Il y a cinq ans commençait le travail qui allait déboucher en mars 2006 au lancement de l’Alliance pour la Planète. Ce projet, par une ambition partagée, voulait dépasser les différences de chacune de nos organisations et proposer des solutions face aux défis de la planète (épuisement des ressources, appauvrissement de la biodiversité, empreinte écologique insoutenable, …).
Nous avons alors créé un contre-pouvoir qui a fait résonner les problématiques environnementales dans un débat public et politique alors muet sur les grands enjeux de la planète. De la notation des partis politiques aux OGM, des réflexions sur le dialogue environnemental à la régulation de la publicité, l’Alliance pour la Planète a fédéré associations environnementales et ONG de solidarité internationale de taille et d’histoire différentes dans un état d’esprit d’ouverture, de coopération et de réalisme.
L’Alliance pour la Planète, le Pacte écologique de Nicolas Hulot, mais aussi d’autres acteurs, ont été les ressorts majeurs de la prise de conscience écologique en France en étant notamment à l’origine du Grenelle de l’Environnement dont nous revendiquons en partie la paternité.
C’est pourquoi, notre collectif d’associations et ONG vous invitons le 18 février 2011 à notre bilan du Grenelle de l’environnement et à la mise en perspective des résultats du Grenelle dans un scénario 2030.
Ce bilan sera le point de départ des nouveaux travaux de l’alliance Saison 2, le « projet 2012 et après… »
Quelle est notre analyse de la situation en France fin 2010 ? Pourquoi ce nouveau projet 2012 et après ? Comme tant de pays, la France est confrontée à une crise aux multiples aspects (économiques, financiers, sociaux, écologiques, sanitaires, identitaires… humains). Cette crise remet fortement en question la volonté politique de lutter contre le réchauffement climatique. Elle appelle également à un changement complet de paradigme en matière de politique économique et d’organisation démocratique.
Les réponses apportées n’ont réussi qu’à colmater certaines brèches, mais ne proposent pas des solutions durables aux futures générations.
Même si les Français gardent foi dans la politique comme levier de changement de leur destin collectif, ils s’interrogent sur la réalité sociétale du pays et la représentation qui en est faite. La crise est aussi profondément politique, notamment sa traduction dans le jeu électoral et la politique spectacle. La « volonté à agir ensemble pour le bien de la société » reste bien vivace dans notre pays.
Aujourd’hui, dans le cadre de l’Alliance, nous choisissons de réaffirmer notre rôle de contre-pouvoir, fort du succès de la méthode du Grenelle de l’environnement auquel nous avons contribué avec des propositions concrètes, loin de la pensée unique d’une croissance sans limites.
Dans cette perspective, l’Alliance pour la Planète a décidé d’élaborer collectivement un projet de société pour une planète vivante à horizon 2030, le « projet 2012 et après… ». Passons de la culture de l’incantation et de la défiance à une culture de la proposition et allons vers de l’action collective à l’image des projets de ville en transition qui essaiment actuellement en Grande-Bretagne.
Un projet reposant sur l’élaboration collective de scénarios d’avenir pour 2030
Ces scénarios décriront concrètement le quotidien du citoyen français, tel qu’espéré à horizon 2030 et les mesures à mettre en œuvre pour y parvenir.
Le projet « 2012 et après… » aura 3 dynamiques structurantes déclinées en une dizaine d’ateliers thématiques :
1/ Passer de la croissance économique à un modèle de prospérité pour tous reconnectant finance et économie réelle, production et contrôle de l’empreinte écologique, capacités d’épanouissement personnel et capital social collectif. Dans cette optique, un bilan du Grenelle de l’environnement vu par les ONG sera effectué pour le 18 février 2011.
2/ Travailler à l’implication et à la (re)connexion des citoyens à la chose publique, sans se limiter aux échéances électorales.
3/ Repenser la place de la France en Europe et dans le monde (diplomatie, régulation économique, gestion des crises environnementales et sanitaires, flux migratoires,…).
Pour finir, le projet « 2012 et après… » prendra la forme d’une plate-forme d’échanges sur Internet et de forums ouverts afin d’élaborer avec toutes celles et tous ceux qui nous rejoindront les scénarios et les actions à venir.
Yann Arthus-Bertrand, GoodPlanet
Alain Aubry, Colibris
Isabelle Autissier et Serge Orru, WWF
Etienne Cendrier, Robin des Toits
André Cicolella, Réseau Environnement Santé
Sandra Cossart, Sherpa
Arib el hachemi de « quartiers sans frontieres »
Lamya Essemlali, Sea Shepherd
Jacques Maret, Agriculteur
Franck Laval, Ecologie sans Frontières
Joaquin Munoz, Max Havelaar
François Veillerette, MDRGF
Liste non exhaustive des premiers signataires