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Biocoop invite les consommateurs à mieux comprendre le marché des fruits et légumes

Le bio trop cher ? Fruits et légumes bio 70% plus chers : oui, mais…

Suite à l’étude de Familles rurales qui concerne les fruits et légumes bio, Biocoop souhaite rappeler des éléments que ce document ne précise pas. Face à un tel sujet, Biocoop souligne l’importance pour les consommateurs d’avoir une meilleure connaissance des enjeux de l’agriculture biologique et plus particulièrement de la réalité du marché des fruits et légumes afin de comprendre une telle étude.

Une étude à pondérer selon Biocoop « Le marché des fruits & légumes est en fluctuation quotidienne. La saisonnalité des produits, les volumes de production et les conditions climatiques sont des paramètres qui influent sur les prix et ce, tous les jours » explique Marc Heber, Directeur secteur fruits & légumes de Biocoop. La météo est un élément déterminant dans la production de fruits & légumes bio. Pourtant, l’étude ne prend pas en compte les conditions météorologiques de 2010, des conditions qui ont été très difficiles pour l’agriculture biologique (gelées et froid tardifs, pluie insuffisante). « En production biologique, les légumes et les fruits sont en plein champ ou dans des abris dépourvus de moyens de forçage. Ils sont bien plus soumis aux aléas climatiques que les productions conventionnelles, souvent sous serres chauffées et hors sol. Les fluctuations de la consommation et le jeu de l’offre et de la demande s’opèrent en défaveur des producteurs » reprend Marc Heber. Pour Biocoop, une enquête portée sur une saison complète, pendant 2 ou 3 ans, eût été alors plus pertinente. Elle aurait probablement révélée une différence de coût plus insignifiante. La consommation de produits bio est avant tout une consommation responsable qui prend en considération des facteurs environnementaux et humains rappelle également Biocoop. En amont du prix final, il y a le coût de revient du produit à la charge de celui qui le produit : l’agriculteur. L’agriculture biologique exige beaucoup de main d’œuvre et un savoir faire précis qui méritent, comme toutes compétences, d’être rémunérés à leur juste valeur. Des coopératives comme Norabio ou des réseaux de distribution comme Biocoop attachent une importance particulière à la juste rémunération du producteur afin que celui–ci puisse vivre décemment de ses productions. « L’agriculture biologique ne prendra pas le même chemin que l’agriculture conventionnelle ! Aujourd’hui, un agriculteur en conventionnel ne peut plus vivre de sa production – bradée au profit des grands distributeurs- mais doit compter sur les aides et les subventions de l’Etat pour survivre » commente Marc Paugam, Directeur de l’APFLBB (Association des Producteurs de fruits et de légumes biologiques bretons). Vincent Lestani, Directeur de la CABSO (Coopérative des Agriculteurs Biologistes du Sud Ouest) ajoute : « La moitié des agriculteurs vivent avec moins que le SMIC. Alors que le rôle du paysan est de plus en plus marginalisé, la bio propose une alternative qui repose sur des enjeux de partage. La bio qui emploie une main d’œuvre de longue durée et moins saisonnière, contribue aussi au maintien d’un tissu social en milieu rural. » Un consommateur dupé Avec leurs pratiques de prix bas, les grands distributeurs font croire aux consommateurs qu’il est possible de payer fruits & légumes en dessous de leur prix de revient, sans qu’il n’y ait aucune conséquence. Les consommateurs sont alors déconnectés du prix réel. Les coûts cachés du conventionnel Nappes phréatiques polluées, abeilles en voie d’extinction, pesticides inhalés par les producteurs et dispersés dans l’environnement, des OGM dans les aliments…Face à ces conséquences, des mesures sont prises et mises en place que les producteurs mais surtout les consommateurs payent indirectement par leurs impôts. La facture sur l’environnement et la santé est lourde ! Des mesures concrètes pour baisser vraiment les prix de la bio ? La production biologique est encore insuffisante en France pour répondre à la demande des consommateurs. Il faut donc développer l’agriculture biologique pour que les prix baissent sans pour autant léser les producteurs. Le Grenelle de l’Environnement a fixé un objectif de 6% de la SAU (surface agricole utile) exploités en agriculture biologique pour 2010. A moins de 5 mois de l’année 2011, seuls 2,5% de la SAU lui sont dédiés. Soutenir la conversion pour développer l’agriculture biologique Pour un agriculteur, être en conversion est un pari sur l’avenir : il investit et s’investit tandis que sa production ne pourra être vendue comme production biologique (il faut attendre 3 ans). Pour lever ce frein et inciter à la conversion, des aides et des subventions conséquentes doivent être débloquées par l’Etat et les organismes concernés. « Avec Horizon 2012, le Ministère de l’alimentation, de la pêche et de l’agriculture a estimé, pour 2010, à 29 M d’euros, une enveloppe destinées aux aides à la conversion et au maintien à l’agriculture biologique. Or, il faudrait moins soutenir l’agriculture intensive polluante et génératrice de coût environnemental pour la société (pollution des nappes phréatiques, d’appauvrissement sociétal désertification rurale), insécurisant pour le consommateur (résidus de pesticide) au profit de l’agriculture biologique qui apporte une réponse concrète à ces trois problèmes. » explique Vincent Lestani.

