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Lʼeau, le prochain débat du Grand Paris. Un texte collectif du SIAAP

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Résumé

Le SIAAP[[Le SIAAP (Syndicat Interdépartemental pour lʼAssainissement de lʼAgglomération Parisienne) est un service public qui dépollue chaque jour les eaux usées de près de 9 millions de Franciliens, les eaux pluviales et les eaux industrielles de lʼagglomération parisienne pour rendre à la Seine et à la Marne une eau propice au développement du milieu naturel. Le SIAAP, avec ses 1 700 agents, dont une très grande majorité de fonctionnaires territoriaux, dépollue quotidiennement près de 2,5 millions de m3 dʼeau, transportés par ses 420 kilomètres dʼémissaires et traités par ses cinq usines de dépollution des eaux usées.]] lance le débat sur le Grand Paris de lʼeau à travers un texte collectif intitulé « Lʼeau, le prochain débat du Grand Paris » Maurice Ouzoulias, Président du SIAAP, le service public de lʼassainissement francilien, publie aujourdʼhui avec sept vice-Présidents issus des départements fondateurs du Syndicat[[Paris (75), Hauts-de-Seine (92), Seine Saint-Denis (93), Val de Marne (94).]] toutes tendances politiques confondues, un texte collectif sur le Grand Paris de lʼeau. Intitulé « Lʼeau, le prochain débat du Grand Paris », ce texte a pour objectif dʼattirer lʼattention sur la nécessité de placer les défis de lʼeau au cœur de tous les projets dʼaménagement des grandes métropoles et plus particulièrement de celui du Grand Paris : « Ce projet dʼaménagement du territoire, qui vise à définir le profil et les contours de la métropole parisienne au XXIème siècle, ne doit de toute évidence pas faire lʼimpasse sur sa dimension écologique et singulièrement sur la protection que nous devons garantir à sa ressource en eau et à ses milieux naturels (…) Il est crucial que nous impulsions cette dynamique pour inventer lʼeau dans la ville de demain, pour Paris métropole comme pour les autres grandes métropoles mondiales », écrivent à ce propos les signataires. Syndicat interdépartemental unique en Europe, le SIAAP est depuis plus de quarante ans au service de lʼagglomération parisienne et des ses habitants. Il veille quotidiennement au bon équilibre écologique de la Seine ainsi quʼà la protection de lʼenvironnement francilien. À travers ce texte, son Président et ses Vice-Présidents lancent donc un appel à la mobilisation autour des enjeux de lʼeau pour Paris Métropole : « Au-delà des clivages politiques, notre initiative collective est un appel pour que sʼagrègent les volontés qui auront la charge de proposer des solutions. Nous sommes prêts à y tenir notre place et à y apporter tout ce qui, au fil du temps, a fait du SIAAP le premier service public dʼassainissement européen ».

