A l’heure où la lutte contre le changement climatique est au cœur de l’actualité, l’Environnement et l’ADEME et l’association GoodPlanet, présidée par Yann Arthus-Bertrand, lancent le programme Action Carbone. Ce programme ambitieux a pour vocation d’inciter les entreprises, les collectivités, les institutions comme les particuliers à limiter leur impact sur le climat en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre et en participant à la compensation des émissions restantes.
Une priorité : réduire l’impact de nos gestes sur le climat
Partageant une même volonté de faire de la lutte contre le changement climatique une priorité, l’ADEME et GoodPlanet oeuvrent au quotidien pour responsabiliser tous les acteurs de la société civile et faire prendre conscience à chacun de l’impact écologique de ses actes et de l’importance d’adapter son mode de vie pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Pour autant, certaines émissions de gaz à effet de serre ne peuvent être évitées. C’est à ces émissions, dites « irréductibles » dans les conditions techniques et économiques actuelles, que la compensation volontaire propose d’apporter une réponse. Avec Action Carbone, l’ADEME et GoodPlanet ont donc pour objectif de créer des solutions pour permettre à chacun de compenser ses émissions.Un dispositif de compensation ouvert à tous
Compenser ses émissions signifie réduire les émissions de gaz à effet de serre atmosphériques d’une quantité équivalente à celle que l’on a émise. Avec le programme Action Carbone, la compensation volontaire prend la forme d’un don qui permettra de financer des projets de réduction des émissions de gaz à effet de serre ou de séquestration du carbone.Pour s’engager dans la lutte contre le changement climatique, les entreprises, les collectivités et les institutions peuvent ainsi compenser : – les émissions totales liées à leur activité (bâtiments, transports…), – les émissions d’un bâtiment ou d’une structure (site de production, siège…), – les émissions liées à la production d’un bien spécifique (mode de production, cycle de vie…), – les déplacements professionnels des salariés (transports aériens et/ou automobiles), – les émissions liées à une manifestation particulière (colloque, festival…). Des entreprises se sont d’ores et déjà engagées à compenser l’intégralité ou une partie de leurs émissions de gaz à effet de serre. C’est notamment le cas de Lexmark, Cortal Consor et du Groupe Yves Rocher (voir ci-dessous). Action Carbone propose de calculer les émissions de gaz à effet de serre induites par ces activités par le biais de la méthode Bilan Carbone® développée par l’ADEME. À partir du diagnostic formulé, les entreprises, collectivités et institutions peuvent choisir de financer les actions qui permettront de diminuer et de compenser leurs émissions. Les particuliers, quant à eux, ont la possibilité de compenser leurs déplacements en avion, en voiture et les émissions de gaz à effet de serre liées à leurs consommations d’énergie à la maison. Ils peuvent évaluer leurs émissions grâce au calculateur en ligne mis en place par Action Carbone.Compenser à travers le financement de projets pré-selectionnés
Action Carbone finance des projets à très haute valeur environnementale, économique et sociale, s’inscrivant dans une démarche transversale de développement durable. Ces projets permettent soit de réduire les émissions de gaz à effet de serre soit de séquestrer le dioxyde de carbone (CO2) de l’atmosphère. Les financements reçus sont « mutualisés » puis alloués à l’ensemble des projets sélectionnés, en fonction des besoins afférents à chacun d’entre eux. – Projets « sobres » en carbone, permettant de réduire à la source les émissions de gaz à effet de serre Ce sont des projets d’efficacité énergétique ou d’énergies renouvelables. Quelques exemples : – Au Cambodge : Diffusion de foyers de cuisson dits « améliorés » auprès de la population, de manière à économiser du bois issu de forêts primaires. Ce projet permet d’éviter l’émission d’environ 100 000 tonnes de CO2 par an dans l’atmosphère. – Dans les pays andins : Fabrication et diffusion de cuiseurs solaires permettant de se substituer à l’usage de bois et gaz pour la cuisson des aliments. Les bénéfices associés à cette démarche sont tant environnementaux qu’économiques et sociaux. – Au Brésil : Installation de panneaux solaires photovoltaïques dans des zones rurales isolées de la région de Palmares Do Sul. Ce projet fournira de l’électricité solaire à 200 familles. Sur 20 ans, il permettra d’éviter l’émission d’environ 2 000 tonnes de CO2. – Projets de « séquestration » de carbone, permettant d’absorber le CO2 atmosphérique Les forêts peuvent servir de puits de carbone piégeant le carbone présent dans l’atmosphère : durant leur croissance, les végétaux capturent le CO2 et le transforment en matière organique grâce au mécanisme de la photosynthèse. Exemple de projet : – Au Chili, Action Carbone soutient l’Office National des Forêts pour que soient boisés 200 hectares de pâturages appartenant à des communautés indigènes Mapuche, ce qui devrait permettre, sur 30 ans, de capturer 60 000 tonnes de CO2. Soucieux de certifier les projets qu’il soutient, le programme Action Carbone délivre des « Réductions d’Emissions Vérifiées » respectant la méthodologie MDP (Mécanisme de Développement Propre) régie par la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique.Les critères de sélection des projets Action Carbone
1) Additionalité Les projets visés ne doivent pas se substituer à des actions qui auraient été réalisées sans la contribution d’Action Carbone. 2) Mesurabilité La quantité de carbone évitée ou séquestrée doit être mesurable pour chaque projet mis en œuvre. 3) Vérification La vérification des tonnes effectivement évitées ou séquestrées sera assurée par des organismes indépendants. Pour les projets de petite taille, la vérification sera assurée par le comité de pilotage, les coûts liés à la certification étant trop élevés au regard de l’impact du projet en lui-même. 4) Bénéfices environnementaux Les projets mis en place doivent contribuer à la préservation et/ou à la restauration de l’environnement local : biodiversité, qualité des sols, lutte contre l’érosion, etc. 5) Bénéfices économiques et sociaux Les projets doivent être créateur d’emplois et de revenus pour les populations locales. Parce que la lutte contre le changement climatique est une démarche longue et plurifactorielle, il faut multiplier les moyens de participation éco-citoyenne. Le programme Action Carbone est une étape stratégique qui s’inscrit de manière indispensable dans cette lutte globale.