Les militants écologistes reçus lundi à l’Elysée ont salué une réunion « historique » qui a selon eux « dépassionné le débat et les a « rassurés » sur la prochaine tenue du Grenelle de l’environnement en octobre.
Discussions « historiques », « cordiales », « sans tabou »: malgré les désaccords sur le nucléaire et les organismes génétiquement modifiés (OGM), les ONG, qui précédaient les experts et scientifiques reçus l’après-midi, ont salué l’initiative qui les amenés, « dans l’enceinte du Conseil des ministres sous un gouvernement de droite, à parler de biodiversité », selon les termes de Nicolas Hulot. Nicolas Sarkozy et son « super-ministre » de l’Ecologie, Alain Juppé, se sont entretenus pendant une heure trois quarts avec les représentants de neuf organisations et fédérations pour préparer l’ordre du jour de ces états généraux inédits qui se tiendront « au plus tard dans la deuxième quinzaine d’octobre ». Un « point d’étape » sur la préparation sera également organisé « autour du 14 juillet » à la demande du chef de l’Etat. Etaient présents les représentants de Greenpeace, WWF, les Amis de la Terre, la Fondation Nicolas Hulot, la Ligue de protection des oiseaux (LPO), le Réseau Action climat (RAC), la Ligue ROC, la fédération France Nature Environnement (FNE) et Ecologie sans frontières. L’après-midi, des sommités de la climatologie et de la biodiversité, comme Jean Jouzel, Jean-Marie Pelt, ou le philosophe Edgar Morin ont participé à leur tour à cette prise de contact sur le grand chantier de l’environnement. « L’époque des colloques est derrière nous. Le temps est à l’action », a fait valoir le président Sarkozy, dans une déclaration publiée à la mi-journée. « Le Grenelle de l’environnement sera un contrat de cinq ans entre l’Etat, les collectivités territoriales, les syndicats, les entreprises et les associations. Je veux que ce contrat engage les responsables », a-t-il ajouté. « Nous avons dépassionné le débat », s’est réjoui Nicolas Hulot, le promoteur du Pacte écologique, dont la fondation avait contribué à établir la liste des participants à cette journée verte à l’Elysée. Des groupes de travail dont le nombre n’a pas encore été arrêté vont être prochainement constitués, a annoncé Alain Juppé, lors d’un point de presse à son ministère. Il a cité cinq axes de travail: la lutte contre le changement climatique; la biodiversité dont la pêche et les ressources halieutiques et les ressources naturelles dont l’eau; la santé et les pollutions; l’aménagement rural et la politique agricole; et enfin la « gouvernance écologique », notamment l’évaluation des progrès dans le domaine écologique et « la réforme de la comptabilité nationale ». Malgré des désaccords persistants sur le nucléaire notamment – « Il n’était pas question de s’aligner les uns sur les autres! », selon M.Juppé – le ministre a confirmé, comme les ONG l’avaient indiqué, que le gouvernement ne prendrait pas de décisions « lourdes contraires à leurs requêtes » d’ici au mois d’octobre. Cet engagement ne concerne pas « les décisions déjà prises », a-t-il précisé, notamment l’EPR, générateur actuellement en construction dans la Manche, contesté par les ONG. « Ce sera dur sur le nucléaire et sur l’agriculture en général, sur l’ensemble des pesticides et des polluants », a estimé Daniel Rochard du WWF, appuyé par Yannick Jadot de Greenpeace. Mais pour Franck Laval, du réseau Ecologie sans frontières, le « gouvernement semble vouloir développer les énergies renouvelables (ENR) et il faut être pragmatique: plus on développera les ENR plus la part du nucléaire finira par baisser ». © 2007 AFP