Si l’homme avait disposé d’une boussole il y a 800 000 ans, il aurait ainsi pu constater que notre pôle Nord était au pôle Sud et que notre pôle Sud était au pôle Nord.
Non seulement la Terre peut perdre le nord, mais cela lui est déjà arrivé plusieurs fois. Si l’homme avait disposé d’une boussole il y a 800 000 ans, il aurait ainsi pu constater que notre pôle Nord était au pôle Sud et que notre pôle Sud était au pôle Nord. C’est à cette époque que s’est produite la dernière inversion magnétique des pôles en date. Mais plus on remonte dans le temps, plus on en trouve. On estime aujourd’hui que ces inversions se sont produites à raison de cinq fois en moyenne par million d’années.
Mais la route scientifique a été longue pour en arriver là. Après la découverte par les Chinois, aux alentours de l’an mille, du magnétisme de la Terre et de la boussole, cinq siècles vont s’écouler avant la première explication documentée du phénomène. C’est William Gilbert, le médecin d’Élisabeth I d’Angleterre, au XVIe siècle, qui montre qu’un globe uniformément aimanté peut produire un champ magnétique à deux pôles.
Faire d’un gigantesque aimant l’explication du champ magnétique terrestre perdura longtemps. Ce n’est qu’après la découverte de la pile électrique par Volta en 1800 et les premières observations des propriétés du courant électrique, qu’Ampère va en caractériser les «émanations» magnétiques. C’est donc tout naturellement qu’il propose que le champ magnétique de la Terre soit le résultat d’un ensemble de piles électriques disséminées dans la planète. Ce qui n’est pas tout à fait exact.
L’une des théories actuelles expliquant le champ magnétique terrestre estime que des courants électriques naissent dans le noyau de la planète, une partie de celui-ci étant liquide et en mouvement. L’intérieur de la Terre agirait donc comme une énorme dynamo. C’est l’invention, à la fin du XIXe siècle, du magnétomètre, appareil capable de mesurer l’intensité du champ magnétique, qui va débloquer les choses.