Cet été Bakchich vous invite à visiter l’envers des plages parfois paradisiaques de notre bel hexagone. Algues tueuses, promoteurs indélicats, pêcheurs hystériques ou naturistes transcendantaux, la liste de ce qui pollue nos côtes est tellement longue qu’on en a fait un abécédaire. A déguster en long, en large et en travers, vautré sur le sable.
Petite mise en bouche avec votre pastis : l’arnaque du pavillon bleu.
Chaque année, la presse agite ce marronnier gentillet. Gloire au pavillon bleu, gloire au tissu azur ! La plage qui peut l’arborer est, sur le papier, belle, propre, écolo en diable. Mais quand le vent souffle sur le sable, il agite aussi des illusions et pour la qualité de l’eau, il vaut mieux repasser.
Et pourtant les maires se l’arrachent. Cette année, Nice et ses plages à l’eau trouble vient de le remporter les doigts dans le nez. Tout content de l’afficher sur cinq de ses sites de baignade, Estrosi a offert discrètement la conférence de presse nationale 2010 du pavillon bleu.
Coût : 9200 euros de bon argent public, offerts à la puissante Fondation pour l’Education à l’Europe (FEE), en charge du pavillon bleu, qui accumule déjà subventions nationales, européennes et donations privées comme celles, entre autres, de Suez ou Veolia. De là à dire qu’il a acheté ses fanions azur…
Éditorial
C’est Fabrice Nicolino, qui a été choisi rédacteur en chef de ce numéro spécial. Il est l’auteur notamment de Bidoche, L’industrie de la viande menace le monde, de La faim, la bagnole, le blé et nous et de Pesticides, révélations sur un scandale français. Voici son éditorial :
Disponible chez les marchands de journaux du 31 juillet au 3 septembre 2010 – 3 €« La beauté d’un pays peut disparaître sans prévenir. Si incroyable que cela paraisse, les côtes de France étaient encore une merveille voilà seulement un siècle. Et même dans l’immédiat après-guerre : il y a donc des survivants capables de parler de ce qui fut. La Bretagne était nue, c’est-à-dire pleine de sortilèges, de naufrages et de tempêtes. Arcachon n’avait pas encore été inventée. Bidart, sur la côte basque, était un minuscule port de pêche. Collioure, dans les Pyrénées-Orientales, se partageait entre vignes et anchois.
Et puis il y avait la Côte d’Azur, qui n’était pas encore ce pays de
requins et d’assassins qu’elle allait devenir. Les plages privées
n’existaient pas ; le marché aux poissons de Saint-Tropez n’attirait pas encore Barclay, Hallyday et le bling-bling du monde entier ; Porquerolles et les Lérins restaient des îles désertes. Mais le mieux est peut-être de se souvenir avec les peintres, plus fidèles qu’aucune mémoire. Connaissez-vous la Baie de Marseille, vue de l’Estaque ? Demandez à Cézanne. La Maison du pêcheur, Varengeville en Seine-Maritime ? Voyez avec Monet. Ou avec Picasso et sa Famille au bord de la mer si vous tenez à savoir comment on se tenait autrefois sur les plages. Ou encore avec Renoir à Salernes, Matisse à Nice, Derain à Banyuls. Ce n’est pas de la nostalgie, c’est de la saudade, c’est-à-dire le désir intense de ce qui a été perdu.
Que s’est-il passé ? Un maelström que Bakchich vous propose de
découvrir comme on picore dans un bar à tapas. Il y en a pour tous les goûts, et l’on n’est pas obligé d’aimer tout ce que le patron propose. L’idée générale est simple : le béton et le tourisme de masse ont tué la perspective. Les perspectives. Le béton, c’est-à-dire les promoteurs et
les politiques qui les ont laissés faire. En somme, les traditionnels copains et coquins de l’histoire. Combien d’enveloppes ?
Quant au tourisme de masse, il aura rempli les poches des constructeurs de bungalows, de résidences les pieds dans l’eau, de
bâtiments aussi nouveaux qu’affreux en front de mer. L’exemple le plus foudroyant de tous : 96 % du littoral des Alpes-Maritimes est urbanisé. Et des petits malins cherchent encore le moyen d’aller plus loin. On peut leur faire confiance.
Nous avons envoyé nos reporters chercher quantité d’histoires de
rapines, de tueries, de naufrages, de sauvetages, de destructions, de cul – il fallait bien –, de dauphins et de fous de Bassan. Mais nous ne savons toujours pas pourquoi cet attrait pour les plages. Laissons la parole à Jean-Jacques Bavoux : « On reste médusé devant le paradoxe de ces millions de touristes qui fuient leur ville parce qu’elle est surpeuplée, bruyante, polluée et qui viennent chercher dans telle ou telle station leurs deux semaines parfois au moins aussi surpeuplées,
embouteillées, bruyantes et polluées, la seule différence étant qu’il faut payer – et généralement fort cher – pour ce privilège. » En attendant que ça s’arrange, il nous reste la possibilité de rire et de pleurer, d’apprendre et d’oublier, de rugir et de s’indigner, et, bien sûr, de lire Bakchich sur la plage ».
Sommaire
Parmi les sujets traités dans ce numéro, vous pourrez notamment lire :
– Baie des cochons : Saint-Brieuc, paradis des cochons. Les élevages de porcs ont provoqué la prolifération des algues vertes, toxiques et envahissantes. Lutter ? Le lobby des éleveurs veille au grain.
– Cogema : À La Hague, l’usine de retraitement des déchets nucléaires fait vivre du monde mais n’est pas un atout pour le tourisme. Encore moins pour la protection de la nature.
– Seveso : Dunkerque n’est guère mieux lotie, avec une douzaine de sites classés Seveso, autrement dit tout ce qu’il y a de plus toxique.
– Pavillon bleu : Label bidon, le pavillon bleu s’attache à tout noter… sauf la qualité de l’eau.
– Conservatoire : Heureusement que le Conservatoire du littoral
existe pour protéger les 5 500 kilomètres de côtes françaises. Ouf !
– Wakesurf : Le lac d’Annecy subit les surfeurs d’un nouveau genre. Fun.
– Paris plage : La capitale se la joue station balnéaire. Des tonnes de sable déplacé pour un bonheur éphémère.
Disponible chez les marchands de journaux du 31 juillet au 3 septembre 2010 pour 3 €
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