Le guide de terrain « Régénérer les rivières » est sorti ! Dans le sillon tracé par les chercheurs-praticiens américains, la communauté professionnelle française s’approprie la régénération low tech basée sur les processus.

Ce guide est le fruit d’un important travail de traduction réalisé par Fanny Morizot, de transmission et de formation conjointement mené par l’Association Rivière Rhône Alpes Auvergne (ARRA²) et le MAPCa, avec le soutien de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.
Régénération low-tech
Telle que définie par le Riverscapes consortium initié par Joseph Wheaton, professeur des Milieux Rivières à l’Université d’État de l’Utah, “La régénération low-tech basée sur les processus s’appuie sur des structures simples, traditionnellement construites à la main, pour invoquer des processus naturels tels que l’activité des castors et l’accumulation de bois afin de restaurer la santé de ces milieux complexes.”
S’inspirer des ouvrages construits par les castors
Cette approche a fait ses preuves aux États-Unis et a conduit à la publication d’une importante littérature scientifique. Parmi de nombreuses études, celle de Ellen Wohl de l’Université du Colorado fournit une analyse détaillée comparant les ouvrages construits par les castors avec ceux construits par les humains : des seuils de moulins, remblais, check-dams aux ouvrages castor-mimétiques. Elle confirme que les services écosystémiques des complexes naturels de castors sont plus bénéfiques que les seuils de moulins, vis-à-vis du stockage d’eau, de nutriments, de sédiments, de carbone atmosphérique, favorisent la connectivité hydraulique…

En attendant que les études françaises soient publiées, il y a besoin de transmettre, de former, d’expérimenter et de déployer cette approche qui vise à réactiver les processus clé de voûte (l’accumulation de bois dans l’eau et les ouvrages castors).
Ralentir l’eau, un enjeu commun pour adapter nos territoires

L’approche est qualifiée de low tech quand elle utilise les matériaux disponibles sur place, lorsqu’elle vise à implémenter des structures simples à partir de matériaux naturels disponibles sur place.
Elle permet de réduire les coûts d’ingénierie et de travaux, de travailler au contact de la rivière et elle est plus autonomisante pour les gestionnaires.

Guide de terrain : Régénération low-tech des milieux rivières
Ce guide de poche est conçu pour accompagner les professionnels et praticiens de rivière qui souhaitent intégrer la régénération low-tech fondée sur les processus dans leur pratique de restauration des cours d’eau. Dans cette approche, l’idée n’est pas de tenter de reproduire et de figer ce à quoi une rivière ressemble, mais plutôt de réactiver ce qu’une rivière fait, comment elle se comporte, pour retrouver un milieu rivière sain et autonome.
Il aborde en trois temps :
- les principes et clés de lecture des milieux rivières,
- des conseils et étapes pour la mise en place d’un projet d’accompagnement des cours d’eau dans la réactivation de leurs processus,
- une description détaillée des ouvrages low-tech employés pour imiter deux processus « clés de voute » : les effets de l’accumulation de bois mort et de l’activité de construction des castors (« Structures Bois » et « Ouvrages Type Castor »).
Il comprend un glossaire, qui traduit l’attention particulière portée sur le choix du vocabulaire employé, ainsi qu’une liste de ressources documentaires pour aller plus loin : publications récentes, études, sites et plateformes dédiées…
Il s’agit d’une adaptation libre du « Low-tech Process-based Restoration of Riverscapes : Pocket Field Guide » du Riverscapes Consortium, au contexte francophone pour faciliter la compréhension et la mise en œuvre de cette approche en Europe.

Pour une Hydrologie Régénérative 🌱 | Ingénieure hydrologue engagée
Si vous avez envie de voir de tels projets émerger sur votre bassin versant, parlez-en à vos élu•es locaux, contactez la collectivité en charge de la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (GEMAPI) si elle est mise en place (et non il n’existe malheureusement pas de cartographie nationale interactive pour identifier votre gemapien, je le regrette).
Si vous êtes perdu•e ou que personne ne vous répond, vous pouvez contacter Pour une Hydrologie Régénérative et rejoindre un groupe local.




