Lors de sa Conférence mondiale, BirdLife International a présenté son nouveau rapport sur l’Etat des populations d’oiseaux dans le monde. Cette publication montre le rôle capital des oiseaux comme indicateurs de l’état de la biodiversité, souligne la baisse de leurs effectifs mondiaux et présente les raisons de ce déclin ainsi que les solutions pour y remédier.
Les 10 000 espèces d’oiseaux répertoriées dans le monde sont nos yeux et nos oreilles : ils sont présents et visibles au quotidien pratiquement partout, à terre, en mer et dans quasiment tous les milieux. Ils sont donc un baromètre précis et pratique de la répartition de la biodiversité et du changement de l’environnement mondial. Un déclin généralisé de l’avifaune Aujourd’hui, une espèce d’oiseau sur huit est menacée d’extinction (1 226 espèces) et 190 sont « En danger critique d’extinction ». Les espèces les plus menacées sont celles de grande taille ou aux faibles taux de reproduction, comme les albatros (82 %), les grues (60 %), les perroquets (27 %), les faisans (23 %) et les pigeons (20 %). Les espèces d’oiseaux communs sont également fortement menacées. Ainsi, en Europe, depuis 26 ans, près de la moitié (45 %) d’entre elles subissent un déclin (soit 56 espèces sur 124 étudiées). Les populations de la tourterelle des bois Streptopelia turtur ont, par exemple, diminué de 62 % sur cette période. La situation est également difficile pour les oiseaux des régions agricoles, comme le bruant proyé, qui a reculé de plus de 60 % entre 1982 et 2005, et l’outarde canepetière qui a subi un déclin de 90 % durant ces trente dernières années. Des menaces d’origine humaine L’expansion et l’intensification des industries agro-alimentaires et halieutiques, l’exploitation forestière, la colonisation des espèces invasives, la pollution, la surexploitation des oiseaux sauvages et le changement climatique constituent des menaces majeures. Les causes de déclin sont également plus profondes : les systèmes économiques qui ne reconnaissent pas l’immense valeur de la nature, les déséquilibres mondiaux en terme de puissance et de richesse, la destruction des ressources naturelles, une démographie et une consommation individuelle en constante augmentation. Des solutions pour sauver l’avifaune et la biodiversité dans son ensemble – soutenir d’avantage les travaux de conservation ; – s’assurer que les engagements internationaux en faveur de la biodiversité sont rapidement mis en pratique ; – mettre en place une bonne gouvernance environnementale ; – investir plus et mieux ; – rattacher la protection de la biodiversité à la subsistance et au bien-être des peuples ; – développer d’importants groupes d’intérêts pour conduire au changement, comme le font BirdLife et ses représentants dans le monde (c’est le cas de la LPO en France); – protéger les 10 000 Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux ; – initier d’avantage de programmes en faveur des espèces menacées… Bien que les gouvernements du monde se soient engagés à stopper la perte de biodiversité d’ici 2010, un oiseau sur huit est aujourd’hui menacé d’extinction et près de la moitié des oiseaux communs européens sont en déclin. La frilosité des grands mondiaux à engager des sommes souvent insignifiantes au regard de leur budget national indique également que cet objectif ne sera vraisemblablement pas atteint.