Yvan Bourgnon, célèbre skipper franco-suisse s’est engagé depuis plusieurs années dans la lutte contre la pollution plastique des océans avec son association « The Sea Cleaners » [Les nettoyeurs de la mer].
Depuis l’âge de 8 ans, Yvan Bourgnon sillonne les océans et a pu observer leur évolution au fil des années.
Dans les années 80, il se souvient d’océans relativement propres, sans sac en plastique flottant à la surface.
Cependant, au cours de ses compétitions, il a été confronté à des collisions avec des containers abandonnés en mer, « ce qui m’a profondément agacé », a-t-il indiqué dans un entretien à ONU info Genève.
Lors d’un tour du monde en catamaran entre 2013 et 2015, il a fait face le long des côtes indonésiennes, de Sri Lanka et des Maldives, aux plastiques « qui ont été vraiment omniprésents dans mon quotidien pendant près de deux mois », a-t-il expliqué. « Et c’est là que j’ai pris conscience de la dégradation du fait que c’est ma génération, que cela s’est passé dans les 30 dernières années. Il a donc fallu que j’attende 2015 pour constater vraiment le cœur du cyclone sur cette pollution des plastiques », a-t-il raconté.
17 tonnes de plastique déversées chaque minute dans les océans
D’où l’idée d’aller collecter les déchets « non pas au milieu des océans mais aux embouchures des fleuves, dans les mangroves, etc. et de créer des bateaux « qui vont aller dépolluer les océans et faire en sorte que ces plastiques ne partent pas au milieu des océans parce qu’après ils se désagrègent en micro-particules et là c’est une mission impossible », explique-t-il. À travers son projet MANTA, « un géant des mers contre la pollution », Yvan Bourgnon et ses équipes ont pour objectif de nettoyer les océans du monde. Ce projet se distingue par son approche holistique de la lutte contre la pollution plastique. Le MANTA est un navire de 56 mètres de long, qui permettra de collecter les déchets plastiques à grande échelle dans les océans. Il devrait être mis à l’eau en 2026. Il permettra aussi d’analyser les morceaux de plastique récupérés afin de mieux comprendre l’origine des déchets et leur impact sur l’environnement marin. En rassemblant des données précises, l’équipe de MANTA espère sensibiliser le public et les décideurs sur les causes profondes de cette crise mondiale. Yvan Bourgnon, skipper franco-suisse s’est engagé depuis plusieurs années dans la lutte contre la pollution plastique des océans avec son association « The Sea Cleaners » Le projet MANTA ne se limite pas à la collecte des déchets plastiques, il vise également à collaborer avec les communautés côtières et les acteurs locaux. Yvan Bourgnon souligne l’importance de travailler ensemble pour développer des pratiques plus durables. En sensibilisant les populations locales aux dangers de la pollution plastique, The Sea Cleaners encourage une prise de conscience collective et des actions concrètes. L’objectif est d’impliquer les communautés dans la préservation des océans et de les responsabiliser en tant qu’acteurs essentiels du changement.« L’objectif est de travailler avec vous à terre pour que le problème soit résolu à la source et on va mettre autant d’énergie sur terre que sur mer pour vraiment tarir le problème à la source au bout d’un certain délai » a-t-il expliqué.Selon lui, on peut sauver les océans, mais si on ne fait rien « dans les 30 prochaines années, 25 à 30% des océans vont être dégradés définitivement », a déploré le marin. Réagir à tout prix Le navigateur met en avant l’importance de l’engagement individuel dans la lutte contre la pollution plastique des océans. Il exhorte chacun à réduire sa consommation de plastique, à recycler correctement et à soutenir les initiatives visant à protéger nos écosystèmes marins. Des gestes simples tels que l’utilisation de sacs réutilisables, l’abandon des pailles en plastique et la participation à des opérations de nettoyage des plages peuvent avoir un impact significatif. M. Bourgnon rappelle que chaque petite action compte et que nous devons tous être impliqués pour préserver notre environnement. L’initiative du MANTA est déjà soutenue par de nombreux partenaires et sponsors, y compris des institutions internationales telles que l’ONU. Yvan Bourgnon espère que le projet attirera davantage d’attention et de soutien, car il considère la lutte contre la pollution plastique comme une responsabilité mondiale. En adoptant des pratiques durables et en soutenant les initiatives de préservation des océans, nous pouvons protéger nos précieux écosystèmes marins pour les générations futures, conclut le skipper.