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Terra eco N° 27 - juillet-août 2011

Les stars sauveront-elles la Planète ?

Quand les politiques échouent à changer les mentalités, les vedettes s’en mêlent. Hypocrisie générale ? Pas en avant salutaire ? Doit-on se réjouir quand les people passent au vert ? Mais faut-il leur abandonner le flambeau écolo ? En réponse à ses questions, l’excellent magazine Terra eco publie ce mois-ci une enquête qui souligne que décidément on trouve de tout chez les « green stars » : des engagés historiques, des militants de l’assiette et des novices qui replantent quelques arbres entre deux jets et quatre séances de shopping…

Quand les people nous inspirent L’éditorial de Walter Bouvais, Cofondateur et directeur de la publication du magazine Terra eco Des « people » pour sauver l’humanité ? Et puis quoi encore ? A l’heure où Stéphane Hessel rallume la flamme de l’indignation ordinaire, en petit format et gros tirage, on oserait prendre au sérieux les gesticulations humanitaro-écologiques de vedettes planétaires ? Les voit-on seulement esquisser leurs sauts de cabri, d’un plateau de télévision à un jet privé, des villas de Hollywood aux… tentes d’un camp de réfugiés ? Comment juger crédibles des people capables, la même semaine, de poser pour une marque de téléphone portable et de visiter un camp de Soudanais aux côtés des équipes du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés ? L’idée que des stars contribueraient à sensibiliser l’opinion à des causes justes est juste illusoire. Vedettes schizophrènes Sauf que… Tout est question de point de vue. Prenons le « cas » Al Gore. Les persifleurs se font un plaisir de brandir la facture d’électricité de sa résidence de Nashville, fût-elle affublée de panneaux photovoltaïques et d’équipements géothermiques, ou de sa villa de la côte californienne, acquise pour 8,8 millions de dollars (6 millions d’euros). Ils ne veulent voir en l’« ex-futur président des Etats-Unis » qu’un politique diaphane, reconverti en homme d’affaires avisé sur le dos des ours polaires. Mais qu’est-ce qui compte en définitive ? La schizophrénie manifeste dont témoigne la trajectoire publique de l’homme ? Ou bien l’énergie qu’il a déployée à sensibiliser le grand public au phénomène du changement climatique, incognito pendant des années, puis sous les projecteurs depuis le succès planétaire de son documentaire Une vérité qui dérange ? L’important n’est-il pas l’électrochoc qu’il a, ainsi, largement contribué à provoquer ? Certes, la popularité d’Al Gore n’a pas suffi à éviter l’échec du Sommet de Copenhague, en décembre 2009. Pas plus que celle du comédien Leonardo DiCaprio ou de Thom Yorke, le leader du groupe Radiohead, tous engagés pour l’avenir de l’humanité. Bien sûr, on peut regretter que le grand public ait « besoin » de ces porte-voix pour se secouer. Mais le fait qu’une célébrité offre, d’une certaine manière, la possibilité à la société civile de court-circuiter les canaux habituels de la diplomatie est plutôt savoureux. Le chanteur Bono, sur le front de la dette des pays du Sud, le comédien Sean Penn, dont l’engagement en Haïti est une leçon pour des générations d’apprentis-sauveurs-de-la-planète, montrent que l’on peut ruisseler de gloire et aspirer, authentiquement, à creuser son sillon au service d’une utopie. Quelles que soient leurs intentions, on pardonnerait volontiers à ces vedettes schizophrènes plutôt qu’à certains bateleurs d’estrade qui ont depuis longtemps perdu tout contact avec la réalité.

Au sommaire de ce numéro

  • François Hollande : « La hausse du prix de l’énergie est inévitable ». Le candidat à la primaire socialiste a entamé la course de fond avec une campagne axée sur les jeunes et le social. Et l’environnement ? Terra eco lui a posé la question. Hollande répond : »Nous allons passer d’un monde à un autre. Nous allons tourner le dos à cette civilisation d’énergies fossiles inépuisables, ce nucléaire peu coûteux, cette croissance qui n’appartient qu’aux pays industrialisés et cette consommation de matières premières forte au Nord et réduite au Sud. Ce monde-là est révolu ou en voie de l’être. Il faut passer à autre chose. ça ne se fera pas en quelques années mais en deux ou trois décennies. En revanche, c’est dès maintenant qu’il faut engager cette transition, pour des raisons qui tiennent à l’environnement, au réchauffement de la planète, à l’économie, à la croissance durable et enfin, pour des questions qui touchent à la sécurité. Pour tout cela, pour ce que j’appellerais nos modes de vie de croissance durable, nous devons passer d’un système à un autre ». L’intégralité de l’interview est à lire sur le site de Terra eco en cliquant ici.
  • Les dieux, nouveaux convertis à l’écologie. Comment renouer le lien brisé avec la nature ? Grâce à nous, répondent les plus grandes religions du globe, nouvelles converties à l’écologie. Dépollution, transports, compost : toutes multiplient les actions. Mais sont-elles vraiment sincères ?
  • Nos centrales nucléaires risquent-elles la surchauffe ? Le danger pour l’atome, c’est quand les pépins s’additionnent. Une sécheresse et une canicule, par exemple, comme en 2003. Tout est sous contrôle dans l’Hexagone, rassure EDF. Ce qui ne convainc pas les antinucléaires.
  • Guerre des terres sur le plateau de Saclay. Un campus scientifique d’envergure européenne, voilà l’avenir que l’Etat réserve à ce territoire francilien. Mais ses agriculteurs n’entendent pas se faire déraciner. Hectare par hectare, ils résistent et parfois l’emportent !
  • Avec l’e-relevé, Cofinoga allège ses propres comptes. Le spécialiste du crédit à la consommation a entrepris de convertir ses relevés papier en envois électroniques. Au-delà d’un geste « écolo » discutable, l’opération se révèle tout bénéfice pour l’établissement.
  • Mon rein pour un iPad. Un iPad, ça peut coûter un bras. Ou un rein, c’est selon. Un jeune Chinois aurait cédé l’un de ses organes pour s’offrir un iPad 2. Après avoir vu une publicité postée sur Internet, l’ado se serait fait retirer un rein dans un hôpital local et aurait empoché pour son « geste » 2 400 euros.

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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