Alors que les températures mondiales devraient atteindre des niveaux record au cours des cinq prochaines années, les cyber-défaillances et les bouleversements économiques sont d’autres risques majeurs auxquels le monde sera confronté au cours des dix prochaines années, a indiqué dans un communiqué un responsable de l’Union internationale des télécommunications (UIT).
« Alors que nous entrons dans le monde de l’après-pandémie, la technologie évolue plus rapidement que jamais », a expliqué Tomas Lamanauskas, Vice-Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT), indiquant que la « secousse » COVID a accéléré le rythme d’adoption des technologies « avant même que des plateformes telles que ChatGPT n’entament leur ascension fulgurante ».Malgré les appels à la prudence, il est de plus en plus urgent de tirer parti de ces technologies pour le bien, a-t-il insisté. Les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies fournissent un cadre essentiel pour le faire et comme l’a récemment déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres « aucun pays ne peut se permettre de les voir échouer ». Pourtant, à mi-parcours du Programme de développement durable à l’horizon 2030, à peine 12 % des cibles des ODD sont sur la bonne voie, a déploré Tomas Lamanauskas.
Le temps presse
En effet, les fractures numériques persistent, avec 2,7 milliards de personnes toujours hors ligne dans le monde et un fossé numérique flagrant entre les hommes et les femmes, en particulier dans les pays les moins avancés.Les fractures liées à l’intelligence artificielle (IA) se creusent rapidement, car la plupart des pays ne disposent pas des infrastructures, des capacités informatiques ou des ressources humaines et de l’expertise nécessaires pour tirer le meilleur parti de ces nouveaux outils.Les pays et les communautés doivent saisir l’occasion d’accélérer la transformation numérique durable pour tous
« Le temps presse », appelle Tomas Lamanauskas. « Les pays et les communautés doivent saisir l’occasion d’accélérer la transformation numérique durable pour tous ».Le Colloque mondial des régulateurs (GSR) de l’UIT se tient à Sharm el-Sheikh, Égypte jusqu’au 8 juin. Il réunit les responsables des autorités nationales de régulation des télécommunications/TIC du monde entier et permet aux régulateurs de partager leurs points de vue et leurs expériences sur les questions de régulation les plus urgentes qu’ils ont identifiées.
Un plan pour sauver le numérique au service des ODD
Hélas, une solution unique et simple pour mettre le monde numérique à la portée de tous grâce à une connectivité universelle n’existe pas, selon UIT. Même si le haut débit mobile couvre 95 % de la population mondiale, de nombreuses personnes luttent pour rester en ligne – ou choisissent de ne pas le faire, parce que l’internet n’est pas suffisamment abordable, utile ou fiable.« Pour combler ce fossé de la « connectivité utile », il faut combler cinq autres fossés : celui des revenus, celui des zones urbaines et rurales, celui des générations, celui de l’éducation et celui de la parité hommes-femmes », a ajouté le Vice-Secrétaire général de l’UIT.Tout d’abord, une infrastructure est nécessaire pour interconnecter. Selon des estimations récentes de l’UIT et du Fonds monétaire international (FMI), les besoins d’investissement dans la connectivité numérique s’élèvent à environ 400 milliards de dollars. Selon des données du groupe de travail sur le haut-débit des Nations Unies, l’accès de tous les Africains au haut débit d’ici à 2030 coûterait près de 110 milliards d’USD. Le prochain défi est celui de l’accessibilité financière. Bien qu’en 2022 les services de technologies de l’information et de la communication (TIC) soient devenus plus abordables au niveau mondial, ils restent inabordables pour les 40 % de personnes les plus pauvres dans de nombreuses régions du monde, et pas seulement dans les pays à faible revenu. Enfin, les personnes ont besoin d’une formation numérique, d’appareils, de contenus en langue locale et d’un sentiment de sécurité pour s’épanouir dans le monde numérique, a conclu Tomas Lamanauskas.