Selon le rapport d’un groupe d’études européen, les fonds éthiques connaissent un succès grandissant en France et en Europe même s’ils restent encore marginaux. Il existe désormais près de 400 fonds dits éthiques en Europe, c’est-à-dire des fonds qui veulent investir de façon socialement responsable, des placements financiers qui tentent de concilier rendement et respect de valeurs sociales ou écologiques. Et il faut dire qu’ils y arrivent plutôt bien. Leurs performances sont comparables à moyen et long terme à celles de fonds similaires non éthiques.
Si le premier fonds français de ce type a été créé en 1983, le concept est né aux Etats-Unis en 1928 quand la communauté religieuse des Quakers ont voulu exclure systématiquement de leurs placements les activités liées au tabac, à l’alcool, à la pornographie ou au jeu. Mais le marché a connu une forte expansion à partir des années 1970, avec l’apparition de fonds basés sur des critères de plus en plus fins, puis la création des fonds de partage, qui permettent aux souscripteurs de redistribuer automatiquement tout ou partie de leurs gains à une association humanitaire ou une fondation. Le mouvement s’est accompagné de la création d’agences de notation spécialisées.
Alors, même si l’investissement socialement responsable ne représente encore qu’une infime partie des investissements réalisés chaque année, la tendance est forte et elle s’accélère. Pour preuve, si, en réaction, un Vice Fund, un » fonds du vice « , s’est créé aux Etats-Unis et investit exclusivement dans l’alcool, le tabac, les jeux et l’armement, ses promoteurs recommandent à ceux qui achètent des parts de contribuer parallèlement à des organismes humanitaires.