Texte intégral

TRIBUNE COLLECTIVE
L’eau, le prochain débat du Grand Paris Après les deux débats publics sur les transports, et l’accord Etat-Région sur le futur réseau de métro, c’est naturellement l’eau qu’il faut maintenant placer au cœur des débats sur Paris Métropole. Ce projet d’aménagement du territoire, qui vise à définir le profil et les contours de la métropole parisienne au XXIème siècle, ne doit de toute évidence pas faire l’impasse sur sa dimension écologique et singulièrement sur la protection que nous devons garantir à sa ressource en eau et à ses milieux naturels. Dans ce débat, les élus revendiquent leur place et leur rôle. C’est le cas du SIAAP[[Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne]], qui est sans conteste le plus grand opérateur public européen pour l’assainissement, au service aujourd’hui de neuf millions d’usagers franciliens. Son expertise, assise sur quarante ans de technologies mises en œuvre pour traiter les eaux usées, est en effet capitale. Acteur majeur pour l’atteinte du bon état écologique de la Seine par la qualité des rejets de ses usines, il est un partenaire légitime et incontournable pour travailler à l’avenir de la région capitale sur un sujet qui ne fait que s’ébaucher actuellement : Paris Métropole. Construire une vision pour la « métropolitisation » des enjeux de l’eau, cela signifie parler clairement et concrètement d’environnement, d’architecture, d’urbanisme, d’aménagement et même de culture, au cœur d’un territoire traversé par l’un des plus beaux fleuves du monde qui relie la métropole parisienne, par Rouen et le Havre, à la Manche et la Mer du Nord dont la préservation nous concerne directement. Cela veut dire aussi prendre à bras le corps le sujet du financement non plus du seul « petit cycle de l’eau », c’est-à-dire de la chaîne production – consommation – traitement, mais d’aborder aussi celui du « grand cycle de l’eau », celui de la protection de nos milieux naturels en zone urbanisée, de nos eaux de surface comme de nos eaux souterraines. La bonne qualité des milieux que nous devons atteindre en 2015 ou au plus tard en 2021, voulue par tous les pays européens, est incontestablement notre première préoccupation. Elle n’est sans doute pas la seule. Face à ces exigences de l’Union Européenne et aux investissements massifs qu’elles imposent, nous devons maîtriser de façon urgente le prix de l’eau. La France, pays organisateur du prochain Forum Mondial de l’eau, veut en faire le « forum des solutions ». La première question à laquelle il faut trouver une réponse à l’échelle internationale est donc bien celle du droit à l’eau et à l’assainissement pour tous. Nous devons garantir aux foyers modestes, qui ont de plus en plus de difficultés à assumer le budget de leur consommation domestique d’eau, l’accès à ce bien commun vital. Sur ce sujet, des lois seront votées très prochainement permettant à tous, exclus ou personnes démunies, d’avoir accès à l’eau et à l’assainissement dans des conditions acceptables. Le SIAAP, aux côtés du monde associatif, a joué un rôle essentiel dans ce domaine. Ce que notre pays demande pour tous les citoyens du monde, il aura dorénavant à l’appliquer au niveau national. Il est crucial que nous impulsions cette dynamique pour inventer l’eau dans la ville de demain, pour Paris métropole comme pour les autres grandes métropoles mondiales. Dans ces débats, chacun a sa place. Nous n’y parviendrons pas seuls car tous les sujets ne relèvent pas de notre action ou de notre compétence mais nous souhaitons en être un des moteurs avec tous les autres acteurs de l’eau sur le territoire francilien. Au-delà des clivages politiques, notre initiative collective est un appel pour que s’agrègent les volontés qui auront la charge de proposer des solutions. Nous sommes prêts à y tenir notre place et à y apporter tout ce qui, au fil du temps, a fait du SIAAP le premier service public d’assainissement européen. Dans la vision de Paris Métropole, certains souhaitent avec raison que la culture naisse sur les bords de Seine, contribuant ainsi à travers plusieurs projets au rayonnement de notre capitale. A nous d’y ajouter une autre ambition : que le Grand Paris imaginé au fil du fleuve et de ses affluents soit aussi l’occasion d’une nouvelle culture de l’eau, équilibrée, juste et raisonnée. Une culture des milieux naturels et une réflexion sur la cohabitation du fleuve et de la ville doivent en effet permettre la réconciliation des populations avec leur environnement, ici et ailleurs. En ce début de XXIème siècle, la gestion concertée de l’eau, des fleuves et des milieux naturels du Grand Paris doit donc être mise au cœur des débats stratégiques si l’on veut créer et donner un avenir à une citoyenneté métropolitaine.

Elus signataires

Les élus signataires de ce texte, qui siègent au Conseil dʼAdministration du SIAAP, sont par ailleurs tous en charge des questions relatives à lʼeau dans nombre dʼInstitutions qui interviennent sur lʼavenir de la métropole. La liste complète des signataires : – Maurice Ouzoulias, Président du SIAAP, Conseiller général du Val-de-Marne – Anne Le Strat, Vice-Présidente du SIAAP, adjointe au Maire de Paris chargée de lʼeau, Présidente dʼEau de Paris, Présidente du Comité de Bassin Seine Normandie – Daniel Marcovitch, Vice-Président du SIAAP, Conseiller de Paris, Président de la commission territoriale des rivières dʼIle-de-France à lʼAgence de lʼeau, Vice- Président du Comité National de lʼEau – Pierre Mansat, Vice-Président du SIAAP, adjoint au Maire de Paris chargé de Paris Métropole et des relations avec les collectivités territoriales dʼIle-de-France, Président de lʼAtelier International du Grand Paris, Vice-Président de Paris Métropole – François Kosciusko-Morizet, Vice-Président du SIAAP, Vice-Président du Conseil Général des Hauts-de-Seine et maire de Sèvres – Jacques Martin, Vice-Président du SIAAP, conseiller général du Val-de-Marne, maire de Nogent-sur-Marne et Président de Paris Métropole, – Emmanuel Constant, Vice-Président du SIAAP, Vice-Président du Conseil Général de Seine-Saint-Denis, Adjoint au Maire de Noisy le Grand – Jean Didier Berthault, Vice-Président du SIAAP, Conseiller de Paris