Pour rappel : les résultats de l’étude réalisée par Familles rurales

L’enquête a été menée grâce à 80 membres de l’association qui ont parcouru 38 départements en juin et juillet. Ils ont relevé les prix de 8 fruits et 8 légumes, aussi bien « bio » qu’issus de l’agriculture traditionnelle. En voici les principaux résultats: – Fruits : Le panier de fruits bio (pomme, melon, abricot, cerise, fraise, pêche, nectarine, poire) est 68% plus cher que le même panier composé de fruits issus de l’agriculture traditionnelle. Soit, en moyenne, 5,54 euros/kilo contre 3,29 euros/kilo. De manière générale, les fruits ont augmenté de 11% cette année (par rapport à 2009). – Légumes : Le panier de légumes bio (aubergine, carotte, courgette, haricot vert, poivron, pomme de terre, tomate, salade) est 69% plus cher que le même panier de légumes issus de l’agriculture traditionnelle. Soit, en moyenne, 3,23 euros/kilo contre 1,91 euros/kilo. De manière générale, les légumes ont augmenté de 5,5% cette année (par rapport à 2009). Les disparités atteignent des sommets pour certains produits. En moyenne, les nectarines « bio » coutent 7,67 euros/kilo, soit 121% plus cher que les nectarines issues de l’agriculture traditionnelle. Les haricots verts « bio » coûtent en moyenne 7,21 euros/kilo. Soit deux fois le prix des haricots verts issus de l’agriculture traditionnelle Le bio coûte plus cher en supermarché qu’en petit commerce Selon les relevés de prix de Familles rurales, les fruits et légumes « bio » coûtent plus chers en supermarchés et hard discount qu’en magasins spécialisés dans le « bio ». Les fruits « bio » en supermarché = en moyenne, 4,88 euros/kilo. Les fruits « bio » en magasin spécialisé « bio » = en moyenne, 4,29 euros/kilo. Selon Familles rurales, si une famille de quatre enfants respecte les recommandations de l’OMS (à savoir 400 grammes de fruits et légumes par personne et par jour), ça lui coûte 126 euros par mois. – Consultez le site de Familles rurales en cliquant ici.

 

A propos de Biocoop : Biocoop, acteur militant et engagé depuis 25 ans pour le développement d’une agriculture biologique, souligne que vendre et consommer sont des actes responsables qu’un prix devrait illustrer au mieux. Plus particulièrement lorsqu’il s’agit de produits qui impliquent le travail de femmes et d’hommes qui vivent d’une production aléatoire.

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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2 Commentaires

  1. Le bio trop cher ? Fruits et légumes bio 70% plus chers : oui, mais…
    Un article intéressant pour modérer (et expliquer) le surcoût du bio.
    Petit aparté concernant le textile bio:
    on trouve chez les grandes marques des textiles soi-disant « bio » à des prix défiant toute concurrence. Le problème est qu’il s’agit bien souvent de faux bio : le volume de coton biologique produit de par le monde ne suffit pas, loin de là, à confectionner tous les textiles pourtant étiquetés bio !
    Voir le documentaire « du poison dans nos vêtements » diffusé par ARTE en juillet dernier.
    Seuls les entreprises spécialisées, transparentes sur l’origine de leur produit sont fiables.
    Ecologiquement
    Stéphanie de BIOTISSUS

  2. Le bio trop cher ? Fruits et légumes bio 70% plus chers : oui, mais…
    Les prix des fruits et légumes bio sont manifestement plus chers d’un point de vue strictement comptable, soit.

    Mais j’ai cru comprendre, que l’apport NUTRITIF du BIO, est 2 à 3 fois plus riche que celui issue d’une production « conventionnelle »: en d’autres termes, consommer une tomate bio par exemple « reviendrait » à en consommer 2 ou 3 traitées…?
    Sans parler que les « molécules des traitements phytosanitaires »… nous les retrouvons et les ingérons sans rien savoir de leurs toxicités combinés les unes aux autres!

    Sans parler non plus du goût, et encore moins des apports nutritifs absents dans la production « industrielle »…

    Par exemple, le sélénium, serait quasi-absent dans nos fruits et légumes « modernes », car l’exploitation mortifère de nos terres aurait fait « disparaître » cet oligoélément essentiel… de nos terres cultivées …à la « va comme j’te pousse »!

    Comme disait JD, on nous cache tout, on nous dit rien!

    Si c’est la cas, le prix du bio est au final… moins cher que le conventionnel, …pas nocif et même salvateur!

    Reste à savoir ce qu’il en est réellement, et s’il y a des études indépendantes (!) qui traitent de ce sujet…?

    Si des personnes ont des connaissances et/ou des informations sur ce point, merci de les donner!

    Salutations!