Ce n’est qu’une question de décennies avant que l’Homme ne disparaisse complètement. Comme les Romains ou les Mayas, notre civilisation est elle aussi condamnée et pourrait ne pas voir la fin du siècle, selon une étude de la Nasa. L’agence spatiale américaine explique en effet que la surexploitation des ressources et la répartition des richesses de plus en plus inégale seraient à l’origine de cet effondrement précipité. Pour éviter ce scénario catastrophe, il est urgent de réduire les inégalités économiques et la sur-consommation de ressources non renouvelables.
L’effondrement de notre civilisation en quelques décennies
Le dernier rapport choc du GIEC, publié début octobre, alertait déjà sur l’imminence d’un monde en crise permanente. A cette occasion, une autre étude de la NASA qui remonte à 2014, passée à l’époque presque inaperçue, a refait surface. Il y a quatre ans, l’agence spatiale américaine estimait que l’effondrement de notre civilisation surviendrait dans quelques décennies seulement. En cause, la surexploitation des ressources naturelles et l’accroissement des inégalités. De quoi mobiliser de toute urgence la société.
Pour bâtir leur raisonnement, les scientifiques se sont appuyés sur l’histoire d’anciennes civilisations (Romains, Mésopotamiens, Mayas…) et ont comparé les données sur la population, le climat, l’agriculture, l’énergie ou encore la répartition des richesses des différents empires. Ils sont arrivés à la conclusion que, depuis 5 000 ans, les civilisations disparaissent lorsque les hommes surexploitent les ressources et organisent la société entre un petit nombre de riches et une masse de pauvres. La déforestation et la culture intensive du maïs auraient par exemple conduit à l’écroulement des Mayas.
La disparition des plus pauvres entraîne la disparition des élites
Selon les chercheurs, deux scénarios s’offrent à nous. Le premier décrit un monde dans lequel les plus riches, de moins en moins nombreux, s’accapareraient toutes les richesses, laissant les plus pauvres en proie à une famine mortelle. La disparition des travailleurs mènerait peu à peu à celle des élites, privées de main d’oeuvre. Le second scénario repose sur une trop grande exploitation des ressources qui entraînerait là encore la disparition des plus pauvres d’abord, puis celle des plus riches.
Pour éviter ces scénarios catastrophes, l’étude souligne l’importance de réduire les inégalités économiques et la consommation de ressources non renouvelables. En 2015, une autre étude menée par l’université britannique Anglia Ruskin estimait qu’il restait seulement 25 ans à vivre à notre civilisation, en raison de pénuries alimentaires catastrophiques qui surviendraient si rien n’était fait pour changer la donne.
D’autres organismes prédisent cet effondrement, mais il existe des moyens de l’éviter.
L’écrivain américain Jared Diamond évoquait déjà le sujet en 2004 dans son ouvrage Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie. Ce livre mettait en scène un effondrement sociétal avec une composante environnementale, avec dans certains cas le rôle joué par le changement climatique et d’autres faits géopolitiques et économiques.
En 2014, le Goddard Space Flight Center de la NASA a parrainé une étude dénonçant notamment la surexploitation des ressources. Une position soutenue par une autre étude menée en 2015, cette fois par l’Université Anglia Ruskin (Royaume-Uni). Cette dernière estimait qu’il restait seulement 25 ans à vivre pour notre civilisation, en raison de pénuries alimentaires catastrophiques dans le cas où les bonnes décisions politiques n’arrivaient pas.
L’ancien banquier français Julien Wosnitza (24 ans) a été interrogé en mai 2018 par France Info dans le cadre de la parution de son ouvrage intitulé Pourquoi tout va s’effondrer :
«Tous les faisceaux d’indices concordent. Nos océans sont à l’agonie, la déforestation est énorme. Le système capitaliste demande un accroissement de l’exploitation des ressources naturelles qui n’est pas viable à long terme», déclarait l’intéressé. Il évoquait aussi « un système hors-sol qui ne valorise pas le capital naturel et humain mais uniquement le capital financier ».
Il existe évidemment des moyens d’éviter cela, mais il s’agit d’actions qui ont déjà été évoquées maintes et maintes fois : une meilleure répartition des richesses, la préservation des ressources naturelles et l’adoption d’un mode de consommation plus viable, à savoir consommer moins et mieux.
Il faudrait se préparer à la fin de notre civilisation …
Bonjour,
De Clive Hamilton, philosophe australien, « En réalité, nous sommes tous climatosceptiques », lit-on dans Le Monde du 21 novembre 2018.
Accepter la totalité du message des scientifiques sur le climat signifierait abandonner le principe fondamental de la modernité, c’est-à-dire l’idée d’un progrès. Cela signifie renoncer à l’idée selon laquelle le futur est toujours une version améliorée du présent, ce qu’il ne sera plus à l’avenir. Il faudrait au contraire se résigner à un changement de vie radical. »
Clive Hamilton
« En réalité, nous sommes tous climatosceptiques » selon le philosophe australien Clive Hamilton
En fait, surtout manipulés par les « climatosceptiques », dont beaucoup propriétaires des communications (presses, télévisions…). D’autres influences publiques aussi, administratives, industrielles, sociales…
2 exemples concrets, vécus, significatifs :
– la TVAP, TVA partielle, en remplacement de la TVA, injustice fiscale au profit des pouvoirs économiques au détriment des travailleurs et consommateurs. Dénoncée dans l’essai « France, pour sortir de l’enlisement, 2 mesures simples » édité en 2009 , sans réponses ni critiques ni soutiens. Nécessitant ainsi sa reprise avec commentaires, éditée en 2015 , « Pour sortir de l’enlisement, 2 mesures simples. Et 5 ans de perdu » (1). Sans la moindre réaction non plus, les victimes consultées refusant de s’exposer au moindre risque, convaincues de ne rien y pouvoir.
– « la chaudière mixte murale tout électrique » (2), en remplacement des chaudières mixtes au gaz pour en réduire les risques et pollutions. Proposée en 2002 aux principaux industriels concernés, sans soutiens ni résultats, sa conception est présentée en 2007 au public et, avec succès, au Concours Lépine, mais sa concrétisation industrielle empêchée et donc abandonnée en 2009.
Jusqu’à ce que le souhait d’assainissement de la ville de Paris en retienne le concept en 2017, le 22 octobre. Mais impossible à en retrouver trace depuis début 2018, après qu’il en ait été fait diffusion auprès des structures et utilisateurs concernés, surtout après la publication du rapport du Giec le 8 octobre 2018 en justifiant l’opportunité. Nécessité même depuis la décision le 14 novembre de « mettre fin aux chaudières individuelles au fioul d’ici à 10 ans ».
Auteur de ces deux créations, entre autres, je constate que les intérêts en place l’emportent sur toutes solutions concrètes en permettant l’assainissement. Quelle qu’en soit la valeur.
Et si la Décroissance s’y mettait ?
(1) http://www.thebookedition.com/pour-sortir-de-l-enlisement-2-mesures-trevor-narg-p-134885.html
(2) http://equilibre.typepad.com/sechauffermieux/