L’association Biosphère Expérience, fondée par Corentin de Chatelperron et Caroline Pultz, expérimente un futur durable et désirable dans lequel les humains vivent en symbiose avec les autres espèces vivantes. Elle développe des technologies climatiques low-tech, c’est à dire accessibles, utiles et durables. Parce que l’empreinte du numérique représente 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit 1,5 fois celles du secteur aérien, les tutos du low-tech lab pour un habitat autonome en eau, énergie et alimentation et les travaux du ThinkTank The Shift Project nous invitent à réduire notre empreinte carbone.
L’empreinte écologique du numérique se divise en 3 parties : 60 % pour les terminaux (ordinateurs, smartphones, objets connectés), 15 % pour les data centers, et 25 % pour le réseau de transmission. La fabrication des terminaux est donc le principal coupable !
Pour réduire notre empreinte digitale, il est essentiel d’utiliser nos équipements le plus longtemps possible et d’opter pour des appareils reconditionnés. Mais pas que… Corentin de Chatelperron s’est penché sur une solution innovante :
il est possible d’optimiser son smartphone pour remplacer l’ordinateur ! Le Smart-Ordi
L’équipe de Biosphère Expérience a lancé en 2024 un programme de sciences participatives pour toutes celles et ceux souhaitant tester chez eux des systèmes et pratiques low-tech. Alimentation, valorisation des déchets ou encore économie d’eau : les 8 missions low-tech abordent des thématiques d’actualité et seront testées par de nombreuses personnes, partout en France et à l’étranger. Ces expériences citoyennes permettront de collecter un large panel de données techniques, sociologiques, ergonomiques, ou encore psychologiques sur la mise en place et l’usage de low-tech.
Plus de 1300 expériences citoyennes sont menées en France et à l’étranger depuis début juillet. Les participants sont prêts à débuter les expériences en septembre 2024.
Mission #1 : Woofing
Cueillir ses fruits et légumes frais, bio et de saison
Quel impact peut avoir la pratique maraîchère sur le lien qu’entretiennent les citadins avec le monde vivant, rural et agricole ? Pour le découvrir, participez à cette mission peu commune : dans une même ville, un groupe d’amis ou de collègues se retrouve chaque semaine pour travailler la terre dans une ferme bio et locale. À tour de rôle, vous consacrez du temps pour aider le maraîcher à cultiver ses fruits et légumes de saison. En fin de journée, vous repartez avec une récolte fraîchement cueillie. La fréquence et l’organisation sera fonction de la taille du groupe et de l’accord passé avec la ferme : cela peut prendre entre une demi-journée par semaine et une demi-journée par mois.
Mission #2 : Le jardin d’intérieur
Expérimenter la culture de jeunes pousses comestibles en bioponie
Cueillir et consommer au jour le jour ses propres plantes présente un grand intérêt gustatif et nutritif. Mais comment faire en ville et zone urbaine où peu d’espaces sont disponibles à la culture en terre ? Expérimentez la culture en bioponie ! Au lieu de pousser dans la terre, les racines des plantes sont plongées dans un bassin d’eau et d’engrais organiques en circuit fermé. L’intérêt de ce système ? Rendre accessible ces jeunes plantes riches en vitamines relativement chères à l’achat et permettre une plus longue conservation tout en utilisant 10 fois moins d’eau qu’une culture en terre.
Mission #3 : Menu low-tech
Vers une alimentation saine, durable et accessible
Prêts à changer vos habitudes alimentaires ? Comment manger sain, durable et économique? On vous a concocté un menu végétarien, bio et de saison, qui réponde au mieux aux besoins nutritifs journaliers, qui ne génère aucun déchet, tout en restant accessible financièrement. Au menu, de savoureux plats composés de céréales et de légumineuses, accompagnés de fruits et légumes frais, sublimés par des sauces délicieuses. À vous de jouer !
Mission #4 : La douche à brumisation
Vers une hygiène alliant pratiques durables, plaisir et bien-être
L’eau va devenir une ressource de plus en plus rare. Comment allier économie d’eau, plaisir et bien-être? Et si on réinventait la douche ? Nous vous proposons d’expérimenter la douche à brumisation en n’utilisant que 5 L d’eau : l’atmosphère brumeuse est créée par des buses, remplaçant notre actuel pommeau de douche, et permet d’utiliser moins d’eau pour une réelle sensation de confort.
Mission #5 : Miam, des grillons !
Élever des grillons et réveiller l’artiste culinaire qui sommeille en vous
Véritables bombes nutritionnelles, les grillons domestiques sont excellents pour leurs apports en vitamine B12 mais surtout pour leur quantité de protéine similaire à celle des produits carnés conventionnels. Mais élever des grillons domestiques émet 100 fois moins de gaz à effet de serre que la production de viande bovine tout en nécessitant 25 fois moins de nourriture, 2000 fois moins d’eau et 15 fois moins d’espace. Votre mission sera d’élever des grillons comestibles et d’explorer l’univers culinaire en expérimentant leur consommation. Grillons au reblochon, au piment ou encore au chocolat, vous aurez l’opportunité de présenter vos meilleures recettes à base de grillons.