 

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1 COMMENTAIRE

  1. Nitrates dans l’eau de Paris : un nouveau scandale sanitaire ?
    Chers amis internautes,

    Mon professeur de maths au lycée nous mettait souvent en garde contre l’usage des moyennes en nous racontant l’histoire de l’homme qui s’était noyé dans un lac de 15 cm de profondeur moyenne…

    Espérons que les professeurs de demain ne puissent pas raconter dans le futur l’histoire du bébé atteint de méthémoglobine pour avoir bu l’eau de Paris, dont la teneur moyenne en nitrates était pourtant très inférieure à la norme… La méthémoglobine, vous savez, c’est ce qu’on désigne couramment par l’expression « syndrome du bébé bleu ». C’est aussi l’une des maladies graves liées à l’eau et recensées officiellement par l’OMS comme le montre ce lien : http://www.who.int/water_sanitation_health/diseases/methaemoglob/fr/index.html

    Eau de Paris tient aux Parisiens un discours rassurant sur la qualité de l’eau de leur robinet, écrivant même, dans son guide « boire l’eau de Paris », qu’autant pour les : « Femmes enceintes [que pour les] nourrissons, il est recommandé de boire l’eau de Paris ». A l’appui de cette communication proactive un tableau comparatif des teneurs comparées en minéraux de l’eau de Paris et des eaux minérales les plus prestigieuses, indiquant en particulier un taux de nitrates de 29 mg/l, sensiblement inférieur à la norme de 50 mg/l.

    Source : boire l’eau de Paris, Eau de Paris

    Ce qu’Eau de Paris dit beaucoup moins fort, c’est que ce taux varie sensiblement selon les quartiers de Paris, et peut flirter dans certains cas avec la norme, norme considérée par beaucoup de pédiatres comme trop élevée pour les très jeunes enfants…
    http://www.doctissimo.fr/html/nutrition/dossiers/eau/articles/13195-eau-biberon.htm

    Cette réalité est d’ailleurs clairement exposée dans le témoignage sur doctissimo d’une internaute parisienne qui, visiblement inquiète, a mesuré à plusieurs reprises à son robinet des taux voisins ou supérieurs à 40mg/l.

    Le témoignage de cette femme confirme les chiffres, certes publiés sur le site d’Eau de Paris, mais plus discrètement, concernant certaines zones de Paris. On y constate ainsi des « moyennes » variant de 37 à 40mg/l, avec des maximas jusqu’à 46mg/l.

    C’est ce qu’on retrouve également dans le graphique que j’ai publié le 26 septembre dernier. Il démontre clairement que la concentration en nitrates sur les sources du Provinois, (qui alimentent Paris en eau), n’a jamais été inférieure à la norme depuis 1979…

    Tout à sa volonté de promouvoir les vertus gustatives et écologiques de l’eau du robinet, Eau de Paris ne ferait-il donc pas fi un peu rapidement du principe de précaution ?

    Intrigué et scandalisé, et malgré le droit de réserve auquel je suis tenu, j’ai décidé d’aller plus loin… et ces inquiétudes et témoignages ont été légitimés par les mesures que j’ai dernièrement faites moi-même sur de nombreuses fontaines de Paris situées dans des quartiers différents, et qui montrent clairement des concentrations très différentes (cf photos à venir) !

    Conclusion : boire de l’eau à la moyenne n’est sans doute pas dangereux, mais c’est une eau que personne ne boit ! De même que personne ne se baignait dans les 15 cm de profondeur moyenne.

    Alors, dangereux ou pas ? Comme je l’avais souligné dans mon post d’il y a quelques jours, le doute existe pour les femmes enceintes et les enfants en bas âge. Eau de Paris doit une information précise aux habitants des quartiers concernés.

    Tout ceci, me direz-vous, est certes inquiétant, mais pourquoi s’intéresser à cette question sur mon blog dédié à l’écologie essonnienne ?
    Castelvirois, ne vous réjouissez-pas trop vite ! Car c’est justement cette eau en provenance du Provinois que vous pourriez avoir à votre robinet dans quelques mois, si j’en crois les annonces du Président de notre agglomération (cf mon post du 22 avril dernier) Gabriel Amard…

    J’ose espérer que la qualité de l’eau que nous pourrions boire dans le futur sera étudiée par nos édiles aussi attentivement que celle que buvons actuellement, et publiée par la Régie avec la même transparence…

    La clé est verte…