Panique Générale titre cette semaine Le Nouvel Observateur. L’hebdomadaire revient cette semaine sur l’histoire d’un petit trader de 31 ans, entré par la petite porte dans la prestigieuse salle des marchés d’une des plus illustres institutions financières et qui lui a finalement fait perdre 5 milliards d’euros. Réputée invulnérable, la Société générale dirigée par la poigne de fer de Daniel Bouton a accumulé au fil des ans tous les ingrédients d’un scandale mondial : arrogance des dirigeants, inefficacité des contrôles, autisme et rapacité des traders, voire complicité. Jérôme Kerviel a donc encore fait la une de la presse cette semaine. Mais c’est désormais vers le patron de la Société Générale que tous les regards se tournent. Brillant et brutal, habile et arrogant, Daniel Bouton a vanté le libéralisme et les lois du marché, résume Thierry Philippon dans le Nouvel Observateur. Les folies d’un de ses traders l’ont terrassé. Et le journaliste de poursuivre : Avec ses cigares grand format et ses costumes rayés, cet ancien haut fonctionnaire s’est coulé avec un évident plaisir dans ses habits de patron. Il aime la provocation : lorsqu’on évoque devant lui les revenus des dirigeants d’entreprise, il prend un sourire gourmand pour expliquer à ses visiteurs qu’il n’est que le cinquantième salaire de sa banque, compte tenu des bonus versés à quelques golden boys. Mais ce capitalisme là, les Français ne l’aiment pas… Pendant ce temps, assez discrétement, Total fait appel de sa condamnation dans le procès de l’Erika et a tenté, selon Marianne, de dissuader les collectivités locales de se pourvoir à leur tour en appel, en échange d’un règlement immédiat des indemnités, assorti d’une prime de désistement… Tandis que ses salariés manifestent pour l’augmentation de leur pouvoir d’achat et l’amélioration de leurs conditions de travail, la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution fait du développement durable et signe avec Borloo une «déclaration d’intention» en six points afin d’«orienter les choix des consommateurs vers les produits écologiques». Et l’Homme dans tout ça ? Rappelez-vous de la caissière interrogée par France 2 qui après 30 ans de service dans une des principales enseignes de ce pays est garcieusement payée 810 € pour trente heures de travail… Le développement durable ne peut se traduire uniquement par l’application de mesurettes écologiques… et se contenter d’un vernis vert. Noble est l’intérêt général que devrait remplir les entreprises. Il est temps de remettre l’économie à sa juste place : un outil pour améliorer les conditions de l’Humanité et non un but en soi.
Coup de projecteur : Les pétroliers, ces nouveaux intouchables
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Monde : La bataille de l’uranium a commencé au Niger
Chef historique de la rébellion touareg au Niger, Rhissa Ag Boula annonce dans Le Nouvel Observateur (N°2256 -semaine du 31 janvier 2008) le lancement d’une offensive contre les mines, les usines et les convois d’uranium. «Nous n’avons pas le choix, dit-il au Nouvel Obs, car le régime de Niamey ne respecte pas les accords de paix de 1995 et se livre à une terrible répression contre les civils». Extrait de son interview : « Cinquante ans après l’indépendance du Niger, les Touaregs n’acceptent plus que d’autres gèrent leurs affaires à leur place. Nous en avons assez d’être dominés ! Les Touaregs vivent sur les deux tiers du pays, avec une zone de 90 000 kilomètres carrés riche en uranium et en pétrole. A partir de 2006, le gouvernement a distribué des concessions d’uranium comme des petits pains ! Canadiens, Australiens, Chinois, Indiens, Sud-Africains et Français, tout le monde a été servi. A eux seuls, les Chinois ont obtenu 40% des nouvelles concessions et ils construisent des cités minières, amenant avec eux leurs propres ouvriers. Au total, 120 permis d’exploitation ont été délivrés en un an, sans consulter la population et sans parler des conséquences sur l’environnement. Aujourd’hui, les prix de l’uranium montent, la nouvelle énergie est surtout nucléaire, et chacun veut avoir une centrale nucléaire civile. Le Niger, déjà cinquième producteur d’uranium, est sur le point de parvenir au deuxième rang mondial. Trois nouvelles zones de recherches pétrolières ont été ouvertes à des sociétés chinoises, américaines et françaises (Total). La Chine vend ses armes – mines, véhicules, chars – au gouvernement,et c’est une société d’Etat chinoise qui distribue toutes les commissions à une mafia pilotée par le fils du président nigérien. Sans compter les droits d’exploitation des mines payés au ministère des Mines. »La météo, un business d’avenir
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Les scientifiques s’interrogent sur l’intérêt écologique des agrocarburants
Comment a-t-on pu s’engager aussi rapidement dans la production d’agrocarburants ? C’est la question qu’ont fini par se poser, un peu interloqués, les quelques cinquante chercheurs et experts participant à un séminaire sur « Agrocarburants et développement durable » organisé à Grenoble par le service de la recherche du ministère de l’écologie les lundi 28 et mardi 29 janvier. En 2003, les principaux pays occidentaux ont engagé des plans ambitieux de développement des agrocarburants. Depuis lors, les études se sont succédées qui, pour l’essentiel, en ont démenti l’intérêt environnemental. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’ONU, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Chambre des communes britannique ont produit des rapports à la tonalité critique, ainsi que nombre d’articles scientifiques. – Lire l’article de Hervé Kempf paru dans l’édition du 1er février du MondeNicolas Sarkozy stoppe un projet de mine d’or en Guyane
