L’association des maires Ville & Banlieue, qui regroupe 120 communes de toutes tendances, a rédigé cet appel tel un SOS politique lancé à ceux qui briguent l’Elysée. Voici leurs revendications en douze points.
Instaurer une péréquation financière nationale et locale permettant aux villes de banlieue, ayant sur leur territoire les populations les plus pauvres, d’offrir à leurs habitants un service public local comparable à la moyenne des villes françaises.
Mettre les banlieues, au-delà de la politique de la ville, dans la logique de l’aménagement du territoire et du développement dès 2007.
Faire des villes de banlieue, à l’occasion de leur renouvellement urbain, des villes phares de l’habitat et du développement durable.
Accorder une priorité nationale à la desserte des villes de banlieue mal reliées aux réseaux efficaces de transports en commun.
Redessiner des intercommunalités proches de la réalité des bassins d’emploi et d’habitat, pour lisser les disparités dans les agglomérations, au lieu de favoriser les regroupements ségrégatifs, comme souvent en Ile-de-France.
Appliquer la loi SRU (article 55) pour développer l’offre de logements sociaux accessibles dans toutes les communes des agglomérations. Privilégier fiscalement les communes qui bâtissent. Etendre le renouvellement urbain aux quartiers d’habitat indigne.
Rapprocher quartiers en difficulté et pôles de richesse économique par des programmes ciblés de formation professionnelle et des dessertes efficaces. Lever les blocages administratifs et financiers à la création de petites entreprises, et les accompagner.
Faire de la lutte contre l’échec scolaire une cause nationale. Créer des collèges et lycées d’excellence en banlieue, des internats éducatifs dans chaque agglomération.
Remettre en activité la police de proximité, faire évoluer la formation de la police, retisser des liens de confiance avec la population. Développer les systèmes alternatifs à l’incarcération, les sanctions éducatives, tout en s’attaquant à la rénovation des prisons.
Soutenir ceux qui concourent à faire de la banlieue le symbole des mixités réussies. Défendre la laïcité des espaces et des services publics pour promouvoir une société ouverte, démocratique, fraternelle, tournant le dos aux formes diverses de séparatisme culturel.
Promouvoir les villes de banlieue qui font de la lutte contre toutes les discriminations une priorité politique, en donnant l’exemple dans leurs services municipaux et dans leurs villes.
Rassembler dans un ministère des Territoires, la Ville, le Logement, l’Aménagement du territoire et la Direction générale des collectivités locales.