notre défi pour ce 21e siècle ? satisfaire équitablement les besoins des générations actuelles et futures.
Les entreprises peuvent contribuer à ce défi. Elles commencent à être jugées sur leur légitimité. Pour être acceptées par la société, elles doivent prouver cette performance globale en l’intégrant dans leur fonctionnement quotidien. Il est temps de leur proposer des principes, des processus et des méthodes pour obtenir des résultats observables.
Olivier Dubigeon propose d’éclairer les processus de l’entreprise à la lumière du développement durable. Créer une valeur globale passe par le dialogue et la concertation avec les parties prenantes, notamment la société civile.
Gouvernance, management intégré, indicateurs de performance globale, reporting, rendre compte aux parties prenantes, dialogue, concertation… toutes ces questions sont passées en revue avec méthode pour donner au manager le premier guide opérationnel du développement durable en entreprise.
Pour que le développement durable ne se réduise ni à un slogan, ni à une communication d’entreprise, mais articule performance globale de l’entreprise et monde durable.
Extrait d’une interview réalisée par Fr@ncVert – Le magazine de l’Union québécoise pour la conservation de la nature – UQCN
La sensibilisation aux questions d’environnement étant aujourd’hui plus répandue au sein des sociétés, même du côté de l’entreprise longtemps perçue comme opposée à une internalisation des coûts externes environnementaux, croyez-vous que nous passons à l’ère du développement durable.com ?
Olivier Dubigeon: Du côté de l’entreprise, il ne faut pas se le cacher, adopter le développement durable n’est pas purement une démarche éthique. L’entreprise doit avoir un intérêt à le faire. Cet intérêt, c’est souvent du côté du capital de réputation qu’elle va le puiser. Une meilleure réputation permet un accroissement de l’actif immatériel de l’entreprise. Dans le cadre de mon travail, je collabore plus particulièrement avec les entreprises qui voient une opportunité, dans le développement durable, de mieux faire des affaires tout en contribuant davantage aux grands enjeux locaux ou globaux. Je les guide à s’ouvrir à cette démarche et les aide à la piloter pour en arriver à contribuer à un développement durable au travers de leur activité. Pour ce faire, notre principal outil est une démarche systémique, qui se situe au plan de la gestion interne de l’entreprise, ce que je nomme l’ingénierie du développement durable. En fait, je pense qu’il est important de préciser que la démarche proposée se veut une démarche visant le ET et non le OU : comment est-il possible pour l’entreprise de faire des gains financiers ET de préserver l’environnement, promouvoir l’équité sociale ou développer les équilibres socio-économiques sur les territoires d’implantation, et non les sacrifier ? La voie du développement durable, par la croissance de l’acceptabilité des activités par la société civile, devient ainsi une forme actualisée de l’excellence de l’entreprise, de son professionnalisme. En fait, nous travaillons sur ce que je nommerais la couche d’acceptabilité de l’entreprise par la société civile : en s’intéressant aux enjeux du bien commun, les entreprises rendent leur production plus acceptable aux yeux de celle-ci. De plus, il s’agit d’établir un dialogue et une concertation entre les parties prenantes, de rendre des comptes et d’être transparent, ce qui permet d’instaurer une relation de confiance. Les entreprises s’engagent alors dans des processus écoresponsables et socio-responsables.