Jean Gabriel Chelala de 27 ans poursuit en Espagne la première étape terrestre de son périple entrepris depuis le 13 janvier 2008 au départ de Paris Notre Dame avec pour objectif de réaliser 30.000km autour du globe. Ses moyens de transport : un vélo sur terre et un hydrocyle en mer, son seul carburant : ses muscles et sa propre énergie, du moral et des jambes. En une semaine, le jeune aventurier aura traversé l’Espagne depuis Pampelune dans le Pays Basque jusqu’à Badajoz à 5km de la frontière portugaise, soit environ 885km. Notre cycliste tient toujours la forme et le prouve : il aura bouclé sa dernière étape espagnole en réalisant 190km ce mercredi entre Plasencia et Badajos.
Mais qui veut aller loin ménage sa monture : « à plusieurs reprises, j’ai été pris d’une douleur musculaire à la cuisse droite qui m’a parfois obligé à économiser mes forces et à jouer de prudence. En me massant bien à chaque étape, la douleur s’estompe, mais je reste vigilant et je n’hésite pas à varier les moyennes que je réalise. Cette semaine, il m’est arrivé de faire des étapes plus courtes de 85km voire 35km. Le reste du temps, j’ai pu rouler entre 140 et 150km par jour et toujours sous un temps sec et ensoleillé ». À l’occasion de ses étapes « moins intenses » le jeune franco-libanais a pris le temps de découvrir le patrimoine Espagnol jalonnant son parcours. « Du Pays Basque au Castille-Leon, des chemins de Saint Jacques de Compostelle à l’architecture de Salamanca an passant par la cathédrale de Burgos, le pays est tellement varié » constate Jean-Gabriel. « Les paysages changent à une telle vitesse au fur et à mesure que je pédale. Je suis passé des plateaux froids à 1.000 mètres d’altitude vers Burgos à des plaines sans fin sous le cagnard en arrivant vers la frontière Portugaise ». C’est bien la variété des régions traversées que retiendra notre voyageur de son parcours Espagnol. « Au niveau des mes moyens de couchages, j’ai un peu tout fait. Auberge de Pèlerins sur la Camino de Santiago, hôtel, gîte chez des amis … jusqu’à une grange que des gens ont mis à ma disposition alors qu’il faisait moins de 0° dehors. Ce qui est bien, c’est que je ne sais pas ce qui m’attend à la fin d’une étape. J’improvise et je m’adapte au lieu. Ce soir à Badajoz, je suis tombé par hasard sur des Français qui m’hébergent chez eux. Sarah et Julien me font découvrir les spécialités locales : le vin espagnol Ribana del Guadiana, le jambon ibérique de gland, … En Espagne, les gens sont également très hospitaliers. Aujourd’hui, sur la route, des habitants m’ont offert des oranges et du Chorizo… c’est ce qui me fait dire que je suis bien en Espagne, ce n’est plus le saucisson et le camembert ! » plaisante le jeune ingénieur en bâtiment. Ce dépaysement, a semble-t-il, a quelque peu perturbé notre aventurier. « À deux reprises, je me suis retrouvé sur l’autoroute, sans vraiment savoir comment j’étais arrivé là. Toujours est-il que je me suis fait arrêté par les gendarmes qui m’ont signalé que j’étais en infraction avec mon vélo sur l’autoroute et que l’amende était de 220 euros ! En discutant un peu, ils m’en ont fait grâce. Ce n’est tout de même pas très glorieux, j’essaierai d’éviter la prochaine fois, même si je sais que j’ai peu de risques de me faire flasher au radar ! » conclue-t-il avec humour sur son périple espagnol.Cap vers le Portugal et traversée de l’Atlantique mi-février
Jeudi 31 janvier, Jean-Gabriel passera la frontière portugaise avec pour objectif d’arriver dimanche midi au Camping Bungalow Park Turiscampo, situé à 3km de Lagos et à 30km de Sagres, à l’extrême Sud Ouest du Pays. Son arrivée est très attendue par les Portugais qui s’affèrent déjà et préparent tout ce dont il aura besoin pour son séjour. « Je vais rester une quinzaine de jours sur place pour finaliser la préparation du bateau, préparer la nourriture nécessaire pour deux mois en mer et faire les derniers tests avant la grande traversée qui devrait me mener à Jacksonville sur le littoral nord-est de la Floride aux Etats-Unis, … J’embarquerai aux alentours du 18/25 février. Je suis vraiment ravi de voir que mes hôtes portugais et les élus locaux m’attendent de pieds fermes, cela m’est vraiment d’un grand soutien avant la solitude qui m’attend ». En attendant, le futur navigateur révise déjà ses cartes marines sur son vélo avec toujours avec des rêves plein la tête !