Dans l'actualité :

Élections européennes : Votez pour la Nature !

La LPO publie 20 propositions pour une politique européenne...

Les conséquences dévastatrices du changement climatique sur le secteur du bâtiment

Une étude conjointe de l’Observatoire de l’Immobilier Durable (OID)...

Comment prendre en compte le point de vue d’un animal ?

Quels efforts, quelle créativité faut-il mettre en œuvre pour...
Un rapport du Cerema

Érosion côtière : les scénarios nationaux, cartographies et conséquences

Evaluation des enjeux exposés au recul du trait de côte à court, moyen et long terme

En 2023, le Comité National Trait de Côte (CNTC) a engagé des réflexions visant à améliorer les moyens d’action pour l’adaptation des territoires littoraux aux effets du changement climatique. Une mission interministérielle est chargée de proposer un modèle de financement pour accompagner l’adaptation des territoires littoraux soumis au recul du trait de côte. Dans ce cadre, et sous l’égide du Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires (MTECT), le Cerema a réalisé une série d’études pour mieux appréhender le recul du trait de côte d’ici la fin du siècle à l’échelle de l’hexagone et des DROM.

Bâtiment ayant un mur de soutènement « protégeant » le bâti (Source de l’image : Google Maps)

Quelques semaines avant de présenter le Plan d’adaptation au changement climatique, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, rappelle les enjeux majeurs de l’adaptation de nos territoires littoraux face aux effets conjugués du recul du trait de côte et de l’élévation du niveau de la mer liée au changement climatique.


Aujourd’hui les scénarios, données et cartes dont nous disposons grâce au Cerema sont révélateurs d’une nécessaire anticipation. Une réflexion doit être menée pour mesurer et organiser dès à présent la solidarité nationale afin d’anticiper collectivement les effets potentiellement déstabilisant du changement climatique sur nos littoraux. C’est le sens des travaux, que mène le Conseil national du trait de côte, qui viendront alimenter le projet de troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC 3).

Selon le Cerema, à l’échelle de l’hexagone ainsi que des départements et régions d’Outre-mer :

  • En 2028, un millier de bâtiments seraient concernés par le recul du trait de côte, principalement des bâtiments résidentiels (300) et commerciaux (190). Ceux qui peuvent être estimés ont une valeur vénale d’environ 235 M€. A cette échéance, le Cerema a recensé les bâtiments situés à proximité immédiate du trait de côte et potentiellement exposés à un « recul évènementiel » : recul marqué lors de tempêtes, d’éboulements, etc. C’est un scénario probable : s’il ne signifie pas que tous les bâtiments partiront à la mer, ces bâtiments sont proches de zones en recul ou instables.

En 2050, 5 200 logements seraient menacés, dont 2 000 résidences secondaires, pour une valeur vénale estimée à 1,1 Md€. Également à cette échéance, 1 400 locaux d’activité seraient concernés pour une valeur vénale estimée à 120 M€ 2050 constitue un scénario intégrant la poursuite tendancielle du recul du trait de côte et reposant sur le maintien en place et l’entretien de tous les ouvrages de protection du littoral : c’est un scénario objectif et vraisemblable.

En 2100, ce sont 450 000 logements pour une valeur vénale de 86 Md€, 55 000 locaux d’activités pour une valeur vénale de 8 Md€, 10 000 bâtiments publics, 1 800 km de routes et 240 km de voies ferrées qui pourraient être impactés si rien n’est fait. 2100 est un scénario d’inaction (disparition complète des structures de défense côtière et sur l’ennoiement progressif de toutes les zones topographiquement basses du littoral). A cette échéance, le Cerema se base sur une estimation haute du GIEC et retient une hausse possible de 1m du niveau des mers et des Océans. Le phénomène ne cesse d’augmenter depuis le début du 20e siècle et ce phénomène devrait s’accélérer. 


Les rapports réalisés par le Cerema permettent de mieux appréhender l’érosion côtière à l’échelle de l’hexagone et des outre-mer (DROM). Pour rappel, l’indicateur national de l’érosion côtière produit par le Cerema indique que près de 20 % des côtes sont actuellement en recul, soit environ 900 km.

