Les conditions climatiques plus rigoureuses et l’accès limité aux ressources de base, notamment la terre, risquent de mettre en péril la vie et les moyens d’existence de plusieurs groupes de populations autochtones qui détiennent pourtant la clé de notre survie à long terme, souligne la FAO à l’occasion de la Journée internationale des populations autochtones, célébrée chaque année le 9 août par décision de l’Assemblée générale de l’ONU.
“Les populations autochtones sont parmi les premières à souffrir des conditions climatiques qui sont de plus en plus rigoureuses et capricieuses. Elles souffrent aussi d’un manque d’autonomisation en ce qui concerne des biens et services auxquels ont plus facilement accès d’autres groupes de population”, selon l’experte de la FAO Regina Laub. Certaines populations autochtones vivent dans des environnements vulnérables – régions montagneuses, l’Arctique, la jungle, les terres arides, etc. – et sont, de ce fait, les premières à se rendre compte et à souffrir des effets du changement climatique. Toutefois, ces populations ne sont pas que des victimes du réchauffement climatique, elles ont aussi un rôle important à remplir en soutenant l’adaptation mondiale au changement du climat. A titre d’exemple, au Pérou, lors de la dernière campagne agricole, seules les patates plantées à la manière traditionnelle ont résisté au gel et à des températures extrêmement basses sans précédent. Les communautés autochtones sont souvent les gardiennes d’un savoir et de connaissances uniques. Elles sont également les gardiennes de la diversité biologique et génétique végétale et animale qui permet de nourrir le monde et dont l’adaptation au changement climatique est vitale. Environ 80% des la biodiversité qui subsiste dans le monde se trouve dans les territoires des populations autochtones. On estime à 370 millions le nombre total des populations autochtones représentant pas moins de 5 000 groupes différents dans plus de 70 pays. Le bassin de l’Amazone abrite, à lui seul, quelque 400 groupes autochtones différents. Ces populations réclament principalement la récupération de leurs droits ancestraux sur la terre, l’autodétermination et la reconnaissance de leurs droits en tant qu’être humains (les droits de l’homme). Pourtant ces populations sont souvent parmi les peuples les plus marginalisés et présentent des niveaux de pauvreté et de vulnérabilité plus élevés que d’autres groupes de population en Afrique, Asie et Amérique latine.Les droits fonciers
Une poignée de pays seulement ont reconnu les droits ancestraux et coutumiers des populations autochtones sur la terre. Le manque de volonté politique et l’absence de reconnaissance légale de ces droits ainsi que différentes formes de politiques discriminatoires ou inappropriées demeurent des obstacles à lever. En Afrique subsaharienne, les conflits, la concurrence accrue sur les terres, la dégradation des ressources naturelles et la pandémie du Sida aggravent l’insécurité des régimes fonciers. Cela accroît la vulnérabilité des communautés rurales et l’incidence de l’extrême pauvreté et de la faim. Aussi, la FAO a-t-elle lancé dans cette partie du monde des activités visant à l’amélioration des conditions des ruraux pauvres, notamment les populations autochtones. Ces activités permettent aux groupes désavantagés d’avoir un meilleur contrôle sur les prises de décision, particulièrement en ce qui concerne les ressources naturelles et les droits liés à la terre. Il s’agit de sensibiliser, de faciliter l’accès aux informations juridiques, de créer des institutions rurales et de simplifier les procédures. A cet égard, de bons résultats ont été enregistrés dans plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne et dans le Pacifique, indique-t-on à la FAO.