Les associations de défense de l’environnement sont aux anges. Un enjeu symbolique du Grenelle vient d’être tranché en leur faveur par Nicolas Sarkozy. Mercredi 30 janvier, un communiqué de son porte-parole a annoncé sa décision « de ne pas donner une suite favorable au projet d’exploitation de mine d’or à Roura, en Guyane ». En vue d’une exploitation des ressources aurifères « compatible avec la préservation des richesses de biodiversité, le président de la République a souhaité la réalisation d’un schéma départemental d’orientation minière » pour « délivrer des autorisations d’exploitation dans des conditions acceptables par tous », précise le communiqué. […] Le gisement se situe sur la montagne de Kaw, sur le littoral guyanais, dans un écosystème classé en zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (Znieff) de type 1, dans le parc naturel régional, en bordure de la réserve naturelle de Kaw. A l’été 2007, le gouvernement avait gelé le projet à la demande du groupe de travail biodiversité du Grenelle de l’environnement. – Lire l’article Laurent Marot paru dans l’édition du 2 février 2008 du MondeSciences : Mangroves en danger, un volcan sous l’Antarctique …
– Les mangroves disparaissent à un rythme « alarmant » : Les mangroves sont menacées. Depuis un quart de siècle, 20 % de ces écosystèmes tropicaux ont été détruits, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), qui juge cette perte « alarmante ». Dans un rapport rendu public jeudi 31 janvier, la FAO indique que leur superficie totale est passée de 18,8 millions d’hectares en 1980 à 15,2 millions en 2005. « Plus récemment, le taux de perte nette semble avoir ralenti, mais son niveau reste hautement préoccupant », note-t-elle. Consulter l’article paru dans Le Monde du 1er février 2008. – Antarctique : un volcan ferait fondre les glaces : Un volcan subglaciaire serait en partie à l’origine de la diminution de l’épaisseur de la calotte à l’ouest du continent. Un volcan actif sous l’Antarctique ? Loin de relever de la science-fiction, cette hypothèse vient d’être démontrée dans un article publié dans Nature Géoscience. Consulter l’article de Caroline de Malet publié dans Le Figaro du 22 janvier 2008. – Un manteau géologique unique pour notre planète : Un dogme des sciences de la Terre va-t-il s’effondrer ? En proposant, dans Sciencexpress du 17 janvier, l’existence d’un manteau géologique unique pour la Terre, Francis Albarède, professeur de géochimie à l’Ecole normale supérieure de Lyon, remet en cause une vision qui faisait la quasi-unanimité chez les spécialistes depuis trente ans. Consulter l’article de Christiane Galus publié dans Le Monde du 1er février 2008.Les images de la semaine : Fu Long, le bébé panda né dans un zoo et Villes amphibies, îles artificielles
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TELEX Economie : Grande distribution, aviation civile…
– La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) va signer avec le ministère de l’Ecologie une «déclaration d’intention» en six points, dévoilée par Les Echos le 28 janvier dernier. Afin d’«orienter les choix des consommateurs vers les produits écologiques», il est notamment prévu d’expérimenter la mesure de l’impact des produits et d’informer les consommateurs du résultat, par exemple via un étiquetage ; ou de doubler en trois ans le nombre de produits bénéficiant d’un éco-label… tout en communiquant sur ces labels peu connus. – L’A380 teste un carburant alternatif : C’est une première dans l’histoire de l’aviation civile précise Libération (édition du 2 février). Airbus a fait voler vendredi son avion géant, l’A380, avec un de ses quatre réacteurs alimenté à 40 % par un carburant de synthèse liquide dérivé du gaz, le GTL (Gaz to liquids), et à 60 % par du kérosène (les trois autres réacteurs fonctionnaient, eux, à 100% au kérosène). Une expérience menée dans le cadre d’un programme de recherche lancé en 2006 par le constructeur aéronautique pour tenter de réduire la dépendance des compagnies aériennes au pétrole et limiter les émissions polluantes des avions (le GTL n’émet pas de dioxyde de soufre, principale cause des pluies acides).Net : Le Wall Street Journal lance son blog environnement
Voilà un changement de cap important pour un journal reconnu jusqu’à récemment pour ses éditoriaux très sceptiques par rapport à la réalité des changements climatiques. Le Wall Street Journal a historiquement accordé dans ses pages une place de choix aux commentateurs qui désiraient dénoncer les restrictions sur les émissions de GES. Or une évolution graduelle s’est effectuée à partir de 2005, au moment où l’ensemble des médias américains ont modifié leur angle d’approche en ce qui concerne les changements climatiques. L’ouragan Katrina, suivi quelques mois plus tard par le film d’Al Gore (Une vérité qui dérange) et une multitude de rapports scientifiques soulignant l’accélération des changements climatiques ont contribué à changer les perceptions. Voilà donc que le site internet du Wall Street Journal héberge depuis aujourd’hui le blog Environmental Capital, qui compte plusieurs nouveaux articles chaque jour. Environmental Capital promet de mettre l’accent sur les changements climatiques, « qui est un énorme sujet économique ».