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Les plantes d’intérieur sont-elles vraiment efficaces contre la pollution ?

Il suffit d’un après-midi pluvieux passé fenêtres closes pour que l’air d’un appartement paraisse étouffant. Odeur persistante de nettoyant, relents de mobilier neuf, bougies parfumées : sans qu’on y prête toujours attention, notre intérieur est saturé de substances volatiles issues de notre quotidien et de nos équipements. C’est là que les plantes d’intérieur apparaissent souvent comme des alliées redoutables. Symboles de nature et de fraîcheur, elles sont régulièrement présentées comme des remparts naturels contre la pollution. Mais peuvent-elles réellement nous aider à dépolluer l’air ambiant ? Ou s’agit-il d’une idée reçue confortablement ancrée dans l’imaginaire collectif ?

Photo de Libre Leung sur Unsplash

Les limites de la dépollution naturelle par les plantes

Le mythe des plantes “dépolluantes” s’est largement diffusé depuis les années 1980, notamment à la suite d’études menées par la NASA, qui cherchait alors des moyens d’assainir l’air dans les stations spatiales. Ces recherches ont montré que certaines plantes, comme le chlorophytum ou le spathiphyllum, étaient capables d’absorber des composés organiques volatils (COV) tels que le formaldéhyde, le benzène ou le trichloréthylène.

Cependant, ces expériences ont été réalisées dans des environnements fermés, sous contrôle strict, avec des conditions qui ne ressemblent en rien à celles d’un logement classique. Depuis, plusieurs études ont tenté de reproduire ces résultats en conditions réelles… sans succès probant. Pour observer un effet significatif sur l’amélioration de la qualité de l’air, il faudrait littéralement remplir chaque pièce de dizaines, voire de centaines de plantes. Une densité végétale irréaliste, à mille lieues d’un simple ficus dans un coin du salon.

En réalité, les volumes d’air intérieur à traiter sont bien trop importants pour que quelques pots posés sur une étagère puissent avoir un effet mesurable sur la concentration de polluants. De plus, les polluants se renouvellent en permanence, notamment à cause des produits ménagers ou des matériaux synthétiques.

Un rôle indirect, mais non négligeable

Faut-il pour autant jeter aux orties toutes nos plantes d’intérieur ? Pas si vite. Si leur efficacité directe sur la pollution est limitée, leur présence dans un logement ou sur un lieu de travail n’est pas dénuée d’intérêt. D’abord, elles contribuent à améliorer le confort psychologique et à réduire le stress, ce qui n’est pas négligeable dans un environnement souvent fermé et artificialisé. Elles peuvent également agir sur l’humidité de l’air en restituant une partie de l’eau qu’elles absorbent, ce qui peut limiter les irritations respiratoires provoquées par un air trop sec.

Par ailleurs, certaines plantes peuvent capter des poussières sur leurs feuilles, ce qui diminue leur mise en suspension dans l’air, même si cet effet reste moindre. À condition d’être régulièrement nettoyées, elles participent donc à une forme d’entretien passif de l’environnement intérieur. Ce rôle, plus indirect, complète d’autres gestes bien plus efficaces pour assainir son logement : aération quotidienne, choix de matériaux moins polluants, limitation des produits chimiques, installation de systèmes de ventilation adaptés.

Photo de Anshuman Dash sur Unsplash

Une fausse solution à un vrai problème

Les plantes d’intérieur ne sont donc pas les remèdes miracles qu’on aimerait imaginer contre la pollution intérieure. Leur pouvoir “dépolluant” relève davantage du symbole que de l’efficacité réelle. Cela ne signifie pas qu’elles sont inutiles : elles ont toute leur place dans un intérieur pour leur esthétique, leur capacité à apaiser ou à créer du lien avec le vivant.

Mais croire qu’on peut purifier l’air de son logement avec trois pots de verdure revient à ignorer les sources véritables de la pollution et à détourner l’attention de solutions structurelles. 

En définitive, si la nature a beaucoup à nous offrir, elle ne saurait à elle seule réparer ce que nos modes de vie continuent de détériorer.

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