Le Cerema est un établissement public relevant du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, premier établissement à pilotage partagé entre l’État et les collectivités territoriales. Il est présent partout en métropole et dans les Outre-mer grâce à ses 27 implantations et ses 2 500 agents.
Détenteur d’une expertise nationale mutualisée, le Cerema accompagne l’État et les collectivités territoriales pour l’adaptation des territoires au changement climatique et contribue à la transition écologique et à la cohésion des territoires par l’élaboration coopérative, le déploiement et l’évaluation de politiques publiques d’aménagement et de transport. Doté d’un fort potentiel d’innovation et de recherche, le Cerema agit dans 6 domaines d’activités et en particulier la Mer et le Littoral. Le Cerema produit notamment la mise à jour de l’indicateur national du retrait du trait de côte et accompagne, avec le BRGM, les collectivités du littoral impliquées dans la réalisation de leur cartographie locale du retrait du trait de côte.

Ce travail a été réalisé pour alimenter les réflexions en cours du Comité national du trait de côte (CNTC) et le rapport IGEDD-IGA paru le 8 mars dernier sur l’enjeu du financement des conséquences du recul du trait de côte. 

Ces études nationales ne reposent pas sur une connaissance fine de mécanismes locaux d’érosion côtière et les résultats n’ont donc pas à se substituer aux connaissances en région, notamment les travaux en cours par certaines collectivités de cartographie locale d’exposition.

La valeur estimée est uniquement la valeur vénale actuelle des bâtiments (la valeur des murs et pas celle du fonds de commerce notamment).

Les travaux se poursuivront dans le cadre du PNACC 3 : mise à jour de l’indicateur national trait de côte, travail de connaissance des ouvrages littoraux, appui aux collectivités pour leur cartographie locale, etc.

Accédez aux études du Cerema

 

A lire

Une journée pour Changer le système !

Alors que 700 millions de personnes dans le monde...

Action Justice Climat pour une écologie populaire et émancipatrice

Alternatiba devient Action Justice Climat. Les groupes locaux de Paris,...

Face aux menaces que l’humanité fait peser sur son environnement, la communauté scientifique dénonce l’inaction climatique du pouvoir politique

« Une défiance grandissante s’installe dans notre communauté scientifique vis-à-vis...

Jeux Olympiques : un accélérateur de la transition écologique ?

La France a l’ambition de faire des Jeux Olympiques...

Newsletter

spot_img

Sur Cdurable

Le vélo, une solution pour développer localement une mobilité inclusive et durable

20% de la population française est en situation de...

Agir pour le vivant et construire une écologie politique inclusive

Agir pour le vivant est un festival citoyen ouvert...

A quand l’indicateur du Bonheur National Brut ?

« Le bonheur de tous ». C’est par ces mots...

Zéro Artificialisation Nette pour réduire le mal-logement

Comment créer 400 000 nouveaux logements chaque année pendant...

Mode : comment passer du jetable au durable ?

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de...
Cyrille Souche
Cyrille Souchehttp://cdurable.info
Directeur de la Publication Cdurable.info depuis 2005. Cdurable.info a eu 18 ans en 2023 ... L'occasion d'un nouveau départ vers un webmedia coopératif d'intérêt collectif pour recenser et partager les solutions utiles et durables pour agir et coopérer avec le vivant ...

Élections européennes : Votez pour la Nature !

La LPO publie 20 propositions pour une politique européenne véritablement respectueuse du vivant, alors qu’une nouvelle analyse révèle comment les eurodéputés sortants de chaque...

Les conséquences dévastatrices du changement climatique sur le secteur du bâtiment

Une étude conjointe de l’Observatoire de l’Immobilier Durable (OID) et de l’Institut de l’Économie pour le Climat (I4CE) met en lumière les risques majeurs...

Comment prendre en compte le point de vue d’un animal ?

Quels efforts, quelle créativité faut-il mettre en œuvre pour arriver à prendre en compte le point de vue d'un autre ? La question des...