Les producteurs de bananes des Antilles françaises (Guadeloupe et Martinique) et des Antilles anglophones ou Windward Islands (Dominique, St Lucie, St Vincent et Grenade), lancent un ambitieux projet de collaboration régionale baptisé « Banane Durable Caraïbes ».
L’objectif est de contribuer à la protection de l’environnement et au développement durable des Antilles. C’est la première fois qu’une collaboration régionale de cette ampleur voit le jour dans un secteur essentiel et irremplaçable de l’économie des îles Caraïbes.
INTERREG Caraïbes : Un co-financement européen et région pour une coopération régionale
Ce projet « Banane Durable Caraibes » s’inscrit dans le cadre d’un vaste programme de coopération régionale intitulé « INTERREG Caraïbes », visant à développer des collaborations entre les pays et régions de la Caraïbe, dans de nombreux domaines d’activités. Le financement du présent projet est assuré par les producteurs des pays concernés, l’Union européenne et les Conseils régionaux de Guadeloupe et Martinique. Une collaboration ambitieuse pour le développement durable des Antilles Le secteur de la production bananière représente pour ces régions l’apport agricole le plus important, tant en utilisation de main d’œuvre qu’en devises. Pour des raisons diverses -historiques, de culture, de distance et de langue- la collaboration était jusqu’à présent faible entre les îles francophones et les îles anglophones et hispanophones. La mise en évidence de problématiques techniques communes permettra de rassembler les efforts et les moyens nécessaires au maintien de cette activité. Le partenaire principal hors territoire européen du projet est l’association WINFA « Windward Islands Farmers Association », représentative des producteurs de bananes de Dominique, St Lucie, St Vincent et Grenade. La recherche est mobilisée au travers des équipes du CIRAD (Centre de Coopération Internationale en recherche Agronomique pour le Développement), et d’autres organismes de recherche. « Ce projet contribue à établir, pour la première fois, une collaboration ambitieuse, réunissant les différents acteurs de la filière (producteurs, techniciens et chercheurs) entre les îles des Windward d’une part et les Antilles françaises d’autre part. Notre objectif est le maintien d’un secteur essentiel et irremplaçable de l’économie de ces territoires : la production de bananes pour les marchés locaux et européens », explique Eric de Lucy, président de l’Union des Groupements des Producteurs de Banane de Guadeloupe et Martinique. « Ce secteur est déterminant pour la mise en valeur des ressources agricoles et l’emploi dans cet espace Caraïbes. Le partenariat renforcé entre des pays du Commonwealth avec les régions ultrapériphériques de l’Union européenne favorisera le développement et l’intégration régionale de l’ensemble de ces régions . Ce projet a été rendu possible par l’implication des Régions de Guadeloupe et de Martinique et je tiens à remercier Monsieur Victorin Lurel, Président de la Région Guadeloupe et Monsieur Alfred Marie-Jeanne, Président de la Région Martinique, pour leur engagement et leur soutien.».Les objectifs du « projet banane durable »
L’objectif du projet « Banane Durable Caraïbes » : lutter contre la Cercosporiose noire, limiter les impacts sur l’environnement de la production de bananes et améliorer les conditions sociales dans l’espace Caraïbe Concrètement, les objectifs poursuivis par le programme INTERREG « Banane Durable Caraïbe » visent d’abord à prévenir les risques sanitaires, notamment la propagation de la Cercosporiose noire dans les petites Antilles, en complétant un plan de surveillance de cette maladie au niveau subrégional et en recherchant des alternatives à son éventuelle introduction. Citons par exemple le développement d’hybrides résistants à la cercosporiose ou encore la sélection de bananiers de plus petite taille permettant l’amélioration des conditions de travail des salariés agricoles. Le projet INTERREG « Banane Durable Caraïbes » propose également des actions visant à réduire l’utilisation des pesticides chimiques en favorisant des techniques alternatives associées à l’utilisation de pesticides d’origine naturelle. Le développement du compostage permettra le recyclage des déchets organiques et la réduction de l’utilisation d’intrants chimiques (engrais, amendements). Rappelons que les producteurs de bananes de Guadeloupe et Martinique s’appuient sur de solides bases, construites depuis plus de 10 ans, qui ont permis une diminution de 70% de l’utilisation de produits phytosanitaires sur leur territoire et qui placent les producteurs des Antilles françaises parmi les plus performants des différentes zones de production au niveau mondial, au point de vue environnemental.