Alors que l’été 2022 a été particulièrement chaud, avec une sécheresse sévère, l’ensemble du réseau géré par Voies Navigables de France s’est montré résilient avec 85% des voies restées ouvertes à la navigation.
Ainsi dans le détail, la quasi-totalité du réseau grand gabarit (qui représente 2400 km) est restée ouverte (99% à l’exception de la Moselle amont) assurant des conditions normales de navigation aux acteurs opérant sur les activités de transports de marchandises, de croisières fluviales (paquebots) et de plaisance. Sur le réseau petit gabarit (4300 km) dont l’activité touristique est au plus haut durant la période estivale, VNF a pu maintenir la navigation sur une grande majorité du réseau et a pu anticiper les situations sensibles pour repositionner les acteurs touristiques sur des réseaux en activité.
Les indicateurs sont globalement restés positifs tout au long de l’été grâce au maintien des niveaux d’eau de la plupart des itinéraires du réseau VNF, particulièrement du réseau à grand gabarit dédié au fret. Les infrastructures ont permis d’éviter des limitations du trafic, et les transporteurs ont pu réaliser l’acheminement de leurs marchandises.
Concernant l’activité de tourisme fluvial : sur le réseau grand gabarit, une hausse de 5% de l’activité des paquebots fluviaux est attendue en 2022 par rapport à 2019, année de référence. Sur la Seine, ce chiffre s’élève à 15% en raison de reports de clientèles initialement positionnées sur le Rhin et le Danube, fortement affectés par la sécheresse. Ces résultats sont d’autant plus remarquables qu’une partie importante de la clientèle touristique habituelle a été très peu présente cet été dans le pays en raison de la situation internationale. Sur le réseau petit gabarit, l’activité de location de bateaux habitables sans permis a progressé, elle, de 5 à 7% par rapport à 2021. Cette belle dynamique tend à se poursuivre sur de nombreux itinéraires cet automne, une saison clé pour les professionnels du tourisme fluvial qui cherchent à séduire une nouvelle clientèle, sensible à un tourisme plus durable, en développant de nouvelles activités autour des canaux.
Des experts mobilisés pour anticiper les changements liés au dérèglement climatique
Les épisodes de sécheresse, désormais fréquents, ne sont pas sans conséquence sur l’ensemble de l’écosystème fluvial (infrastructure, biodiversité,). VNF est pleinement mobilisé pour anticiper les aléas climatiques et assurer de manière optimale l’exploitation et le maintien de l’activité fluviale en France.« Avec plus de 90% des voies ouvertes à la navigation au sortir de la saison estivale, VNF a su démontrer la solidité du réseau et limiter l’impact de la sécheresse sur les différentes activités opérées sur le fret ou le tourisme fluvial par une gestion raisonnée de la ressource en eau. Les efforts de modernisation des infrastructures que nous avons entrepris depuis plusieurs années permettent aujourd’hui de maintenir l’activité du réseau », indique Thierry Guimbaud, Directeur général des Voies navigables de France. « Néanmoins, dans un contexte où les épisodes de sécheresse mais aussi de crues risquent de se multiplier dans les années à venir, il est essentiel de poursuivre nos efforts en maintenant une politique d’investissement ambitieuse pour anticiper l’avenir et garantir la pérennité du réseau. »VNF travaille par ailleurs au quotidien de manière concertée et partenariale avec les autres acteurs de l’eau, au premier rang desquels les agences de l’eau et les Préfectures mais aussi Météo France. Un réseau d’experts est d’ailleurs dédié à la prévision et au pilotage des ouvrages hydrauliques pour une gestion en temps réel du réseau navigable. Dans une recherche constante d’amélioration et grâce aux investissements opérés notamment pour renforcer la capacité de stockage de ses barrages-réservoirs, VNF met en place de nombreux dispositifs pour assurer la modernisation et l’entretien des infrastructures et assurer en permanence un haut niveau de navigation. Ainsi, les ouvrages du réseau navigable concourent à limiter les impacts de la sècheresse (ou des crues) sur le territoire : à l’instar des 356 barrages de navigation sur les fleuves et rivières qui peuvent maintenir la ligne d’eau, malgré l’affaiblissement de son débit.
À PROPOS DE VOIES NAVIGABLES DE FRANCE
Fort de 4 000 personnels mobilisés au service du fluvial, Voies navigables de France entretient, exploite et développe le plus grand réseau européen de voies navigables : 6 700 km de fleuves, canaux et rivières canalisées, 4 000 ouvrages d’art (écluses, barrages, pont-canaux…) et 40 000 hectares de domaine public fluvial. Au travers de ses missions, l’établissement répond à trois attentes sociétales majeures :- il créé les conditions du développement du transport de fret ;
- il concourt à l’aménagement du territoire et au développement touristique ;
- il assure la gestion hydraulique en garantissant la sécurité des ouvrages et les différents usages de l’eau et en luttant contre les inondations et le stress hydrique. Il favorise également le développement de l’hydroélectricité et préserve la biodiversité.