« Le coaching tiendra donc toutes ses promesse s’il nous aide à progresser harmonieusement dans trois directions complémentaires : vers soi, vers l’autre et vers la recherche du sens de la vie. » M . Giffard dans son livre « Coaché ».
C’est l’accompagnement d’une personne à un moment clé ou charnière de sa vie personnelle ou professionnelle. Le coach met son expérience et tous ses sens au service de cette nouvelle route qui se dessine devant son client. Avec un mot-clé : l’écoute.
L’équilibre vie intérieure – vie extérieure
Je rencontre dans ma pratique des personnes en phase de changement passant des caps plus ou moins difficiles. Pour certains, le but à l’horizon est assez clair (« trouver un travail à l’issue de mes études, changer de profession, élargir ma clientèle … »). Les étapes se mettent en place avec le client, à son rythme et l’atteinte de l’objectif est facilement visible.
D’autres, que j’évoque aujourd’hui, arrivent avec des constats du type « tout semble bien aller dans ma vie (boulot, famille, santé..) mais je suis complètement déprimée et je ne sais pas pourquoi » ou bien « j’ai 48 ans et j’ai l’impression de m’agiter en attendant la mort », « je n’arrive à rien ». Ce que j’entends au-delà des larmes et des mots de détresse est souvent un cri de l’âme, un appel, une soif de rencontre … avec soi.
Quand la vie extérieure est plutôt réussie, cet écho se manifeste des profondeurs de l’être. Pas toujours facile à entendre et encore moins à écouter.
Que faire avec ce mal être ? Justement cesser de faire ?
Comment ralentir un peu la course infernale des actes du quotidien, de l’utile, de l’efficace, du rentable ?
Comment apprendre ou retrouver le silence, l’attention à sa propre respiration, au rythme de son souffle ?
Réinventer des moments de rencontre et d’intimité… avec soi-même.
J’incite la personne à s’accorder du temps, pour sa vie intérieure. Se mettre à l’écoute de sa voix interne, de ses intuitions, de signes et repères nouveaux pour prendre des décisions offrant à la vie toute entière plus d’intensité, de saveur, de musique.
Ceci semble évident à quelques-uns, aisé pour certains mais tellement difficile pour d’autres. Et pourtant à force d’exercices proposés puis testés, le client se sent mieux progressivement. Il ne peut que constater qu’une nouvelle fluidité est entrée dans sa vie. Le processus est enclenché. Les événements et personnes de son entourage commencent à être rencontrés différemment. Ces résultats paraissent parfois troublants pour le client … mais c’est un équilibre nouveau qui s’est installé.
L’équilibre masculin-féminin
Ce type de constat avec ce langage ne peut pas s’établir avec tous ni dans tous les milieux. Lors d’interventions en entreprise – privées ou publiques – j’entends d’autres plaintes : « démotivation, perte d’intérêt pour mon travail, difficulté à passer un niveau hiérarchique, à déléguer, à m’organiser ou à m’intégrer dans une nouvelle équipe ». Vocabulaire et contexte différents. C’est la relation à l’autre – le collègue, le service, la structure – qui est souvent évoquée car posant problème.
Ces personnes n’ont souvent pas suffisamment tenu compte des changements qui ont eu lieu autour d’eux. Depuis quelques années les relations au travail se sont progressivement mais profondément modifiées. Après la vague du management dit participatif, il est resté dans les bouches et dans les mœurs des termes comme persuader, négocier, partager, concilier ou décider à plusieurs.
Aujourd’hui de nouvelles compétences relationnelles sont exigées dans le monde professionnel où que ce soit, nous demandant parfois de revoir notre façon d’agir… et d’être. La personne devra alors développer un plus grand souci de l’autre : écoute, délégation, concertation, partage de l’information, avec une conception plus féminine des rapports humains [[on parle pour l’entreprise par exemple de « quotient féminin », mettant en avant les valeurs dites féminines comme l’écoute, l’intuition, la créativité, la capacité à concilier ou former un consensus autour d’un projet, le sens du collectif ou encore la compréhension du multiculturel. Un savant mélange de ces qualités avec celles dites masculines car tournées vers l’efficacité, la rentabilité et le pragmatisme serait un signe de bonne santé des entreprises. (Cf.:« Le quotient féminin de l’entreprise » par Agnès Arcier- Ed. Village Mondial.)]].
Les responsabilités s’appuieront plus sur une force intérieure que sur une domination extérieure. Et aussi dans certains cas un pouvoir de décision rapide et parfois tranchant est indispensable. La personne, homme ou femme devra alors composer un alliage subtil de ces deux types de comportements, puisant dans des qualités, ressources et valeurs différentes.
Les structures aussi peuvent se remettre en cause dans cette même direction si elles veulent assurer un développement durable. Avec mes clients, je vais alors me faire miroir de leur capacité à être attentif à l’autre, à stimuler la créativité ou à fédérer autour d’un projet commun. C’est sous forme de questionnement que nous avançons ensemble vers une meilleure perception des ressources ou des limitations.
Là encore, la personne va voir, entendre et sentir des changements en elle ou autour d’elle et des résultats qui vont souvent bien au-delà des attentes ou de ce qui a été imaginé.
Le Coach : en recherche permanente d’équilibre
Pour répondre au besoin d’évoluer de son client, le coach se doit d’être lui-même dans la recherche de cet équilibre – je dis bien recherche ! – se reposant dans ce point central où tout est possible et ouvert. En effet il a le choix à chaque instant entre parler et se taire, suivre un schéma d’entretien et improviser, laisser le client suivre sa logique de déduction et partager son intuition, inciter à faire et à être, rester dans le présent et regarder le cap du client au futur, tendre vers un objectif et se détacher des résultats, stimuler en encourageant doucement et en poussant toujours les limites…
Pas de recette miracle mais juste un pas après l’autre « au rythme de la foi ». C’est pour moi le challenge de ce métier : cultiver une ouverture et une attention à l’autre fine, sensible, précise pour développer le discernement qui laissera émerger la parole ou le silence… juste.
C’est cette qualité de présence – fruit du temps passé avec soi hors de la pensée et des projections – qui va développer l’amour et la conscience, berceau de cet accompagnement. Et alors par une mystérieuse alchimie le vrai sens de cette démarche apparaît, donnant à la Vie plus de Sens.