Les ministres et délégués de l’Environnement de 22 pays industrialisés et en développement ont achevé mercredi 17 août une réunion informelle au Groenland. Ils ont pu constater sur place les effets dévastateurs des changements climatiques.
Les représentants des Etats-Unis, du Canada, de la Chine, du Brésil, de l’Indonésie, d’Afrique du Sud, de pays européens et de la Russie ont été invités à Ilulissat, village à l’ouest de l’île, pour voir de près les conséquences du réchauffement climatique dans cette région de l’Arctique.
«La conférence a permis d’améliorer la compréhension commune de questions-clés des changements climatiques, et de soulever des idées innovatrices pour savoir comment aller de l’avant» a résumé la ministre danoise Connie Hedegaard. «Il existe un consensus croissant sur le besoin d’agir maintenant», a-t-elle noté.
«Plusieurs ministres ont souligné que leurs pays ont déjà connu des conséquences économiques, sociales et environementales sérieuses des changements climatiques», a-t-elle constaté. Le ministre chinois Gao Guangshen a ainsi observé que «les changements climatiques constituent l’un des facteurs de réduction de 3 à 6 % du Produit intérieur brut (PIB) moyen de son pays de 1950 à 2000».
«Même si une action ciblée et ambitieuse était prise immédiatement, le réchauffement global continuera pendant des centaines d’années» , a encore relevé Mme Hedegaard. «Au lieu de blâmer les autres pays pour leur manque d’action, tous les gouvernements doivent présenter des visions crédibles sur les moyens d’apporter leur propre et juste contribution», a-t-elle insisté.
Source : ATS
Pour compléter cette information, nous avons sélectionné quelques extraits de l’article de Julien Bourdet, intitulé « Les glaces du Groenland disparaissent à une vitesse accélérée » et publié dans l’édition du 17/08/05 du Figaro.
Dans les prochains siècles, le Groenland – «Terre verte» en danois – pourrait plus que jamais mériter son nom. La calotte glaciaire, qui recouvre 82% de ce territoire de plus de 2 millions de kilomètres carrées, se réduit en effet d’année en année sous la pression du réchauffement climatique imputable à l’augmentation des gaz à effet de serre émis par l’homme depuis plus de 100 ans. C’est en tout cas l’avis de la majorité des scientifiques. Pour Philippe Huybrechts, glaciologue à l’université libre néerlandophone de Bruxelles, la totalité de la glace groenlandaise pourrait avoir disparu dans un millier d’années si le changement climatique se poursuit au rythme actuel.
Les régions arctiques sont particulièrement sensibles à la hausse globale des températures. Selon l’Acia, la température moyenne de l’Arctique pourrait gagner de 4 à 7 °C d’ici à 2100. Alors que les scénarios établis par le Groupe international d’experts sur le climat (Giec, IPCC en anglais) mandatés par l’ONU prévoient une augmentation de 1,4 à 5,8 °C pour l’ensemble du globe. «C’est une histoire de réflexion de la lumière par la glace ou plutôt par la neige (l’albédo, NDLR) qui s’accumule d’année en année, explique Dominique Raynaud, du CNRS. Si davantage de glace fond chaque année, c’est autant de lumière du Soleil en moins qui est réfléchie et autant en plus qui est absorbée par la surface continentale. Et le réchauffement peut aller ainsi en s’amplifiant.»
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Pour les scientifiques, rien de bon n’est à attendre de la fonte du Groenland. Depuis un siècle, le niveau moyen des océans a augmenté à l’échelle planétaire d’une quinzaine de centimètres et il pourrait le faire encore de 10 à 90 cm dans 100 ans. Beaucoup accordent au Groenland une part non négligeable dans cette montée des eaux. Certains climatologues prévoient ainsi une hausse de 6,5 cm due à la fonte de la région arctique danoise d’ici à 2100. Dans le pire des scénarios, celui de la fonte totale du Groenland, l’effet serait dramatique : une hausse de 7 mètres du niveau des océans.
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Pour les peuples indigènes de l’Arctique, le réchauffement est déjà une réalité. Les glaces apparaissent de plus en plus tard et se retirent de plus en plus tôt, ce qui raccourcit considérablement la saison de chasse. Au Groenland, des chasseurs ont ainsi été contraints d’abattre certains de leurs chiens de traîneau, faute de pouvoir les nourrir.
L’article complet est à lire sur le site du journal Le Figaro en cliquant sur le lien ci-dessous.