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Le lac Tchad menacé de disparition

Le lac Tchad s’évapore progressivement. La croissance démographique, le développement des activités agropastorales et la désertification ont entraîné une dégradation préoccupante de la faune et la flore. Gos G. Lenckonov pour CsA (Congo site Actualités) nous donne les raisons, les conséquences et les pistes étudiées pour contrer la disparition du lac Tchad, point d’eau vital pour plus de 20 millions d’habitants.

Le lac Tchad est situé au cœur d’un territoire aride et chaud, à la frontière sud du désert du Sahara. Il s’assèche rapidement en raison du réchauffement climatique et de la consommation d’eau des populations riveraines. Sa superficie en eau est passée de 25.000 km2 en 1963, à 5.000 km2 dans les années 2000 ; soit un recul de 500 km2 par an.

La diminution de la pluviosité a été accentuée par de graves sécheresses dans les années 80. D’après certaines prévisions climatiques, au rythme actuel le lac Tchad pourrait disparaître d’ici une vingtaine d’années. Ce scénario, considéré par des experts comme «catastrophiste» est en exemplaire d’une situation de plus en plus préoccupante qui a des conséquences sur l’écosystème.

Les spécialistes estiment que les précipitations ont diminué de 15 à 20%. Ce déficit en pluie se fait également ressentir sur tous les fleuves de la région. Selon les hydrologues, la quantité d’eau qui les alimente a baissé de 40 à 60% depuis le début des années 70, années qui marquent la fin des années humides. En plus du manque de précipitations, la baisse du niveau des nappes souterraines explique également le rétrécissement de ces cours d’eau qui auparavant, contribuaient à entretenir le niveau du lac Tchad.

Un sommet s’est tenu récemment à Abuja (Nigeria) sur ce lac, sous l’égide de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT). Ce sommet a connu la participation d’un panel d’experts et de bailleurs de fonds, chargés d’étudier la faisabilité des différents projets. Les participants ont planché sur le rôle économique du Bassin du lac Tchad et les moyens de lutte contre sa disparition.

Les experts de la Commission du Bassin du lac Tchad ont retenu deux projets, visant à renflouer le lac en transférant une partie des eaux des fleuves Oubangui et Chari vers le lac Tchad. Ces deux cours d’eau faisant partie du Bassin du Congo, un tel projet ne peut être élaboré sans l’avis des pays pourvoyeurs, notamment la République démocratique du Congo (RDC), la République centrafricaine (RCA) et le Congo. Tel a été la raison de la présence du Président Sassou Nguesso à ce sommet de la Commission du Bassin du lac Tchad.

Les experts se sont interrogés sur les conséquences du transfert d’une partie des eaux de l’Oubangui vers le lac Tchad sur la biodiversité. Autrement dit, l’on doit s’assurer que cette opération ne détruira pas des sites protégés ou n’affectera pas la stabilité des sols.

A cet effet, le Président Sassou Nguesso a indiqué que le transfert d’une partie des eaux de l’Oubangui vers le lac Tchad nécessitait des études de faisabilité.

«Des études seront menées en tenant compte des projets sur le fleuve Oubangui, notamment le projet de construction du barrage sur ce fleuve. Ce projet vise à amener l’électricité en République centrafricaine, dans la région de l’Equateur en RDC et dans la partie septentrionale de notre pays, la République du Congo», a-t-il annoncé.


> Pour en savoir plus sur le lac Tchad :

Le lac Tchad est un grand lac peu profond d’Afrique. Son rôle économique est très important, car il doit fournir l’eau à plus de 20 millions de personnes des quatre pays limitrophes : le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigeria.
Le bassin hydrographique du lac est théoriquement de 2 380 000 km², mais le bassin actif n’est en fait que de 967 000 km². Le principal apport, pour 90 %, vient du fleuve Chari et de son affluent Logone, tous deux issus des montagnes de la République centrafricaine. Le Komadugu-Yobé, issu du Nigeria, est affaibli par la présence de deux barrages.

Jadis l’un des plus grands lacs du monde, le lac s’est réduit considérablement pendant les quarante dernières années. Dans les années 1960, il couvrait un secteur de plus de 26 000 km². En 2000, il était tombé à moins de 1 500 km². Le déficit de pluviosité combiné à une plus grande utilisation des eaux du lac et des rivières pour l’irrigation expliquent ce recul dramatique. Sa faible profondeur, au maximum de 7 mètres, le rend fragile et très dépendant des fluctuations saisonnières. La navigation y est désormais impossible.

Le recul du lac dans les années 1970-80 n’a pas eu que des inconvénients. Les nouvelles terres émergées, encore humides, ont permis d’entreprendre des cultures très productives surtout au sud du lac, côté tchadien. Ces rives sont devenues un véritable potager pour Ndjamena (fruits, légumes mais aussi céréales, riz, maïs…). L’agriculture de décrue fit vivre confortablement environ 40 000 Tchadiens.

La NASA a financé une étude sur le lac Tchad dans le cadre de son système d’observation de la Terre. Les variations sont suivies par satellite artificiel, afin de prévenir les riverains des modifications attendues. Cependant, les spécialistes sont très pessimistes quant à l’avenir du lac.

Source : wikipedia.org, l’encyclopédie libre

> Pour aller plus loin :
Radio France Internationale consacre un dossier sur la disparition du lac Tchad : Article + photos évolutives de la NASA.

Le Tchad est l’un des berceaux de l’Humanité. A ce titre, la disparition annoncée dans moins de 20 ans de ce réservoir d’eau, vital à la survie des Hommes, lui donne une dimension d’autant plus symbolique.

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