Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les crises d’asthme semblaient plus fréquentes certains jours ? La réponse pourrait se trouver dans l’air que vous respirez. La pollution atmosphérique, invisible mais omniprésente, joue un rôle majeur dans l’aggravation de l’asthme et peut même contribuer à son développement.
L’impact de la pollution sur l’asthme
Un beau matin vous vous réveillez en toussant, le souffle court. Premier réflexe vous ouvrez la fenêtre. Et, pas de doute l’air que vous respirez n’est pas celui des montagnes alpines. La pollution de l’air pourrait être le coupable caché derrière vos problèmes respiratoires. Oui, oui, même si vous ne voyez pas cet ennemi invisible, il est là, tapi dans vos poumons. Un pic de pollution et voilà votre asthme qui s’aggrave. Le lien entre pollution et asthme est de plus en plus mis en évidence par les recherches conduites dans les instituts médicaux.
On parle souvent de l’asthme comme d’une maladie mystérieuse, mais en réalité, il y a un suspect numéro un : la pollution de l’air. Des grandes villes aux campagnes il joue les trouble-fêtes avec nos poumons. Lorsque l’on sait qu’au cours d’une forte crise d’asthme, les bronches s’épaississent au point d’empêcher le passage de l’air, mieux vaut inhaler au plus vite quelques bouffées d’une suspension qui agit en dilatant la contraction des muscles des voies respiratoires. Les inhalateurs sont des dispositifs médicaux indispensables dans la prise en charge de l’asthme et la prévention de l’exacerbation des symptômes.
Comment la pollution de l’air déclenche-t-elle l’asthme ?
La pollution de l’air est un mélange complexe de gaz et de particules émis dans l’air par diverses sources, notamment les véhicules, les centrales électriques, les installations industrielles mais aussi l’agriculture ou même des phénomènes naturels comme les pollens. Ces polluants peuvent irriter les voies respiratoires, entraînant une inflammation et un rétrécissement des bronches. Au fil du temps, une exposition répétée peut sensibiliser les poumons, les rendant plus réactifs aux déclencheurs et augmentant le risque de développer de l’asthme.
Selon une étude de l’Institut Pasteur de Lille, on estime que « près de 7 millions de décès sont associés à la pollution de l’air extérieur et intérieur, soit environ 12 % de l’ensemble de décès mondiaux ». Plus affligeant encore, d’après l’OMS « 90% de la population urbaine ne respire pas un air sain » avec une conséquence directe sur notre santé respiratoire.
Les niveaux élevés de polluants ont tendance à aggraver les symptômes, entraînant des difficultés respiratoires, des sifflements et une oppression thoracique. Les bronchodilatateurs à action rapide, comme les sprays Airomir ou Ventoline, tous deux à base de salbutamol, ou Combivent, contenant à la fois du salbutamol et de l’ipratropium, peuvent sauver des vies en soulageant rapidement les symptômes. Utilisés correctement, les risques d’effets secondaires sont réduits, car la majeure partie du médicament inhalé atteint les poumons. Les effets secondaires d’Airomir, de Ventoline ou d’autres traitements contre l’asthme peuvent varier d’une personne à l’autre. Ils peuvent inclure des tremblements, des palpitations et une sécheresse de la bouche mais le corps peut généralement s’y adapter avec le temps. Les nouveaux médicaments contre l’asthme sont généralement mieux tolérés et ont moins d’effets secondaires, mais il est toujours important d’en discuter avec son médecin.
Quelles sont les populations les plus vulnérables face à la pollution et à l’asthme ?
Les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes souffrant d’autres maladies respiratoires sont particulièrement vulnérables face à la pollution et à l’asthme.
Les poumons, en développement, des enfants sont plus sensibles aux agressions extérieures. D’après un rapport de l’Unicef France, plus de trois quarts des enfants respirent un air pollué.
Les personnes âgées ont souvent un système immunitaire affaibli et sont donc plus susceptibles de développer des infections respiratoires, aggravant l’asthme. Certaines souffrent aussi d’autres pathologies (maladies cardiaques, diabète), rendant l’asthme plus difficile à contrôler.
Du côté des femmes enceintes, la grossesse modifie le système respiratoire avec comme conséquence une plus grande sentibilité aux irritants et des risques pour le foetus. Les médecins sont formels : l’exposition à la pollution pendant la grossesse peut augmenter le risque de développer de l’asthme chez l’enfant.
Enfin, certaines personnes ont des maladies respiratoires telles que la bronchite chronique, l’emphysème, ou encore des allergies sévères. Ces maladies aggravent les symptômes de l’asthme.
Comment gérer asthme et pollution ?
On l’aura compris, la pollution de l’air représente un véritable défi pour les asthmatiques. « Un asthme mal maitrisé peut provoquer des symptômes irréversibles et mener vers une crise ou une détresse respiratoire qui peut être mortelle », confie le Docteur Ali Baddredine à la BBC. Mais il existe des solutions pour affronter le fléau environnemental et et mieux gérer cette maladie chronique. Le recours à des applications mobiles pour connaître en temps réel l’indice de la qualité de l’air et le suivi des bulletins météo peuvent s’avérer une aide précieuse. En cas de niveau élevé de pollution, mieux vaut rester chez soi ou sortir avec un masque.
Ces stratégies vous permettront aussi d’adapter vos acitivités physiques. Contrôler son asthme est du ressort du bon sens avant tout. Privilégiez les sessions de sport lorsque la qualité de l’air est bonne, comme tôt le matin ou tard le soir. Choisissez le bon spot: évitez les zones très fréquentées et polluées.
Bien-sûr ne négligez pas la qualité de l’air intérieur. Aérez votre maison, utilisez un purificateur d’air et surtout réduisez l’usage de produits chimiques en privilégiant les produits d’entretien naturels et en limitant l’utilisation de produits parfumés.
Enfin, suivez votre traitement médical et gardez toujours à votre portée un inhalateur dès les premiers symptômes de la crise.