L’Agence internationale de l’énergie avait prédit que la Chine deviendrait le 1er émetteur de gaz à effet de serre (GES) de la planète en 2009, devant les Etats-Unis. Aujourd’hui, selon l’agence néerlandaise d’évaluation environnementale, la Chine dépasse les Etats-Unis pour les émissions de CO2 (en 2006, les émissions de CO2 de la Chine ont dépassé de 8% celles des Etats-Unis alors qu’elles étaient de 2% inférieures en 2005).
En Chine, l’heure est à la croissance économique et au profit rapide d’où une forte consommation d’énergie au détriment de la protection de l’environnement. Les solutions les moins coûteuses (mais plus polluantes en émission de GES) sont encore privilégiées et se répandent très vite : multiplication des centrales thermiques au charbon pour pourvoir les 2/3 de l’électricité en Chine. Il s’en ouvre une par jour ! Selon le président chinois, Hu Jintao : “Pour les pays en voie de développement, les priorités sont avant tout la croissance économique et l’amélioration des conditions de vie de leurs habitants”. La Chine refuse, jusqu’à présent, de se soumettre à des quotas chiffrés qui risqueraient d’entraver ses stratégies de développement économique. Hu Jintao a aussi déclaré : “Eu égard à leur responsabilité historique et à leurs capacités actuelles, les pays développés doivent prendre la tête de la lutte contre les émissions de carbone, et aider les pays en développement à s’adapter aux changements climatiques”. Rappelons que lors du Sommet du G8 à Heiligendamm, en Allemagne, les chefs d’Etat des pays industrialisés ont convenu de s’engager sur la voie de réductions “importantes” des émissions de gaz à effets de serre, sans pour autant définir d’objectifs chiffrés. Hu Jintao a tout de même precisé : “Mais nous devons également produire des efforts afin de parvenir à un développement durable, en harmonie avec nos spécificités respectives”. Une révolution industrielle, sur le schéma qu’ont connu les pays industrialisés il y a 200 ans, serait insoutenable pour la Chine et les Chinois l’ont compris. Le 5 juin dernier, Pékin a rendu public son premier plan de lutte contre le changement climatique. Le document préconise, par exemple, de mettre l’accent sur des mesures d’économie d’énergie, sur l’adaptation de l’agriculture aux nouvelles contraintes climatiques et sur la reforestation, mais ne fixe pas encore d’objectif chiffré. Selon le premier ministre chinois, Wen Jiabao, lors de son discours d’ouverture à l’Assemblée populaire nationale (APN) : “il faut que l’environnement devienne une véritable priorité pour la Chine”. Seulement, du discours à la réalité sur le terrain, la route est longue… mais en Chine “tout est possible” ! Et de toute façon, comme le démontre l’ancien vice président de la Banque Mondiale Nicholas Stern dans son rapport, le coût des mesures préventives serait moindre que celui engendré par les risques futurs, et par conséquent, l’inaction n’est plus une option. Donc l’implication croissante de la Chine dans le développement durable témoigne avant tout d’une nécessité. Quelques exemples de développement durable en Chine : – Dongtan, la première “éco-ville” Chinoise à proximité de Shanghaï sur l’île de Chongming. La première phase de la construction devrait être terminée en 2010. – Le lancement de la première “Journée verte” en Chine pour sensibiliser la population à la protection de l’environnement. Plus de 10 000 personnes l’ont célébré, le 3 avril 2007, en plantant 5 000 arbres dans huit villes chinoises. – Création de centrales éoliennes dans le désert de Gobi où le potentiel d’exploitation est considérable pour l’énergie éolienne. – Les JO de Pékin 2008 : les “JO verts” est l’un des concepts majeurs des JO.