Mission #6 : Des pleurotes maison
Cultiver des pleurotes et les déguster
Les champignons sont de véritables magiciens de la nature, capables de transformer les déchets cellulosiques comme la paille et le bois en délicieux aliments riches en nutriments. Malgré leur potentiel nutritif et leur saveur exquise, la consommation de certains types de champignons demeure peu accessible financièrement pour de nombreuses personnes. Ce frein pourrait être levé en réalisant sa propre culture de champignons et c’est ce que nous vous proposons. À partir d’un mélange de mycélium en grains avec des pellets de paille, et après une phase d’incubation d’un mois, vous obtiendrez un pain de mycélium complètement blanc et prêt à fructifier. Prêts à plonger dans l’univers fascinant des champignons ?
Mission #7 : les larves de BSF, star du compost
Transformer les déchets organiques en ressources précieuses
Plus de phosphore minéral dans les sols pour cultiver la terre ? Alors qu’ils sont principalement jetés, incinérés, enfouis, les déchets organiques de cuisine contiennent des nutriments précieux qui pourraient être recyclés pour fertiliser les sols et nourrir les plantes. Pourtant, il existe un moyen très facile de transformer ces matières en ressources précieuses. Les participants vont expérimenter leur conversion par des larves de mouches soldats noires. En décomposant ces déchets, préalablement broyés, les larves produisent en un temps record un compost hyper-nutritif pour les sols. Une fois adultes, les larves peuvent être valorisées comme nourriture pour volailles et le compost dans des jardins ou terrains agricoles.
Mission #8 : Toilettes vivantes
Valoriser les déchets humains en ressources précieuses
Forte consommation en eau, système énergivore d’assainissement des eaux noires, pas de valorisation des urines et des matières fécales : nos toilettes ne sont pas très astucieuses. Nous vous proposons une expérience inédite : mettre en place et expérimenter des toilettes vivantes dans votre quotidien. Il s’agit de toilettes sèches à séparation qui permettent de valoriser facilement les déchets humains grâce à l’action des larves de mouches soldats noires : en décomposant ces déchets, les larves produisent un compost de qualité en un temps record. Une fois adultes, les larves peuvent être valorisées comme nourriture pour volailles et le compost dans des jardins ou terrains agricoles.
Sélection des tutoriels les plus aboutis
« C’est frustrant de tomber vers le bas quand on saute d’un immeuble, et pourtant ça s’appelle la physique. »
Interrogé sur les perspectives de développement de l’intelligence artificielle, le coordinateur du programme Numérique Maxime Efoui-Hess revient pour France Inter sur le déploiement irréfléchi du numérique dans un contexte de raréfaction des ressources.
👉 Retrouvez son intervention complète
Les impacts environnementaux du Numérique
Le projet « Lean ICT » du Shift présente une réflexion sur les pratiques et actions permettant de limiter les impacts environnementaux directs et indirects du Numérique, tout en maximisant l’effet net des leviers du Numérique en matière de transition écologique. Il s’inscrit dans un contexte où la consommation énergétique du Numérique augmente plus vite que les prévisions, et où par extension, les émissions de gaz à effet de serre (GES) induites augmentent aussi.
Les publications
- Lean ICT : Pour une sobriété numérique : le 1er rapport du Shift a été publié en octobre 2018 en français, et en mars 2019 en anglais.
- Climat : l’insoutenable usage de la vidéo en ligne : le 2ème rapport du Shift a été publié en juillet 2019 en français et en anglais.
- Déployer la sobriété numérique : le 3ème rapport du Shift a été publié en octobre 2020, en français et en anglais.
- Impact environnemental du numérique, tendances à 5 ans et gouvernance de la 5G : une note d’analyse publiée par le Shift en mars 2021.
- Planifier la décarbonation du système numérique en France – cahier des charges : note d’analyse publiée en mars 2023
- Energie, climat : Des réseaux sobres pour des usages connectés résilients : rapport final publié en mars 2024
- Energie, climat : Quels mondes virtuels pour quel monde réel ? : rapport final publié en mars 2024
The Shift Project poursuit ses recherches sur l’impact environnemental du numérique et la sobriété numérique, afin de caractériser ce qu’implique la « sobriété numérique » en pratique.
C’est-à-dire, quelles questions concrètes mettre en lumière et quelles méthodologies suivre pour rendre notre système numérique effectivement compatible avec les contraintes énergie-climat, suivant des axes précis :
- Les technologies intelligentes
- La stratégie numérique et l’architecture d’entreprise
- Les usages humains (santé humaine, construction de nos usages numériques)
- La mise à jour des scénarios du rapport de 2018
- La pertinence de la démarche de sobriété pour les DSI
👉 Retrouvez les travaux The Shift Project sur la sobriété numérique