Dans l'actualité :

Quelle évolution des pratiques ESG et labellisation ISR des fonds immobiliers ?

L'Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) et...

Comprendre 
le changement climatique en 20 infographies

Le changement climatique expliqué en 20 infographies est un...

10 ans après l’Accord de Paris, l’urgence de contributions plus ambitieuses des États

La COP30 s’ouvre à Belém (Brésil), sous présidence brésilienne,...
Communiqué de presse des Amis de la Terre

Nouveau rapport : la compensation carbone, distraction dangereuse

Paris, le 4 juin 2009 – Alors que viennent de débuter à Bonn de nouvelles négociations climatiques cruciales avant le sommet de Copenhague en décembre, les Amis de la Terre Royaume-Uni publient un nouveau rapport (1) mettant en avant les failles du Mécanisme de Développement Propre (MDP). Ce mécanisme de compensation carbone a pour but de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans des projets au Sud au lieu de les réduire au Nord. L’étude détaille les risques et défauts majeurs du MDP. Largement irrémédiables, ils doivent conduire à l’abandon du MDP, pour se concentrer sur la réduction des émissions domestiques des pays riches et le paiement de leur dette climatique aux pays du Sud.

Meena Raman, des Amis de la Terre Malaysie, estime : « Les pays riches profitent du MDP pour ne pas modifier leur mode de vie ni réduire leurs émissions domestiques, pourtant très supérieures à celles des pays du Sud. Ce faisant, ils diffèrent les investissements impératifs chez eux pour de futures réductions radicales de leurs émissions d’ici 2050 : la compensation carbone ruine les chances de réduire les émissions des pays riches de 40 % d’ici 2020 et de 90 % au moins d’ici 2050, objectifs nécessaires basés sur la science. ». L’étude détaille les cinq défauts majeurs de la compensation carbone : – elle est incompatible avec les recommandations les plus sûres des scientifiques des Nations unies (réduire de 80 % les émissions mondiales d’ici 2050) : pour y parvenir, il faut réduire les émissions au Nord ET au Sud, non au Nord OU au Sud ; – de nombreux projets MDP dans les pays du Sud auraient lieu dans tous les cas, même sans crédits carbone apportés par le mécanisme de la compensation carbone ; or un projet générant des crédits carbone mais n’étant pas additionnel augmente les émissions globales ; – de nombreux projets MDP sont de nouveaux projets fossiles (centrales au charbon notamment), qui augmentent les émissions mondiales au lieu de les réduire ; – la compensation retarde les investissements nécessaires dans les pays riches pour de futures réductions radicales, notamment dans les infrastructures ; – la compensation carbone aggrave les inégalités dans la consommation carbone des pays riches et des pays pauvres, puisqu’elle baisse celle des pays du Sud sans modifier celle des pays riches. Sylvain Angerand, chargé de campagne Forêts des Amis de la Terre France, ajoute : « Outre le MDP, de nombreux pays européens et les Etats-Unis font pression pour inclure la déforestation évitée dans les mécanismes de compensation carbone au sommet de Copenhague. Cela transformerait les forêts du Sud en stocks de carbone placés sur les marchés financiers, au détriment de la biodiversité et des populations locales qui dépendent de ces forêts. Les forêts doivent rester en dehors des marchés carbone. » Sébastien Godinot, coordinateur des campagnes aux Amis de la Terre, conclut : « L’étude montre que le MDP, outre qu’il repose sur des méthodologies douteuses et des réductions en bonne partie artificielles, ne profite pas au développement soutenable des pays du Sud et retarde la remise en cause des modes de vie des pays riches. Il aggrave donc les inégalités. » L’Union européenne et la France, reconnaissant plusieurs failles du MDP, ont annoncé sa réforme, mais sans la moindre proposition concrète. En outre, une réforme du mécanisme de compensation carbone ne permettra pas d’en modifier les failles fondamentales, notamment le besoin de réduire à la fois les émissions au Nord et au Sud et non l’un ou l’autre. Les Amis de la Terre demandent donc son abandon, pour se focaliser sur la réduction radicale des émissions domestiques des pays riches et le paiement de leur dette écologique. Notes : [1] « A dangerous distraction – Why offsetting is faling the climate and people : the evidence » Contact presse : Caroline Prak, Les Amis de la Terre, 01 48 51 18 96 / 06 86 41 53 43

 

A lire

10 ans après l’Accord de Paris, l’urgence de contributions plus ambitieuses des États

La COP30 s’ouvre à Belém (Brésil), sous présidence brésilienne,...

Cyril Dion : « Montrer des solutions, c’est plus efficace que simplement d’alerter »

Dix ans après Demain, Cyril Dion poursuit son œuvre de poète et...

Newsletter

spot_img

Sur Cdurable

Comprendre 
le changement climatique en 20 infographies

Le changement climatique expliqué en 20 infographies est un...

Inventaire des 230 labels, certifications, scores RSE et d’impact

Le réseau InterScores et le Mouvement Impact France ont...

Pierre-Henry Dodart, Administrateur de l’État engagé pour la transition écologique

Comment (ré)concilier éducation et durabilité, fonction publique et transition...

Comment réussir la transition écologique de son territoire ?

Ce nouveau Grand cours Sator, intitulé « Réussir la transition...

Quelle évolution des pratiques ESG et labellisation ISR des fonds immobiliers ?

L'Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) et l’Observatoire de l’Immobilier Durable (OID) publient la nouvelle édition de leur étude annuelle sur l’évolution des...

Comprendre 
le changement climatique en 20 infographies

Le changement climatique expliqué en 20 infographies est un outil indispensable à l’heure de la COP30, la conférence annuelle des Nations unies sur le...

10 ans après l’Accord de Paris, l’urgence de contributions plus ambitieuses des États

La COP30 s’ouvre à Belém (Brésil), sous présidence brésilienne, et se tiendra jusqu’au 21 novembre 2025. Cette conférence intervient une année décisive, marquée par...