Les communs, ces collectifs qui partagent des ressources et se dotent de règles pour les protéger et les faire fructifier tout en répondant à un objectif d’intérêt général, sortent progressivement de leur confidentialité. Ils partagent des pratiques convergentes avec l’Économie Sociale et Solidaire (ESS). Valérie Peugeot, administratrice de la Fondation Crédit Coopératif, illustre ce concept de « communs » par de exemples de projets soutenue par la Fondation : la forge des communs éducatifs, Panoramax et la Coop des Communs.

ESS et communs, des pratiques convergentes
» Ces femmes et ces hommes essaiment dans les territoires, portés notamment par des tiers lieux nourriciers, des fab-labs, ou encore à travers des projets d’habitat ou de jardin partagés.
A l’échelle nationale, certains communs numériques inspirent des acteurs publics avec lesquels ils nouent des partenariats, à l’image de la forge des communs éducatifs ou de Panoramax, l’alternative libre pour photo-cartographier les territoires. «
Penser ensemble économie, lien social et institutions
» ESS et Communs ont beaucoup en partage. Dans les deux cas, il s’agit de penser d’un seul tenant des enjeux économiques – comment créer de la valeur tout en échappant aux logiques d’accumulation –, des dynamiques sociales – comment remettre du collectif dans des sociétés atomisées – et des gouvernances – comment inventer les institutions capables de soutenir et solidifier ces dynamiques.

La cartographie des courants français des communs, réalisée par la Coop des Communs, met en exergue les processus de transformation au sein des structures de l’ESS qui reflète cette convergence.
Enfin et surtout, dans une période de régression démocratique et de sentiment d’impuissance, ESS et communs nous rappellent que les possibles sont multiples. Sans chercher à rabattre l’un sur l’autre, ces deux mondes sociaux peuvent se nourrir mutuellement pour continuer d’inventer les chemins alternatifs.
Le lauréat des Prix de l’Inspiration en ESS 2023, Noeux Environnement qui a réhabilité une friche commerciale en site démonstrateur dédié à la transition écologique et solidaire, illustre bien cette notion de chemin. «
Valérie Peugeot, administratrice de la Fondation Crédit Coopératif

C’est une communauté d’enseignantes et d’enseignants qui créent et partagent des logiciels et des ressources éducatives libres.
Ces outils sont conçus pour être utiles à leurs collègues et à leurs élèves, dans leur pratique quotidienne.
Tout cela se passe dans un espace de travail collaboratif en ligne, qui rassemble plusieurs milliers de projets.
Chacun peut utiliser ces ressources, les adapter à ses besoins, et surtout, y contribuer librement.
Un lieu ouvert, vivant, fait par et pour la communauté éducative !
Cahier de recherche « Gouvernance territoriale et accès aux ressources naturelles : outiller la pratique du commun »
Les politiques locales, qu’il s’agisse de l’eau, des forêts, des parcs naturels, du foncier agricole ou encore de l’aménagement urbain, reposent largement sur une gouvernance territoriale descendante qui laisse peu de place à une gestion adaptative et inclusive des ressources naturelles associant les usagers et les populations concernées.
Après un premier travail sur les relations fonctionnelles entre communs et collectivités locales, La Coop des Communs étudie, à travers plusieurs cas d’études, les outils favorisant les conventions entre des acteurs de nature hétérogène pour trouver des solutions à l’accès aux ressources.

