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Une note rédigée par Yves Marignac pour Greenpeace France

Évolution des émissions françaises de gaz à effet de serre : une baisse en trompe lʼoeil selon Greenpeace

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Depuis quelques semaines, le Gouvernement français affiche dans les médias une baisse notable des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990. La France attribue un peu vite ces résultats aux politiques climatiques, comme le montre l’analyse des statistiques réalisée par l’agence WISE-Paris pour Greenpeace. Décryptage.

« Jean-Louis Borloo va un peu vite en besogne en communiquant de façon très positive sur le bilan global des émissions françaises sur les vingt dernières années », constate Yves Marignac, directeur de WISE-Paris [[WISE-Paris (World Information Service on Energy) est une agence d’information et d’études sur l’énergie basée à Paris. Le service de documentation de WISE-Paris est le fruit d’une compilation de sources depuis sa création en 1983, il comprend des ouvrages nationaux et internationaux, des rapports techniques et scientifiques, des articles de presse ainsi que l’accès à plus d’un millier de bases de données informatisées. Wise-Paris a fourni des rapports d’information sur l’énergie nucléaire à l’UNESCO, au Parlement européen, au CNRS et à Greenpeace. Wise-Paris a aussi fourni conseil, expertise et documentation à des clients tels que le ministère français de l’environnement, l’Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire ou le Forum Plutonium. Son fondateur et premier directeur, Mycle Schneider, a notamment été auditionné par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) et plusieurs préfectures en France, le House of Lords en Angleterre, une commission parlementaire en Suède et la Chambre des députés en Belgique. Wise-Paris a travaillé pour les télévisions, radios et journaux de nombreux pays. Il contribue régulièrement à Radio France Internationale (RFI), Deutschlandradio, la télévision allemande publique WDR ou encore la chaîne nationale japonaise NHK.]]. « La mutation vers une société sobre en carbone voulue par le Grenelle reste pour l’instant une illusion, et l’évolution des émissions risque fort de n’être favorable que le temps de la crise ! » Les secteurs en crise cachent l’augmentation des émissions de ceux en croissance L’analyse des statistiques révèle que la baisse ne s’explique pas par une transformation structurelle de la production ni de la consommation d’énergie en France. La baisse des émissions est avant tout imputable à quelques secteurs marqués par la crise récente, notamment le raffinage et la sidérurgie (-26,6% en 2009). Elle est nettement moins marquée dans les principaux secteurs d’émissions : le résidentiel-tertiaire (-3,9 %) et les transports (seulement -1,6 %, imputable au recul de la circulation des poids-lourds). De plus, l’évolution des émissions est très contrastée : entre 1990 et 2007,on constate une baisse de 10% des émissions de l’industrie, mais une hausse de 25% des émissions liées aux services, de 35% des émissions liées aux transports marchands, et pour finir de 33% des émissions directes des ménages. Une transition énergétique en panne La transition énergétique qui doit permettre une division par 4 des émissions françaises d’ici à 2050 n’est pas engagée, loin de là! S’il est trop tôt pour mesurer un éventuel impact du Grenelle, l’écart avec les objectifs fixés à 2010 par la loi Pope de 2005 sur la politique énergétique illustre d’ores et déjà le fossé qui se creuse entre les discours et les actes. La baisse des émissions de CO2 sur le volet énergie n’est que de 2,3 % par an entre 2005 et 2009 (contre les 3% fixés par la loi), et se réduit à 1,2 % par an si l’on gomme l’effet de la crise de 2009. Autre exemple, la part d’énergie d’origine renouvelable dans la consommation intérieure d’électricité atteint 13,5 % en 2009, bien loin de l’objectif indicatif de 21 % pour 2010 ! Un poids croissant des émissions délocalisées Enfin, si au lieu de calculer les émissions produites sur le sol français, on calcule les émissions dues à la satisfaction de la demande en France, en comptabilisant les émissions dues aux produits importés, et en décomptant celles dues aux produits exportés, l’empreinte carbone de la France est 38 % plus élevée qu’il n’y parait ! Pour Greenpeace, « force est de constater qu’après l’abandon de la contribution climat-énergie début 2010, la France se met dans l’impossibilité de concrétiser les objectifs à 2020, encore moins à 2050 ».

 

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David Naulinhttps://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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