Au Mali, Hydroma SA, la société d’exploration d’Aliou Diallo, se prépare au lancement de la production industrielle d’électricité verte à partir de l’hydrogène naturel. Depuis quelques mois, elle s’est mise en quête de partenaires pour le financement de cette importante phase, qui doit aboutir à l’indépendance énergétique du pays.
Hydroma SA a emmené le progrès à Bourakébougou
Le pari d’Aliou Diallo est prêt d’être remporté. Il y a huit ans, l’entrepreneur malien lançait, avec audace, l’exploitation de l’hydrogène naturel à Bourakébougou. Il s’agissait de transformer cette ressource naturelle en énergie verte pour les habitants de ce village, situé à une soixantaine de kilomètres de Bamako. Pourtant à l’époque, l’utilité de ce gaz était encore remise en cause par la communauté scientifique. Qu’à cela ne tienne, Aliou Diallo et sa société Hydroma SA installent une unité pilote qui va produire de l’électricité propre. Celle-ci permettra au village de s’éclairer la nuit et va générer de nouvelles activités économiques.
Cette première phase (qui avait valeur de test) étant couronnée de succès, Hydroma SA a récemment lancé l’étape suivante : la production d’électricité propre à grande échelle. Cette fois, il faudra bien plus de moyens financiers. Aliou Diallo a donc vendu ses parts (55%) dans la mine d’or Wassoul’Or pour une centaine de milliards de Francs CFA, selon certaines sources. Mais cela ne sera pas suffisant.
Le contexte européen favorable à l’hydrogène naturel
Ainsi, si jusqu’ici Aliou Diallo finançait son projet sur fonds propres, il doit maintenant faire appel à des partenariats. C’est tout le sens de son voyage en Europe, particulièrement en Allemagne, un pays qui se veut champion de l’hydrogène vert. Le PDG d’Hydroma SA espère revenir avec d’importants investissements afin de lancer l’exploitation industrielle de l’hydrogène au Mali. Il devrait obtenir les fonds nécessaires à la poursuite de son projet car les lignes ont beaucoup bougé en Europe en faveur de ce gaz. Le contexte est plus favorable avec les gouvernements qui lancent de véritable plan hydrogène. Les dirigeants allemands par exemple ont annoncé la mise en circulation de 60.000 voitures à hydrogène d’ici à 2022. En France, la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) inscrit l’arrivée de cette ressource décarboné dans le mix énergétique à l’horizon 2035.
L’hydrogène naturel, clé de l’indépendance énergétique du Mali
Si Hydroma SA parvient à produire en grande quantité de l’électricité verte à partir de l’hydrogène naturelle, elle pourra donner au Mali son indépendance énergétique. « Si on arrive déjà à exploiter cet hydrogène, je pense que le problème d’électricité au Mali, on va l’oublier », a promis Aliou Diallo lors d’une visite de la ministre de l’énergie Lelenta Hawa Ba sur le site de Bourakébougou. Le Mali pourrait même exporter son énergie verte dans toute la sous-région ouest-africaine.
L’hydrogène naturel va aussi et surtout permettre l’industrialisation du pays. Le PDG d’Hydroma SA pense notamment à la construction du premier train à hydrogène d’Afrique.