La Coop des Communs
Le projet
Soutenir l’apport des communs aux nouvelles trajectoires de l’action collective
En réalisant une cartographie des communs en France depuis 2009 pour éclairer et outiller les acteurs portant des projets de communs, et plus généralement des mouvements de transformation sociale qui s’y intéressent, et pour diffuser-animer les livrables qui seront produits auprès de différents publics engagés dans l’action collective pour une transition juste.
Le contexte
Depuis une dizaine d’année, le langage « des communs » irrigue la sphère médiatique des acteurs de la transition, désignant pêle-mêle des jardins partagés, dispositifs de gestion de ressources ou espaces naturels, logiciels libres, plateformes et encyclopédies en ligne, systèmes d’accès à l’alimentation etc … Le concept suscite à la fois un intérêt de principe mais également des confusions ou incompréhensions, tant au sein de l’ESS que des acteurs publics.
Convaincue que dans un contexte de crise démocratique ces modèles sont essentiels pour des collectifs de citoyens auto-organisés et des collectivités œuvrant pour une transition juste, la Coop des Communs engage un travail de fond pour mieux qualifier ce que sont et font « les communs » et leurs conditions de réussite, afin d’outiller ceux qui s’inscrivent déjà dans cette approche mais également ceux qui s’y intéressent ou la pratiquent sans s’en réclamer.
La structure
La Coop des Communs a été créée en 2016 pour développer la réflexion et l’expérience entre acteurs et chercheurs des communs et de l’ESS, constituer un centre de ressources, dialoguer avec les pouvoirs publics et les autres pays. L’association compte 81 membres personnes physiques, elle est agréée Éducation Populaire.
La Coop des Communs a pour ambition de revitaliser l’ESS à partir de la philosophie et des pratiques des communs, tout en permettant aux communs de s’enrichir de l’expérience de l’ESS.
Composée de praticiens et chercheurs, elle développe une vision politique des communs qui renforce le pouvoir d’agir collectif des personnes, pour répondre aux enjeux socio-écologiques complexes en mettant en avant la capacité de s’auto-organiser au service d’un intérêt général défini en commun.
L’avis de la fondation
« Dans un contexte d’accélération des défis socio-écologiques et de fragilisation démocratique, l’approche par les communs questionne et expérimente de nouvelles pratiques, notamment sur la propriété et l’usage de ressources naturelles, les outils numériques et la gouvernance de l’intérêt général. Les communs comme « mode d’action » restent néanmoins peu ou mal compris, voire « récupérés » sans base solide, et difficilement appropriables en dehors des cercles d’initiés.
En 7 ans, la Coop des Communs a largement défriché le sujet en faisant travailler des personnes en dehors de leurs « silos » habituels, et souhaite transformer ces acquis en éléments opérationnels utilisables par des collectifs (citoyens, ESS, acteurs publics). Forte de son expertise et de ses méthodes de travail, elle entend dresser et diffuser une cartographie explicative des leviers apportés par les communs.«

Les communs de proximité
- Sous la direction de Benjamin Coriat, Justine Loizeau et Nicole Alix
Parler aujourd’hui des communs de proximité répond à au moins deux actualités. Dans un contexte où l’impératif de la transition écologique se consolide tandis que la dégradation des services publics sur les territoires ne permet plus de pallier les exclusions créées par un marché lucratif en extension sur de nouvelles sphères de l’activité humaine (social, santé, culture, éducation, accès à une alimentation digne…), les initiatives citoyennes qui prennent en charge l’intérêt général se multiplient, y compris dans des domaines où on ne les attendait pas. Comment nommer ces initiatives de proximité ?
Par ailleurs, la théorie et la pratique des communs ne cessent de s’enrichir dans la lignée légitimée par Elinor Ostrom. On parle désormais de communs fonciers, numériques, urbains, ou même globaux. Pourquoi ne pas ajouter les communs de services de proximité ?
Dans cet ouvrage collectif, les auteurs explorent des initiatives et réfléchissent à partir d’une définition proposée par Benjamin Coriat. Ils caractérisent les communs de proximité par trois critères interreliés :
- (1) une initiative citoyenne et autogouvernée,
- (2) dont la visée est le service de l’intérêt général, dont l’accès reste ouvert,
- (3) ancrée sur le territoire et respectueuse des écosystèmes dans lesquels elle est insérée.

La Coop des Communs a réuni pendant trois ans des personnes praticiennes et du monde de la recherche qui se sont mises à l’écoute et l’analyse d’autres, actrices de terrain venues présenter leurs expériences et leurs questions. Le présent ouvrage est le résultat de ce travail collectif.
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