Peuples Solidaires/ActionAid, la Confédération paysanne, Artisans du Monde et ATTAC lancent leurs mobilisations dans la perspective du G20 agricole qui se tiendra les 22 et 23 juin à Paris. Une vingtaine de débats sur les enjeux agricoles du G20 sont organisés dans toute la France. Ces événements seront animés par des intervenant- e-s Action Aid des pays du Sud (Brésil, Nigéria et Haïti) et des paysan-ne-s de la Confédération paysanne (France).
Lancement également d’une pétition, à l’intention du Président de la République et du Ministre de l’Agriculture, qui leur sera remise à la veille du Sommet des chefs d’Etat du G20, début novembre, à Cannes. Cette pétition, soutenue par de nombreuses organisations de la société civile française[[AITEC, Les Amis de la Terre, Campagne ‘Mondialisons nos Solidarités », CCFD, Comité Français pour la Solidarité Internationale (CFSI), CRID, Eau Vive, Elevages Sans Frontières, Fédération Syndicale Unitaire (FSU), Frères des Hommes, GRET, Ingénieurs Sans Frontières, Marche Mondiale des Femmes France, Oxfam France, Réseau Foi et Justice Afrique Europe, Ritimo, Solidarité, Terre des Hommes France, l’Union syndicale Solidaires.]], peut être signée en ligne via internet :
– www.peuples-solidaires.org/allo-le-g20
– www.france.attac.org
Pour David Erhart, responsable des campagnes et du plaidoyer chez Artisans du Monde « Le G20 risque de se contenter de mesures marginales, alors que ce sont des réformes en profondeur dont nous avons besoin », « Notre pétition lance un appel en ce sens »
Au cours des trente dernières années, les outils de régulation en matière agricole ont été démantelés, au Nord comme au Sud, mettant en concurrence brutale des formes d’agriculture très différentes. Les politiques publiques favorisent l’agriculture intensive et les politiques de développement agricole soutiennent essentiellement les investissements dans l’agriculture industrielle exportatrice, pour répondre à une demande croissante alimentaire et non alimentaire (comme les agrocarburants) des pays du Nord.
« La crise alimentaire de 2007-2008 a une nouvelle fois mis en évidence l’incapacité des politiques de libéralisation du commerce et du modèle de l’agriculture industrielle, à répondre aux besoins alimentaires de l’humanité : de telles politiques sapent les agricultures locales. Quant à l’agriculture industrielle, elle ne vise que la couverture des besoins des consommateurs solvables. Les petites exploitations produisent plus de la moitié de la nourriture dans le monde. Ce sont elles qui constituent la meilleure réponse à la faim dans le monde », constate Aurélie Trouvé, Vice-Présidente d’ATTAC.
« Nous appelons à un changement de modèle : les Etats du G20 doivent s’engager à soutenir l’agriculture familiale et paysanne et la production vivrière ; organiser les politiques commerciales et de stockage pour satisfaire en priorité les besoins alimentaires ; encadrer strictement les marchés agricoles physiques et financiers ; et mettre fin aux accaparements de terres », a ajouté Isabelle Brachet, chargée de mission G8-G20 de Peuples Solidaires/ActionAid. Ces questions seront au coeur des débats organisés dans toute la France, en amont du G20 agricole.
« Le G20 n’a pas la légitimité pour prendre des décisions qui ont un impact sur l’ensemble de la planète. Il doit s’inscrire dans le cadre d’une politique internationale conduite à l’ONU ou sous son égide », conclut Geneviève Savigny, secrétaire nationale de la Confédération paysanne. « Nous appelons à renforcer, réformer et démocratiser les Nations unies, afin qu’elles deviennent l’instance principale de décision de ces régulations mondiales, fondées sur la souveraineté alimentaire, la coopération et la solidarité ».
Associations partenaires :
– Peuples Solidaires/ActionAid : www.peuples-solidaires.org
– Confédération paysanne : www.confederationpaysanne.fr
– Attac : www.france.attac.org
– Artisans du Monde : www.artisansdumonde.org